Le cinéma français semble de nouveau s'intéresser à la rue et délaisse enfin les appartements bourgeois grâce à quelques films bien plus réalistes comme "De battre mon coeur s'est arrêté" et le présent film. Ici, le cinéaste plonge sa caméra (sur l'épaule) au coeur du quartier du Sentier à Paris. Il va au-delà des vitrines et scrute plutôt les arrières boutiques. Il met en scène une humanité qui vit de petits et gros trafics et qui exploite la main d'oeuvre clandestine. L'auteur dévoile ce que l'on ne voit pas : les pressions exercées sur les personnes, les chantages et les magouilles. Le tout est filmé de manière très réaliste, joué avec conviction par des acteurs formidables (impeccables Pascal Elbé, Isaach Sharry et Simon Abkarian). Le film est assez violent, du moins dans les sentiments exprimés et frôle même souvent l'hystérie, mais on est emporté par la finesse du regard. Malheureusement, le film ne tient pas toujours toutes ses promesses. De nombreuses scènes sont plus faibles, au niveau de la mise en scène et de l'écriture, ce qui entraine des baisses de régime pas très heureuses. On le pardonnera tout de même à Frédéric Balekdjian dont c'est le premier film.
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