
Un film austro-macédonien découvert ce soir au festival FebioFest à Prague. Un portrait accablant de la société macédonienne et une vision nihiliste de l'enfance. Tout simplement émouvant !

Marko est un garçon d'une douzaine d'année, qui vie avec sa famille dans un petit village de Macédoine. Son père vient d'être viré de son travail à l'usine, et l'ambiance à la maison est loin d'être joviale, entre une mère trop passive et une soeur qui a décidé d'en faire son souffre-douleur. A l'école ce n'est guère mieux, Marko étant constamment menacé par un gang de petites racailles. Le jeune garçon trouve cependant refuge dans l'écriture, et son professeur se met même à l'encourager et lui donne l'espoir de quitter un jour le village, voir même le pays. Pour un enfant qui pense ainsi avoir trouvé un sens à sa vie, plus dure sera la chute...
C'est sûr cette citation que démarre le film qui annonce donc déjà clairement son issue dramatique.“Hope is the worst of all evils, for it prolongs the torment of man.” Nietzsche
Le scénario n'est parfoit pas exempt de maladresses ou de facilités destinés à surdramatiser les causes de la plongée violente de Marko, mais la mise-en-scène rattrape en quelque sorte ces défauts, tant elle se partage bien à la fois entre la peinture sociale du pays et la triste descente aux enfers de l'enfance dans les Balkans.
Le jeune interprète de Marko (Marko Kovacevic) est incroyable de sincérité. Ses émotions sont palpables comme il est très rare de le constater au cinéma. C'est non seulement un très bon acteur qui s'est investi dans son personnage, mais il beneficie de la part du réalisateur d'une bonne dizaine d'instants magiques qui prennent vraiment aux tripes, comme en particulier les deux tournants psychologiques du personnage.
L'histoire est somme tout assez simple, et a d'ailleurs été déjà exploitée un bon nombre de fois au cinéma, mais le message du film est autrement plus complexe puisqu'il est ici question d'une certaine forme de violence psychologique sur les enfants qui est peu reconnue : le faux espoir.
On peut ne pas être d'accord avec le message nihiliste du film (c'est en tout cas mon cas), mais force est de constater que celui-ci répond à une logique implacable et troublante. Passé outre donc les métaphores un peu trop voyantes, le film de Ristovski donne en fin de compte la chair de poule, en particulier lors de son climax tétanisant.
