A Gun For Jennifer peut être envisagé comme un film anti-sexiste qui décrit les agissements d’un groupe de jeunes femmes en colère contre la société et plus particulièrement contre les hommes. Elles endossent donc le rôle d’anges exterminateurs, déterminées à faire payer à la gent masculine leurs pêchés les plus horribles (proxénétisme, tabassages, viols, etc).
Autrement dit, œil pour œil, dent pour dent, voire plus ; en gros, on assiste à un enchaînement d’expéditions punitives lors desquelles le sang coule, avec cervelles éparpillées, castrations et sodomie forcée à la clef.
Parallèlement, on suit également l’enquête d’une femme-flic qui va se retrouver confrontée au groupe et qui va tenter d’enrayer le carnage.
Il semblerait que la réalisatrice ait en fait trouvé une sorte d’exhultoire à travers ce film, ayant elle-même été strip-teaseuse à New-York pendant deux ans, et donc souvent confrontée à la bêtise masculine…
On pourrait être tenté de taxer trop rapidement ce film de brûlot féministe à tendance extrémiste.
Pourtant, les agissements des jeunes femmes ne sont pas totalement légitimés, et ce par une prise de distance plutôt bienvenue.
Le groupe en arrive à tuer des innocents (prostituées présentes lors des fusillades, ou bien encore un flic qui avait plutôt sympa, pour un mec…)
On ne s’attarde pas sur la psychologie des personnages qui connaîtront d’ailleurs pour la plupart une fin tragique, et la scène finale (dans le bar) démontre à mon avis une volonté d’exagération et de prise de distance avec le message initial. Du moins celui-ci en ressort quelque peu édulcoré.
On se retrouve donc au final avec un film qui se rapproche davantage de certaines séries B bien violentes des années 70-80 et qui compte tenu de son budget apparemment limité, est plutôt bien réalisé.
En bref, sans être non plus exceptionnel, A Gun For Jennifer est un film nerveux, bien rythmé et parfois très violent qui se prend pas la gueule et se laisse regarder sans problème.
