Risqué en effet, en tout très surpris j'ai été par un tel choix en ses temps où l'on nous bombe avec cette course à l'actualité et au sensationnel des plus nauséabondes (Irak, Proche-Orient et autres sujets surmédiatisés qui etouffe tous les autres) Ca fait plaisir de voir des magazines prendre la peine de revenir sur des évenement passés sur le lequel le poid des tabous pèsent encore très lourd, avec tout le recul nécessaire aux analyses seraines et dépassionnées.
Risqué donc, mais tout sauf fortuit, en fait ça correspond à la sortie prochaine des films majeurs sur le sujet, notamment celle chez Studio Canal de La Bataille d'Alger dans une édition 2DVD remplis de bonus à raz-bord (prévu aussi chez Criterion aussi pour courant novembre) (la aussi scan dès que possible)
D'ailleurs si vous vous abonnez au magazine, il est offert en cadeau de bienvenue.
je me méfie du traitement franco-français de la guerre d'Algérie. J'ai beaucoup plus confiance dans le film italien que dans tous les films et documentaires français réunis.
Car le problème avec la guerre d'Algérie, c'est que le juste milieu n'existe pas, les avis sont encore trop tranchés et il y a encore trop d'arrières pensées.
Oui je comprends parfaitement. Mais rassure-toi, ce film est exactement l'inverse de ce que tu dis.
Le réalisateur s'en explique d'ailleurs suffisemment dans le magazine et dans le commentaire audio.
Il a justement insisté pour que ce film se fasse en Algérie avec le soutien du gouvernement algérien, justemente pour qu'il prenne conscience que ce film concerne tout le monde, et éviter l'éccueil de vouloir passer les français pour des donneurs de leçons.
Bref, pour te la faire simple, ce film est à des années lumières d'une certaine production de la Cannon (Delta Force pour ne pas le citer) où tous les personnage arabes sont interprétés par des acteurs juifs (américains voir israéliens).
Ensuite, je te signale que concernant la Guerre d'Algérie, même et surtout les films franco-français furent censurés justement parce que l'on y dénoncait les horreurs de l'armée française.
D'ailleurs c'est même un trait de nombreux films français que de taillader en règle l'armée française et ses méthodes, je pense notemment au films de Vautier (voire son excellent Avoir 20 ans dans les Aurès) et de Boisset (presque tous inédits et quasiment jamais diffusé à la télé).
En France, on assume bien mal le fait de revenir sur les parts sombres de notre propre Histoire, notemment par le truchement du cinéma (Boisset aura signé le seul film français traitant de l'affaire Dreyfus, mais avec les pires difficultés)
Et concernant la Guerre d'Algérie, il n'était jamais que trois à avoir exploiter le sujet, Hennman, Boisset et Vautier, à une époque où tout le monde préférait lécher les couilles de la nouvelles vague qui nous abreuvaient d'histoire trois-pièces-cuisine et autres états d'âmes de post-ados.
Bref à des années lumières de la flopées de films ricains sur le Vietnam, qui eux brillent rarement par leur objectivité, effectivement.
Enfin, l'objectivité cinématographique n'est jamais qu'une vaste illusion.
Je pense comme le dit si bien Tavernier dans le magazine, que seul la multiplication des points de vues permet d'avoir une vue d'ensemble.
Mais que le coup d'une saga qui se voudrait réunir dans un même tonneau les vécus des juifs, des pieds-noirs, des musulmans, des français, des kabyls, des algériens aurait bien risqueraient bien plus de brouiller les pistes et aussi objectif que se voudra le film, il sera toujours suspecté d'en prêter plus à certains qu'à d'autres.
Bref que chacun voudra y voir ce qu'il aura envie de voir de toute façon.
A l'occasion de la commémoration du 60e anniversaire de la libération des camps nazis; le magazine Le Point propose un numéro accompagné d'un DVD contenant des archives exclusives présentés par Simone Veil:
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Je finis là où tu commences, et là où tu finis, je commence
A l'occasion d'un énième espoir de paix qui semble poindre ces temps-ci, le Nouvel Observateur vous propose un dossier complet sur le sujet, compléter de l'excellent documentaire de Charles Enderlin "Le Rêve Brisé":
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