Le fantôme de la liberté (1974) de Luis Bunuel
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Le fantôme de la liberté (1974) de Luis Bunuel
Une légende espagnole raconte comment des soldats français, au XIXème siècle, massacrèrent des partisans espagnols et firent une rencontre étonnante dans une église... Ce n'est là que le point de départ d'une série de saynètes étranges et bizzaroïdes appelées à s'enchaîner dans la plus complète anarchie.
Assez symptomatique de la "dernière ligne droite" de Bunuel, période où ses scénarios sont fignolés avec Jean-Claude carrière, "Le fantôme de la liberté", comme "La voie lactée" et, surtout, le superbe "Le charme discret de la bourgeoisie", revient au style totalement libre et surréaliste de "L'âge d'or" et du "Chien andalou". On est toutefois plus proche de "La voie lactée" que du "Charme discret". C'est à dire que le film fonctionne comme une suite de sketchs absurdes, jouant beaucoup sur l'effet de surprise et un humour pince-sans-rire ; et il faut reconnaître que ces sketchs ne sont pas tous égaux, certains s'avérant un peu lassants (celui avec Jean Rochefort, notamment).
Mais il y a aussi de grandes réussites, des grands moments de drôlerie, telle cette performance de Michael Londsdale, irréstitible notable exhibitionniste aimant se faire flageller, cul nu, vêtu d'un pantalon ouvert par derrière, par son assistante, et ce sous les yeux ébahis de quatre moines franciscains ! L'épisode du tueur-poète, trouvant une fonction inattendue aux étages panoramiques de la Tour Montparnasse, vaut aussi le coup. Et que dire de ce monde à l'envers où uriner et déféquer sont des activités que l'on pratique en société, tandis que l'on mange en cachette, comme s'il s'agissait d'une pratique corporelle intime et dégoutante ! Dès lors, pour les diners en ville, des cuvettes de toilette sont installées autour de la table de la "pièce à chier" (devrait-on dire à la place de la salle à manger) et tout le monde s'installe pour discuter, en faisant ses besoins, des derniers sujets à la mode en ville...
Vu sur Ciné Cinéma Classic dans une copie au format 1.85 et en version originale française mono. Copie bonne, sans plus.
Assez symptomatique de la "dernière ligne droite" de Bunuel, période où ses scénarios sont fignolés avec Jean-Claude carrière, "Le fantôme de la liberté", comme "La voie lactée" et, surtout, le superbe "Le charme discret de la bourgeoisie", revient au style totalement libre et surréaliste de "L'âge d'or" et du "Chien andalou". On est toutefois plus proche de "La voie lactée" que du "Charme discret". C'est à dire que le film fonctionne comme une suite de sketchs absurdes, jouant beaucoup sur l'effet de surprise et un humour pince-sans-rire ; et il faut reconnaître que ces sketchs ne sont pas tous égaux, certains s'avérant un peu lassants (celui avec Jean Rochefort, notamment).
Mais il y a aussi de grandes réussites, des grands moments de drôlerie, telle cette performance de Michael Londsdale, irréstitible notable exhibitionniste aimant se faire flageller, cul nu, vêtu d'un pantalon ouvert par derrière, par son assistante, et ce sous les yeux ébahis de quatre moines franciscains ! L'épisode du tueur-poète, trouvant une fonction inattendue aux étages panoramiques de la Tour Montparnasse, vaut aussi le coup. Et que dire de ce monde à l'envers où uriner et déféquer sont des activités que l'on pratique en société, tandis que l'on mange en cachette, comme s'il s'agissait d'une pratique corporelle intime et dégoutante ! Dès lors, pour les diners en ville, des cuvettes de toilette sont installées autour de la table de la "pièce à chier" (devrait-on dire à la place de la salle à manger) et tout le monde s'installe pour discuter, en faisant ses besoins, des derniers sujets à la mode en ville...
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- Localisation : Avec Titanium Cyborg; on fait tous les préparatifs pour la réunion.
Un film qui m'a pour le moins renversé et qui rejoint sans aucun mal le Bunuel que je préfère, Cet obscur objet du Désir. Le dénouement de la petite scénette où un homme montre à des enfants des photos qui semblent louches, m'ont scotché pour le reste du film.
À ne pas manquer le Criterion dispo en fin Mai.
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Paragraphe 14
Hi. I directed six feature films and wrote,"How to Live the James Bond Lifestyle". Why should 007 have all the fun?
-Paul Kyriazi
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- Localisation : le coffre d'une bagnole au fond d'un etang pres d'un motel glauque
J'ai vu tout les derniers films de Bunuel depuis LA VOIE LACTEE, le problèmes c'est que j'ai un mal fou aprés a remettre les pieces a place, je me rappelle bien de Michel Lonsdale cul nu (ça ne s'oublie pas se genre de vision!!!) est ce que c'est celui avec Stephane Audran et le diner sur une scene de théatre?
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Je confirme, j'ai pas vu Le Fantôme de la Liberté mais le dîner sur la scène de théâtre est probablement la meilleure scène du Charme Discret de la Bourgeoisie.Manolito a écrit :Ah, non, ça c'est "Le charme discret de la bourgeoisie" !milton arbogast a écrit : est ce que c'est celui avec Stephane Audran et le diner sur une scene de théatre?(je crois
En tout cas, ce n'est pas dans "Le fantôme de la liberté")
http://www.chuckpalahniuk.net
Mon avatar : Jacek Yerka, dessinateur de génie.
"Mais qu'importe, que le vent m'emporte, nourrir les bêtes et les cloportes. Ce sera bien là de toute une vie, le seul contrat bien rempli." Mano Solo
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La scène dont tu parles se trouve dans "Le charme discret de la bourgeoisie", mais il y en a une très proche dans "Le fantôme de la liberté (un pervers refile des photos à des fillettes, lesquelles les ramènent chez leurs parents, Monica Vitti et Jean-Claude Briali, qui prennent l'air outragé : en fait ce sont des cartes postales de monuments parisiens)
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Ouiiiiiiii! c'est celle là! thank you beaucoup!Manolito a écrit :La scène dont tu parles se trouve dans "Le charme discret de la bourgeoisie", mais il y en a une très proche dans "Le fantôme de la liberté (un pervers refile des photos à des fillettes, lesquelles les ramènent chez leurs parents, Monica Vitti et Jean-Claude Briali, qui prennent l'air outragé : en fait ce sont des cartes postales de monuments parisiens)
Les premières revues du DVD Criterion qui vient de sortir aux USA sont en train de tomber. Par exemple :
http://www.dvdmoviecentral.com/ReviewsT ... iberty.htm
http://www.dvdmoviecentral.com/ReviewsT ... iberty.htm
Je l'ai découvert ce matin. J'ai été déçu par celui alors que j'avais adoré le charme discret de la bourgeoisie. On retrouve le même sens de l'humour et de l'absurde mais on y perd l'effet de surprise. Dans le dvd criterion, JC Carrière explique le concept du film et de la vient le souci: Bunuel et lui écrivent une histoire et l'avorte au moment où celle ci devient interessante puis passe au début d'une autre histoire à priori peu interessante. Il s'agit donc d'une série de Coïtus(i) interuptus(i). Cela amuse au début puis devient lassant au bout d'une heure.
Restent plusieurs moments fort cocasses en effet (Michael Londsdale, l'étudiant et sa tante, le tueur fou et son procès
).
Restent plusieurs moments fort cocasses en effet (Michael Londsdale, l'étudiant et sa tante, le tueur fou et son procès


Avis aux nouveaux forumers, il est parfaitement normal voir de santé publique d'envoyer chier manolito au moins une fois.