Ou le jeu des rapports de force dans la séduction.
Plusieurs fois au cours du film Bridget défend l’idée que les femmes doivent être traité à égalité avec les hommes (je suis pas vraiment d’accord, mais en fait elle se défendra avec ses armes de femmes exclusivement ce qui change pas mal de chose). C’est d’ailleurs suite à une gifle reçu de son mari que tout va basculer et s’enchaîner, il y a aussi cette fâcheuse main au fesse tentée par Mike sur le lieu de travail, ce qui descendrait de beaucoup sa crédibilité si elle n‘avait cette superbe réaction (souvenez-vous…).
Quand à l’amour si elle n’y croit pas et se satisfait pleinement des rapports physiques c’est aussi parce qu’elle ne connaît personne de sa valeur avec qui elle pourrait avoir un échange réel.
Elle n’est d’ailleurs pas complètement cynique à mon sens, contrairement à ce qu’on pourrait croire et je ne trouve pas le film noir, au contraire, je le trouve assez drôle et joyeux même. J’en veux pour preuve une des scènes du bar où elle est prête à tout expliquer à Mike et où elle commence à lui dire qu’elle a voler l’argent, etc. alors que lui ne l’écoute pas. Quand elle dit à certains moment qu’elle l’aime bien je crois qu’elle le pense vraiment
Au-delà de l’intelligence du personnage qui s’adapte et qui n’a pas froid aux yeux, porté aussi par les superbes gambettes de Linda Fiorentino il va de soi, ce que j’apprécie particulièrement c‘est la subtilité des descriptions, de la campagne des bouseux (le réveil qui se met en route le matin avec de la musique… de bouseux, une réceptionniste qui annonce à Bridget légèrement choquée qu’un noir l’a demandé, suivi d’un autre qui reprend la réceptionniste : « Un noir vous cherchait »), des clins d‘œil salaces...
Certes il y a bien quelques facilité mais elles sont d’un, rare et de deux souvent camouflé avec brio, comme lorsque le mari découvre le nom d’emprunt de sa femme par exemple.
Mais revenons quelques instant aux personnages. La grande différence avec les films noirs est qu’il n’est pas question de pathologie ici, mais de plaisirs immoraux. L’héroïne ne fait pas le mal, congénitalement, elle suit son chemin et elle est seulement prête à tout pour vivre comme elle l‘entend, sans obstacles, et pour çà elle entends bien garder l‘argent… et rien d‘autre !
Le rapprochement avec David Mamet me semble évident, sauf qu’ici, par rapport à la Prisonnière espagnole, on adopte pas le point de vue du chasseur. Donc pas de morale, pas de pitié pour la victime, on peut jouir à plein du plan machiavélique de cette superbe garce, cette « reine des salopes » comme elle aime à se définir.
* SPOILER * Le mariage homosexuel (la façon dont il est amené est un peu gros, pour le reste il y a le Mr Butterfly de Cronenberg) encore une fois ici on ridiculise l’homme machiste et c’est l’ironie qui demeure. * FIN DU SPOILER *
Un petit chef d’œuvre de subtilité et d’intelligence pour moi. Et si vous ne tombez pas transi amoureux du personnage, pendant ou à la fin, c’est que vous êtes vraiment sans cœur…
A noté qu’il existe un Last séduction 2... Quand à John Dahl, il prépare un film de guerre, si j’ai bien compris tout compris, qui doit sortir courant 2005...
Last seduction de John Dahl (1994)
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Last seduction de John Dahl (1994)
Modifié en dernier par rusty james le jeu. nov. 02, 2006 5:44 pm, modifié 1 fois.
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N.B : le réalisateur est john Dahl et non pas Dale
Revu ce petit chef d'oeuvre noir. C'est vraiment remarquable de transgression.
