Attention film atmosphérique... Les mots bleus, porté par la musique omniprésente de Christophe, nous replonge au début des années 80. Avec ses plages de synthé rappelant le Moroder de l'Histoire sans fin ou Le cercle infernal de Collin Towns, on ne peut que tomber sous le charme de cette mélancolie musicale qui inonde l'écran. D'autant que le film est bon, très bon même!
Il évoque la relation névrosée entre une mère obsessionnelle et sa fille victime d'un mutisme irrationnel. Jusqu'à la rencontre avec un instituteur spécialisé qui travaille avec des sourds et muets. Les sentiments qui lient ces 3 personnages sont décrits avec une précision chirurgicale par un Corneau vraiment inspiré. On ne sait jamais comment ces victimes du blocage verbal et du manque de communication vont finir. Sylvie Testud, sur la corde raide, est éblouissante. Elle souffre face à la caméra avec une pudeur bouleversante. Impossible de ne pas être ému face au portrait de cette femme impuissante devant les problèmes de sa fille, alors qu'elle ne peut déjà pas répondre à ses propres ses démons.
Un film à découvrir, même si vous ne vous appelez pas Whale-rider!
Portrait de trois êtres meutris, en lutte contre leurs démons intérieurs, Corneau réalise un film d'une sensibilité bouleversante. Les Mots Bleus, c'est d'abord la musique de Christophe, dont les mélodies raffinées et mélancoliques traversent le film avec une grace inouie. Chacune de leur apparition marque un somme émotionnel, d'une force imparable. Et elles sont nombreuses.
Corneau, dont on avait oublié qu'il sait être un grand réalisateur, filme ses personnages avec une patience infine, tachant de capter l'intensité de leurs regards, bleu, presque transparent. Derrière la psychologie, travaillée, il y a la force des visages, de ce qu'ils ont à dire. C'est dire si les trois roles principaux, tout en non-dits et en conflits intérieurs, étaient complexes.
Pari relevé haut la main par une Sylvie Testud magistrale d'angoisse sourde et de fragilité, toujours sur le point de céder. Elle y est même belle ! Et puis il y a cette petite fille, au regard bleu inoubliable, qui fixe la caméra avec un mélange d'abandon et d'apaisement. On souffre avec les personnages, tout en douceur.
Devant un tel film, une seule possibilité. S'assoir confortablement, ouvrir grand ses oreilles (plus que tout, les Mots Bleu est un grand film auditif) et se laisse submerger par cette vague de tendresse, de chaleur humaine. Vous n'en ressortirez pas indemne...
A quand les Paradis Perdus, facon Alain Corneau ?
xxxx
Décidemment, encore un grand film pour ce début d'année 2005 fabuleux.
Ceux qui ne l'ont pas encore DOIVENT s'acheter le live de christophe à l'olympia.
Heu, a la base je n'aime pas Testud !
Victoire et Tout pour l'oseille sont les deux seuls films ou je me suis barré de la salle alors que j'était seul ! C'est dire.
Mais la elle est frahcnement formidable. Faudrait vraiment avoir une mauvaise foi d'allan theo pour ne pas le reconnaitre.
Quant a corneau, il a quand même réalisé de très bons films (ses polars, par exemple). Pas vu stupeur et tremblement, et pas envie (le bouquin de nothomb m'a suffit).
Battosai a écrit :Faudrait vraiment avoir une mauvaise foi d'allan theo pour ne pas le reconnaitre ... Pas vu stupeur et tremblement, et pas envie (le bouquin de nothomb m'a suffit).
Valaaaaaaa
C'est qu'en fait j'ai subis en salle le stupeur et tremblement et ce fut une de mes séances ciné les plus détestable, donc quand je vois que les deux zozos ont recommencé a faire des choses ensemble, j'ai pris peur, et vous voir l'encenser ne me rassure pas, c'est pour ça que je voulais savoir si vous aviez appréciez leur précèdent acte terroriste.
"Comme disait mon ami Richard Nixon, mieux vaut une petite tâche sur la conscience qu'une grosse sur l'honneur. Allez en vous remerciant bonsoir."
C'est avec une sensibilité extrême qu'Alain Corneau a abordé ce sujet délicat. Au premier abord, le scénario peut verser dans le cliché et la facilité, mais le cinéaste ne s'y résigne jamais. Très rapidement, on comprend que l'état de la fille n'est qu'une simple projection des névroses de sa mère. C'est alors que le film prend tout son sens et toute son ampleur. Les personnages principaux sont des êtres torturés qui souffrent beaucoup. Pourtant, point d'étalage dans une oeuvre qui reste pudique de bout en bout. Elle impose progressivement sa noirceur et son pessimisme, aidée en cela par la superbe musique aérienne de Christophe. Le tout est magistralement porté par une Sylvie Testud toujours aussi impeccable et par un Sergi Lopez qui construit, de film en film, une carrière vraiment intéressante et risquée. Les moments de pure poésie se succèdent jusqu'à un épilogue magnifique. Une très bonne surprise qui confirme la richesse de ce début d'année cinématographique.
C'est bon, j'ai les avis que j'attendais, je sais maintenant que ça ne vaut pas la peine de se déplacer.
Merci les gars !
Blague à part, pour que je m'y traîne il va falloir que j'oublie l'affligeante bande-annonce, qui m'a fait penser à l'Instit avec Lopez à la place de Klein.
Roderick Usher a écrit :Juste pour savoir, ils écoutent tous Radio Nostalgie les scénaristes français en ce moment?
Désolé, j'aime bien Corneau dans l'idée, mais rien que la bande-annonce avec la chanson de Christophe, et bien ce sera non pour moi. Et vous aurez beau mettre autant de X que vous voudrez, ça changera rien pour moi...
Roderick Usher a écrit :Juste pour savoir, ils écoutent tous Radio Nostalgie les scénaristes français en ce moment?
Désolé, j'aime bien Corneau dans l'idée, mais rien que la bande-annonce avec la chanson de Christophe, et bien ce sera non pour moi. Et vous aurez beau mettre autant de X que vous voudrez, ça changera rien pour moi...
je suis d'accord, la bande annonce était nulle, l'affiche aussi, et à la base, c'est pire, je n'aime même pas la chanson de Christophe. D'ailleurs au passage Battosai, je n'aime pas son live. Bref, pourtant le film était magnifique, et son échec monumental au cinéma est injuste. Le fim n'existe plus après 4 semaines d'exploitation. Ils n'ont pas du tout réussi à vendre ce film. Quand on voit la réaction du public (le peu de spectateurs qui l'ont vu l'ont tout simplement adoré), Les mots bleus avait pourtant un potentiel certain dans son genre.