Dragonball a écrit :Soundjata a écrit :
Ensuite, il va falloir m'expliquer en quoi ce film est un film africain ?
C'est un documentaire belgo-autrichien sur l'Afrique, donc posant l'éternel regard paternaliste et misérabiliste de ces reporters occidentaux venus nous parler des sempiternels malheurs du Continent Noire comme il en existe déjà des centaines du même tonneau.
Oui, je me suis mal exprimé, c'est un film sur un pays d'afrique, pas un film africain.
Après, je ne pense pas qu'il faille lui faire de procès d'intention parce qu'il a été réalisé par des blancs. Tout les occidentaux ne sont pas d'horrible paternalistes post coloniale.
Sinon, on a qu'a dire tout de suite que des livres comme negrologie ou des films comme Lumumba ne sont pas objectif simplement parce que leur auteurs ne sont pas africain.
Tu ne comprends pas.
Le problème n'est pas de savoir si les Occidentaux ont le droit ou non de disserter sur l'Afrique, quitte à raconter tout et n'importe quoi... crois-tu une seule seconde que les Africains se gênent pour dire leur façon penser à propos de l'Occident et des Occidentaux, par exemple ?
Non le problème est de savoir pourquoi l'on ne s'interesse quasiment jamais, en Occident, à ce qu'en pense les principaux interessés sur ces qui les touchent plus ou moins directement, en l'occurence les Africains eux-mêmes, à commencer par la diaspora vivant justement en Occident. C'est la que la bât blesse.
C'est ainsi que se posent justement le manque cruel d'exégèses sérieuses concernant des ouvrages aussi discutables que Négrologie, appuyant réflexions assez juste sous un tissu d'inexactitudes, raccourcis et autres procès d'intention. Ainsi tout le monde dans le petit milieu du journalisme parisien aura pris ce livre pour argent content sans avoir pris la peine de vérifier les informations distillées dans ce dernier, au point même de lui donner un prix, le prix France Télévision en l'occurence, le confirmant ainsi comme étant la "référence ultime" sur ce qu'il faut savoir sur la situation de ce continent. Faisant ainsi table rase de toutes les essais ouvrage, réflexions, colloques réalisés par les élites africaines et afro-diasporantes sur un sujet de réflexion aussi complexe engageant l'avenir de tout un continent.
Lumumba est un très mauvais exemple : c'est un très beau film hommage d'une rare justesse, certes non réalisé par un africain, mais plus par un occidental non plus, puisque réalisé par le cinéaste haïtien Raoul Pech.
Et puisque l'on disserte cinéma, dis-moi donc combien de films africains as-tu jamais vu dans ta vie ?
Et maintenant dis-moi combien de films sur l'Afrique ou caricacurant ce continent as-tu vu dans cette même période ?
Imaginant sans mal la réponse, je peux d'ors et déjà te faire remarquer que non, tu ne t'es pas simplement "mal exprimé" comme tu le prétends. Ce lapsus est au contraire plus que révélateur, puisque, comme beaucoup, tu opères le raccourci suivant : film sur l'Afrique = film africain. Symptomatique de l'idée qu'il est impossible pour beaucoup de s'imaginer ce que peut être un véritable film africain au sens plein du terme, conséquence du déficit de visibilité et d'accessibilité de ces derniers en France, habitué que nous sommes d'une vision extérieur, généralement eurocentré sur un Continent sans cesse réduit et renvoyé aux mêmes images d'enfants fameliques, de peuples en guerre, de savanes en danger et autres visions de cartes postales à des années-lumières des réalités de cette région et des peuples qui y vivent.
Donc, tu vois pas la peine de monter ainsi sur tes grands chevaux.
Parce que si, face à pareil constat argumenté et raisonné dont l'évidence devrait te crever le plafond de tes certitudes, tu ne te contentes jamais de m'opposer à tes traditionnelles réflexions de troquet à la "méchant blancs VS gentils noirs", autant cesser de suite cette conversation.