Linda Fiorentino est hallucinante de manipulation, érotique , sensuelle, dangereuse et belle à mourir. Rusty James a aprfaitemment décrit la mécanique du film, à savoir la séduction des sens et la totale amoralité du propos. Les retournements finaux sont en effet inattendus (même si le spoiler ci-dessus est un chouia too much mais bel et bien jouissif!) et c'est bel et bien la revanche de la femme sur l'homme qui est mise en scène ici.
les homes sont des objets sexuels, sur terre pour le plaisir de la belle, et sujets à manipulations et destruction. Qui plus est totalement ridicules, même dans le registre sentimental.
12 ans après, le film garde son aspect totalement pervers mais heureux de l'etre. La partition jazzy (une splendeur) de Joseph Vitarelli renforce ce cote retro-noir aux roles inversés.
Vu sur un enregistrement C+ de 1997, 1.85:1 et stereo VOst, photographie lumineuse et couleurs respendissantes. les scènes nocturnes de bar -notamment la scène de baise sauvage contre un grillage- possèdent une puissance sensuelle inégalée depuis.

Revu ce petit chef d'oeuvre noir. C'est vraiment remarquable de transgression.
Linda Fiorentino est hallucinante de manipulation, érotique , sensuelle, dangereuse et belle à mourir. Rusty James a aprfaitemment décrit la mécanique du film, à savoir la séduction des sens et la totale amoralité du propos. Les retournements finaux sont en effet inattendus (même si le spoiler ci-dessus est un chouia too much mais bel et bien jouissif!) et c'est bel et bien la revanche de la femme sur l'homme qui est mise en scène ici.
les homes sont des objets sexuels, sur terre pour le plaisir de la belle, et sujets à manipulations et destruction. Qui plus est totalement ridicules, même dans le registre sentimental.
12 ans après, le film garde son aspect totalement pervers mais heureux de l'etre. La partition jazzy (une splendeur) de Joseph Vitarelli renforce ce cote retro-noir aux roles inversés.
Vu sur un enregistrement C+ de 1997, 1.85:1 et stereo VOst, photographie lumineuse et couleurs respendissantes. les scènes nocturnes de bar -notamment la scène de baise sauvage contre un grillage- possèdent une puissance sensuelle inégalée depuis.
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
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Re: Last seduction de John Dahl (1994)
Revu hier ce film que je n'ai jamais aimé. Et bon, je ne l'aime toujours pas.
OK on a une intrigue plutôt correcte et une femme fatale plutôt douée dans son genre.
Mais au-delà de ça, je trouve le film crasseux. On a de la baise sale, des ruelles glauques, de la sensualité bon marché, de la vulgarité-provoque... Ah ! Cette main dans le slip qu'on renifle ensuite ! Quelle classe ! Peut être que ça en fait tripper certains mais moi ça me donne envie de vomir. Pour moi, l'aspect "polars-Erotique" post-BASIC INSTINCT ne fonctionne pas du tout. Dans le film de Verhoven, on avait de la vraie sensualité, une mise en scène bandante, une intrigue qui fonctionne et une violence crue. Dans le film de Dahl, que j'apprécie pourtant beaucoup, tout sent la sueur, la pisse de chien et le supermarché.
Non, franchement, c'est une belle loose ce film.
Mais comme je suis maso, je me suis fait la suite dans la foulée. Et là, c'est bien pire encore. C'est même pas comparable en fait. Film en 1.33, gueule de téléfilm, acteurs minables, intrigue pratiquement copiée/collée, décors fauchés. Bref, le même mais en bien pire, avec toujours du cul salasse...
Bref, je vais tacher d'oublier ça au plus vite mais je sais pas encore comment. Quoiqu'il en soit il me faut quelques choses parce qu'après ces deux films, je cours droit aux devants de gros troubles de l'érection.
OK on a une intrigue plutôt correcte et une femme fatale plutôt douée dans son genre.
