"Disparitions" (2002) de Christopher Hampton

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Manolito
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"Disparitions" (2002) de Christopher Hampton

Message par Manolito »

Titre original : "Imagining Argentina"

La femme d'un metteur en scène de théâtre argentin est enlevé par la police secrète du régime millitaire qui terrorise le pays. Mais ce metteur en scène se découvre doué de pouvoir paranormaux lui permettant d'avoir des visions des personnes arbitrairement kidnappées par le régime millitaire...

Hué à Venise, démoli par la critique française dans une belle unanimité, "Disparitions" souffre effectivement de faiblesses, à commencer par une mise en scène archi-convenue et certains passages, on l'a suffisamment dit, maladroits. Pourtant, il a aussi des qualités : à commencer par une excellente interprétation et un sujet qui, en mêlant surnaturel et droits de l'homme, se révèle totalement original, souvent très étonnant. Quelques belles scènes restent en tête, notamment le moment où Banderas renonce à abattre le minsitre de l'intérieur... Intéressant...
Zecreep
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Message par Zecreep »

J'espère que quand tu parles d'excellente interprétation tu n'inclus pas le pathétique Antonio Bandéras! Il est incroyablement nul dans ce film. Que je n'ai pas aimé ce truc.

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The Wall
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Message par The Wall »

Il existe une catégorie au cinéma : celle des films à ne pas faire. "Disparitions" entre sans aucun doute dans cette catégorie privilégiée. Tout d'abord parce qu'il est stupide de penser une seule seconde qu'Emma Thompson (so british !) puisse être crédible dans le rôle d'une journaliste argentine. Ensuite, parce que l'intégralité du casting parle anglais (avec un accent espagnol à couper au rasoir en plus). Enfin, l'hommage que veut rendre le cinéaste aux disparus de la dictature se révèle être un thriller surnaturel avec un personnage qui a un don de voyance (glurpp !). Le ridicule n'est jamais loin, d'autant que la mise en scène de Hampton est vraiment basique et mauvaise. Certaines images, qui auraient pu être belles dans un autre contexte, font sourire. L'ensemble relève bien d'une entreprise putassière, se servant d'un sujet fort et délicat pour ne pondre qu'un film de studio sans intérêt. Mauvais thriller et mauvais film d'auteur, "disparitions", en voulant manger à tous les râteliers, atteint les profondeurs du néant cinématographique.

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manuma
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Message par manuma »

Bigre, à la lecture des deux messages ci-dessus, je vois que le film n’a pas suscité un enthousiasme démesuré parmi les rares qui l’on vu ici. Pas grave, je vais quand même tenter de lui offrir une petite réhabilitation car j’en attendais rien de bien bon et j’ai trouvé ça plutôt intéressant.

Le film ne démarre pas sous les meilleurs auspices. On a droit à une métaphore un peu lourde sur les crimes de la junte militaire en Argentine et un premier quart d’heure bien académique dans sa réalisation et sa construction scénaristique, à base du flash backs sur les jours heureux du couple Rueda. Je me suis en outre demandé pendant un petit moment de quelle nationalité exactement était le personnage interprété par Emma Thompson, ce qui n’est pas bon signe. Bref, j’ai bien cru que j’allais avoir du mal à rester concentré jusqu’au bout. Et puis l’histoire prend une tournure assez inattendue. Le personnage de Banderas commence à avoir ses visions et le film devient dans le même temps nettement plus intriguant.

On se retrouve alors dans un curieux mélange de film politico-historique à la Costa-Gavras, de drame intimiste et de suspense vaguement surnaturel. Ca ne fonctionne pas parfaitement, certains épisodes laissent dubitatif – la rencontre avec les deux rescapés des camps nazis – il y a dans l’histoire quelques zones d’ombre gênantes qui perdurent jusqu’au bout, comme la raison pour laquelle le pouvoir militaire n’envisage jamais de se débarrasser de Banderas, et la fin m’a semblé un peu vite expédiée. Mais on a droit en contrepartie à une ambiance mystique plutôt audacieuse, en tout cas originale, qui donne constamment envie d’aller voir où tout cela va nous mener. Et cela sans tomber dans l’exploitation de mauvais goût d'une sinistre réalité, la plupart des séquences décrivant les tortures physiques et mentales infligées aux prisonnier(e)s politiques se distinguant justement par leur refus de tout sensationnalisme. Des scènes simples et effrayantes, qui nous font bien ressentir le caractère banal de ces pratiques barbares.

Après, c’est vrai que la réalisation reste bien en deça du potentiel qu'offrait un sujet comme celui-ci, surtout avec un angle d’approche aussi singulier. Ca manque clairement d'énergie et de fièvre. Mais Imagining Argentina demeure malgré tout une curiosité des plus respectables.

Un petit visuel :

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