"Le journal d'une femme de chambre" (1964)

[Manolito]

... de Luis Bunuel

Celestine, une parisienne, prend un place de femme de chambre dans une grande demeure provinciale. Peu de temps après, l'ancêtre de la maisonnée meurt, ainsi qu'une fillette de la région, retrouvée assassinée et violée...

Octave Mirbeau + Luis Bunuel, on s'en doute, ça va saigner pour cette famille bourgeoise que le metteur en scène décrit avec sa précision et son intelligence habituelles. Mise en scène implacable (pas un seul gros plan de visage), dialogues ciselés (c'est la première collaboration de Bunuel avec Carrière) et direction d'acteur excellente forment les trois qualités principales de ce film, lesquelles se retrouveront dans toute la dernière carrière française de Bunuel. D'ailleurs, ici, il revient sur la France des années 30, celle où il a réalisé "L'âge d'or" et la décrit comme un pays réactionnaire, rongé par l'antisémitisme et l'extrême-droite.

Cette partie du film (en gros, la seconde moitié) n'est d'ailleurs pas forcément la plus intéressante, puisqu'elle casse un peu la dynamique du début du métrage, lequel constuitue une extraordinaire peinture au vitriol de la maison des Monteuil, peuplée par des imbéciles, des impuissants, des frustrés, des hypocrites et des assassins de toutes sortes.

Et puis, un casting en béton, Jeanne Moreau, Michel Piccoli et Georges Géret en tête.

Vu sur Arte, dans une belle copie en format scope ("Franscope" !), noir et blanc et mono, tout ça d'origine.

[Superwonderscope]

Ce n'est pas le Bunuel le plus intéressant. je l'ai trouvé un peu dilué et la seconde partie manque de souffle, comme tu l'as bien pointé. Je préfère largeent l'adaptation de Renoir de 1946, bien plus resserrée.

Une question un chouia en dehors du sujet: est-ce que "Célestine Bonne à tout faire" de Jess Franco a un quelconque rapport avec l'oeuvre de Mirbeau?