Mais au-delà de ça, je trouve le film crasseux. On a de la baise sale, des ruelles glauques, de la sensualité bon marché, de la vulgarité-provoque... Ah ! Cette main dans le slip qu'on renifle ensuite ! Quelle classe ! Peut être que ça en fait tripper certains mais moi ça me donne envie de vomir. Pour moi, l'aspect "polars-Erotique" post-BASIC INSTINCT ne fonctionne pas du tout. Dans le film de Verhoven, on avait de la vraie sensualité, une mise en scène bandante, une intrigue qui fonctionne et une violence crue. Dans le film de Dahl, que j'apprécie pourtant beaucoup, tout sent la sueur, la pisse de chien et le supermarché.
Non, franchement, c'est une belle loose ce film.
Mais comme je suis maso, je me suis fait la suite dans la foulée. Et là, c'est bien pire encore. C'est même pas comparable en fait. Film en 1.33, gueule de téléfilm, acteurs minables, intrigue pratiquement copiée/collée, décors fauchés. Bref, le même mais en bien pire, avec toujours du cul salasse...
Bref, je vais tacher d'oublier ça au plus vite mais je sais pas encore comment. Quoiqu'il en soit il me faut quelques choses parce qu'après ces deux films, je cours droit aux devants de gros troubles de l'érection.
Re: Last seduction de John Dahl (1994)
Un film effectivement sorti dans la roue du thriller sexuel "Basic Instinct", mais lorgnant vers le Film Noir classique (musique jazz et New York rétro, conventions/clins d'oeil - le mari manipulé, la ville de ploucs...) et le film de machination à la David Mamet. Linda Fiorentino s'éclate à jouer son personnage de super-salope, et je ne rejoins pas complètement Rusty James quand il la voit comme un personnage complètement positif ; il y a un côté psychopathe chez elle dans le fait qu'elle soit 100 pour 100 égoïste et dénué d'empathie envers à peu près tout le monde ! Ses plans et leur exécution ne sont pas non plus toujours complètement crédibles, "Last Seduction" patine un peu en milieu de métrage, s'attardant un peu trop sur la vie de Bridget à Beston. Cela dit, la mise en scène est classe, Linda Fiorentino et Bill Pulman s'éclatent à jouer les méchant, Peter Berg est meilleur acteur qu'il ne sera réalisateur, et "Last seduction" reste très divertissant.
Vu sur tcm replay, 1.78 16/9, VM stéréo anglaise STF, montage cinéma.
Existe en bluray anglais dans un coffret qui regroupe la version cinéma en HD et le director's cut en sd.
Vu sur tcm replay, 1.78 16/9, VM stéréo anglaise STF, montage cinéma.
Existe en bluray anglais dans un coffret qui regroupe la version cinéma en HD et le director's cut en sd.
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Re: Last seduction de John Dahl (1994)
Mon John Dahl préférer, avec sa musique Jazzy qui me reste encore en tête aujourd'hui. Un rôle phare et marquant pour Linda Fiorantino, Bill Pullman parfait dans son personnage de mari revanchard qui œuvre souvent dans le genre thriller noir (Brain Dead, Malice, le Coupable), Peter Berg remarquable incarnant le jeune gars qui veut absolument quitté se bled paumé et se prouvé qu'il a droit à une seconde chance.
On pourra remarquer dans les seconds rôles l'acteur Dean Morris le Hank de la série Breaking Bad dans un passage éclair.
Le DVD de chez TF1 vidéos à pris une petit coup de vieux, avec sa VF en 2.0 stéréo. Fort heureusement le mixe en VO est en DD 5.1. Il serait temps de nous le ressortir en HD et avec ce DC....
On pourra remarquer dans les seconds rôles l'acteur Dean Morris le Hank de la série Breaking Bad dans un passage éclair.
Le DVD de chez TF1 vidéos à pris une petit coup de vieux, avec sa VF en 2.0 stéréo. Fort heureusement le mixe en VO est en DD 5.1. Il serait temps de nous le ressortir en HD et avec ce DC....

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Snake Plisken Escape from NY

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