J'ai du vraiment mal regarder ce film pour qu'il dépasse le film de Moore dans le degomage politiquele message politique est vraiment intéressant. Je préfere ouvrir les yeux sur la politique avec LAND OF THE DEAD qu'avec FAHRENHEIT 9/11 de Moore.



Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Ah mais je peux faire pire, tu sais!Superfly a écrit :J'en tiens un qui est capable de tout expliquer![]()
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va falloir que l'on réouvre un thread Matrix
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CLAP CLAP CLAP CLAPAh mais je peux faire pire, tu sais!
Voici ma vision du film:
L’évolution telle que la conçoit Darwin amène la Vie à abandonner les branches qu’elle considère, à un moment de leur existence, non viables. Ainsi des espèces, après des millénaires de présence sur Terre, disparaissent sans raison apparente pour céder la place à d’autres. L’Humanité ne fait pas exception à la règle : par exemple l’homme de Néanderthal, pourtant créateur de nombreux outils et donc incontestablement capable d’évolution, disparut progressivement 37000 ans avant J-C pour céder la place à l’homo sapiens ( dont nous sommes les joyeux descendants).
Le thème de la désormais tétralogie cinématographique de Georges Romero reprend ce principe : en 1969, l’humanité évolue vers une forme ultime, immortelle, débarrassée des contingences de la reproduction et de l’alimentation : le zombi. Comme au Paléolithique, les deux formes d’humanité, l’ancienne et la nouvelle, sont amenées à cohabiter. Au commencement de ce "Land of the dead" les zombis sont présentés comme un peuple de nouveaux-nés, maladroits et désireux d’apprendre ou de ré-apprendre _ mais de la part du genre déclinant ils ne rencontrent que haine, brutalité ou moquerie ; et c’est là, dès les premières minutes du film, qu’éclate le génie de Romero : on trouve les zombies à plaindre et les humains odieux ! Le dernier à avoir réussi pareil tour de force est Kubrick avec son « Orange mécanique » ( plus de 30 ans déjà ! ) où on se réjouissait de voir, à la fin , le héros redevenir l’ignoble petite brute qui nous révulsait au début !
Dans son « Day of the dead » Romero avait démontré que l’appétit anthropophage des zombis n’était qu’un réflexe, qu’ils n’avaient nullement besoin de se nourrir et qu’on pouvait leur en faire prendre conscience, et donc que les derniers homo sapiens pouvaient jouer un rôle d’éducateur à leur endroit. Mais, incapables de se rendre compte que leur espèce a fait son temps _ la preuve étant qu’ils s’obstinent à chercher une origine virale ou cosmique à cette gigantesque mutation ! _ ils préfèrent perpétuer le modèle obsolète de leur existence d’antan en se confinant dans ses vestiges : retranchés dans un quartier d’une mégalopole après en avoir obstrué les ponts qui y menaient ! Seul un immeuble, abritant la caste dirigeante, est encore en état, les autres sont désolés et les rues peuplées de mercenaires et de petits métiers, on pense à « New York 1997 » ou au Bartertown de « Mad Max beyond Thunderdom »… cette espèce déclinante ne produit plus, sa subsistance est tirée des stocks de l’Ancien Monde ( supermarchés ) qu’elle pille nocturnement après avoir hypnotisé les zombis en tirant des feux d’artifices depuis un gigantesque camion blindé ; à ces occasions, les mêmes zombis sont massacrés ou enlevés pour servir de distraction de bas étage à leurs bourreaux…
Le film n’inspire pas la même terreur fondamentale que ses prédécesseurs : ici les humains sont habitués à l’existence des morts-vivants, ils font partie du quotidien. Leur prudence est dictée par l’expérience, non par la peur brute, primale, qui s’empare traditionnellement des protagonistes de ce genre d’œuvre se situant souvent pendant, ou juste après, l’apparition des zombis. Même si Romero assure la transition avec ses trois premiers films de morts-vivants par l’adjonction de toujours réussies scènes de dévoration « sur le vif », ce n’est plus un film d’horreur mais un film d’aventure, une épopée : parallèlement à l’effondrement d’un des derniers bastions d’une humanité incapable de se renouveler, on voit la nouvelle forme dominante non seulement apprendre l’usage d’outils mais également acquérir ses premières notions d’empathie : la communication, puis la charité ( le pompiste, sorte de « prof zombi », achevant son congénère embrasé pour abréger ses souffrances ). Les derniers humains finiront par partir vers un Nord hypothétique, en fait un néant symbolique puisque de l’aveu même de leur meneur, il cherche un endroit « où il n’y a pas de gens » : c’est donc bien pour s’éteindre en paix, et non pour se perpétuer, qu’ils se mettent en route. Le dernier plan sur les zombis nous les présente comme un peuple devenu migrateur, en quête d’un territoire à leur convenance, et donc tournant eux aussi le dos à l’ancienne civilisation, à l’ancien monde, qu’ils viennent de finir de détruire.
Voilà pour ce que j’ai cru devoir y comprendre.
Bonne nuit à toutes et à tous.