
Le voilà, l'un des plus beaux films de la décade 1990-2000, l'un de ceux qui m'a le plus touché. Une vraie grâce rendue au cinéma.
Le casting : Illeana Douglas, John Turturro, Matt Dillon, Eric Stoltz, Bruce Davison, Patsy Kensit, Jennifer Leigh Warren, Bridget Fonda .
La musique : Elvis Costello, Burt Bachrach, et Larry Klein. Une seule honte : sur le CD, l'interprétation faite par Illeana Douglas de "God gives me strength" n'y est pas. C'est Costello qui la chante et c'est un massacre.
L'histoire : Edna Buxton (Illeana Douglas) remporte un concours de chant en 1958 et souhaite faire carrière. malheureusement, suite à un contrat bidon, on ne l'emploie que pour son talent d'écriture et elle deviendra célèbre sous le nom de Denise Waverly, écrivant nombre de succès dans les années 60. implication sociale, ses textes brisent les tabous raciaux et sexuels, jusqu'à faire scandale.
On traverse ainsi une décennie (voire deux) de chansons américaines. des stratagèmes utilisés pour s'inspirer de la vie réelle et de l'impliquer dans celle, plus romancée et imagée, du monde de la chanson.
Le film puise largement son inspiration dans diverses figures existantes des années 60. Ansi la chanteuse incarnée par Bridget Fonda fait imanquablement penser à Lesley Gore, immense star des 60's qui cachait son homosexualité (une chanson ecrite par Edna/Denise y fait implicitement référence, sans que personne ne s'en aperçoive d'ailleurs). john Turturro est un Phil Spector plus vraique nature. On y croise des réérences appuyées aux beach Boys, Diana Ross, The Everly Brothers...une histoire d'un accomplissement fémini au sein du rock', roll des 60's.
On notera un travail magnifique de la photographie réalisé par Jean yves Escoffier, qui touche parfois au sublime (les scènes de début, notamment, en concert avec les Luminaries). L'amosphère 60's est magnifiquement rendue.
Le film n'est pas exempt de scories. une dernière partie en rupture quasi totale avec les 3/4 du film. Des ellipses curieuses (lorsqu'Edna/denise enregistre son disque, on assiste aux sessions pour se voir balancer ensuite l'échec et son mariage en vitesse). mais...mais Illeana Dougla, inspiré quelque peu du destin de Carole King, y déploie un tel charme, une telle force, une telle énergie que j'en suis ressorti ému et, quelque part, plus fort. Elle habite son personnage de manière délicate et profonde. c'est un vrai régal. La voir dans sa session de chant est un monument d'émotion, un vrai!
Drole, emouvant et attachant, une galerie de portraits non dénués de cynisme du au business dans lequel ils nagent , mais un regard toujours honnete et surtout dépourvu de sarcasme inhérent à ce type de film. une belke ode à la réussite féminine, les batailles quotidiennes, un thème revenant souvent chez Allison Anders (notamment dans son plus beau film Gas Food Lodging, doté lui aussi d'une bande son remarquable)
Dispo en DVD Z1, je l'ai revu sur mon LD NTSC, 1.85:1 , durée 1H55. Dolby Stereo.
Le film bénéficia d'une sortie à la sauvette en france , pour disparaitre quasi complètement. C'est le moment de le retrouver et de profiter d'une petite perle!