Violée par son père, Lynn l'abat. Internée ds un asile, elle d'échappe et trouve refuge chez Zambrini, un vieil homme propriètaire d'un bar routier et eleveur de porcs. Il l'embauche et peu à peu leur folie se rejoint. Traumatisée par son viol, Lynn tue chaque mâle trop entreprenant fournissant ainsi les cadavres dt Zambrini a besoin pour nourrir ses porcs cannibales...
Distribué en VHS à grds renforts de pub ds les années 80, connu sous plus de 8 titres differents dont Les monstres sanglants, Horror farm, Daddy deadly's darling, The killer... cet inédit est une petite merveille de cinéma glauque 70s.
Réalisé en 1972 par Marc Lawrence, PIGS rapelle inevitablement des oeuvres telles que TCM.
Situé dans cette Amerique profonde, ds un décor rural oppressant, inquiètant, sale, PIGS a tout de ces shockers atmosphèriques des 70s. Un indicible malaise suinte de ces images glauques tout au long du film, qqchose qui vous saisit à la gorge et parvient à mettre fort mal à l'aise.
Traumatisée par son viol et la mort de son père qu'elle a assassinée de sang froid, Lynn devenue démente voue une haine sourde à la gente masculine et au sexe.
En rencontrant Zambrini, vieil homme autrefois artiste de cirque devenu fou suite à de mystèrieuses raisons qui ne seront jamais developpées, Lynn découvre le partenaire idéal à sa folie et vice versa, une totale et véritable complementarité qui est une des originalités du film car alors inédite.
On avait en effet rarement fait cohabiter ensemble deux psycho killers vivant en parfaite symbiose. Zambrini trouve la complice rêvée pour lui procurer les cadavres dont il nourrit ses cochons qu'il garde ds un enclos jusqu'à l'inévitable transfert de personnalité que Lynn fera du vieil homme sur son père menant au drame inexorable.
Lawrence joue bcp sur les ambiances surtout nocturnes et s'en donne à coeur à joie a filmer ces porcs en gros plans, groins immondes, semblant comme possédés, hystériques, sur fond de cacophonie de grognements insoutenables, porcs dévorant goulumment les corps jetés par Zambrini. Parfois invisibles mais présent de façon auditive, ils n'en deviennent que plus irréels.
PIGS semble alors basculer ds une sorte de dimension démoniaque, cauchemardesque.
Demons invisibles hurlant et menacant effrayant chaque nuit les deux vieilles voisines qui peu à peu sombrent dans la folie par la peur, cette peur divine qu'engendre une horreur sans nom.
Plutôt soft ds le gore et peu graphique ds les meurtres, PIGS y gagne en force. Tt juste qques demembrements, qques coups de couteau de boucherie, qques éclats de sang tout ca pour mieux enchainer sur les trips hallucinatoires de l'heroïne démente en proie à d'horribles cauchemars filmés à l'aide de lentilles déformantes.
Hormis ces séquences hallucinatoires, toute la folie de Lynn se traduit lors de superbes scènes comme celle où elle court hurlante, hystérique à travers le désert, ses cris se mélant aux abominables grognements des porcs se repercutant en un terrible echo à travers tte la montagne.
Du point de vue de Lynn, victime d'abus sexuels, ces porcs symbolisent l'Homme en régle générale, vulgaire animal aux bas instincts et régit par ses pulsions bestiales.
Il n'est donc pas étonnant qu'elle les rejoindra en fin de film, macabre final qui débouchera pourtant sur un twist tout à fait agréable et fort jouissif mais particulièrement noir.
Troublant, sinistre, PIGS fut maudit en son temps et condamné aux drive-in. Incapable de sortir son film lui même, Lawrence le vit passer de distributeurs en distributeurs qui en changèrent le titre à leur guise jusqu'à ce qu'il devienne un film culte, culte certes mais honteux.
C'est la propre fille de Lawrence, Toni et ses avantages mammaires que le pere sait filmer

La BO composée d'une entêtante comptine revient tt au long du film comme un envoutant leitmotiv renforçant la folie des personnages.
Veritable petit joyau du shocker atmosphèrique, PIGS ne laissera personne indifferent et n'a rien perdu de son aura féroce au fil du temps même si ceux qui en attendaient un délire visuel sanglant seront ici décus!
Le corbeau qui lui n'est pas un porc... ou si peu!!
