Un bon petit western multipliant les intrigues tortueuses pour combler le spectateur. Le film démarre par un meurtre sordide d'une jeune femme filmé à la manière des gialli et baignant dans une photogrphie crue de Franco Villa, habituel comparse de Fernando Di Léo. Les parents de la victime vont trouver un justicier au grand coeur incarné par Gianni Garko, toujours le sourire aux lèvres, lançant des répliques humoristiques et utilisant toute une gamme de gadgets. Celui-ci vit dans une villa dont le décor n'est pas très "western": gonzesses à ses pieds, piscine et végétation luxuriante (au cinéma comme en littérature la végétation est toujours "luxuriante"). Il se rend alors en ville pour une vendetta. Au même moment se déroule un hold up dans le saloon de la petite bourgade, hold up qui vire au carnage puisque tous les hors la loi y perdent la vie sauf un aussitôt emprisonné : Chester Conway (Klaus Kinski) qui passe le reste du film en tôle à attendre son exécution. Il est en effet accusé d'avoir liquidé froidement et dans le dos ses comparses !
Garko, au charme irrésistible tombe la poule du coin qui se fait bientôt assassiner sous ses yeux !... Est-ce pour le carnet secret où elle note les noms scrupuleusement de toux ceux qui lui amidonnent l'arrière boutique parmi lesquels de nombreux notables - juge compris-. Qui est le commanditaire ?
L'histoire est pour le moins rebondissante ! Les coupables désignés n'étant pas au final ceux que l'on croyait !
spoiler : Kinski est en fait l'auteur du crime de l'ouverture alors que les autres meurtres dont celui de la prostituée ont été commis par le curé du village, véritable illuminé appliquant une vengeance divine hypothétique ! Ile se prend pour le messager de Dieu sur Terre ayant pour mission d'éliminer ceux qui ont péché !
Les deux affaires s'entrecroisent alors avec subtilité amusant le spectateur qui savoure aussi les répliques (le croque mort chinois glissant à Garko : " Là où tu es, il y a toujours de bonnes affaires à réaliser !), les situations cocasses (Garko (Monsieur Sartana) se recoiffant après chaque baston, le juge passablement excédé distribuant les amendes pendant le procès de KInski). Les personnages haut en couleur sont légion (et pourtant ce n'est pas un péplum !) : juge, avocat, curé,shérif... Vincent Thomas ( Vincenzo Gicca Palli), le réalisateur dressant un portrait caricatural mais savoureux de ce microcosme. Il soigne sa réalisation en choisissant moults angles originaux. La musique de Mario Migliardi est également sympathique... Sympathique, l'épithète convenant le mieux à ce chouette western où l'on a même droit à un peu de karaté... précédant ainsi les futurs westerns soja (Shangaï Joe, Le tigre de la rivière Kwaï...)
La vengeance de Dieu (Il venditore di morte) 1972
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