Los Olvidados - 1950 - Luis Bunuel
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Los Olvidados - 1950 - Luis Bunuel
El Jaibo, un jeune délinquant, vient de s'échapper de prison et retourne dans le quartier pauvre de Mexico où il habite. Il y retrouve une bande d'enfants des rues qu'il entraîne dans des mauvais coups. La situation va encore empirer lorsqu'El Jaibo commet un meurtre...
Luis Bunuel, alors exilé au Mexique, se penche sur le drame des enfants pauvres dans une grande ville d'Amérique Latine, en retraçant le destin d'enfants des rues basé sur des faits réels. On pense alors à une autre chronique impitoyable de l'enfance malheureuse sortie trois ans auparavant : "Allemagne Année Zéro" de Rossellini. On pense aussi au récent au récent "La cité de dieu", mais en nettement moins complaisant et frimeur !
Si la virtuosité du surréaliste Bunuel éclate au cours de quelques séquences oniriques éblouissantes, c'est avant tout le réalisme le plus cru qui est ici de mise, surtout le réalisme des situations (esclavage, prostitution enfantine, etc.). De nombreuses images terribles sont disséminées dans ce grand film, la plus atroce étant sans doute le dernier plan au cours duquel le cadavre d'un enfant est jeté en catimini dans une décharge publique.
"Los Olvidados" fut un scandale à sa sortie au Mexique, mais il fut aussi couvert de prix dans le même pays, et valut un Prix Cannois à Bunuel. On peut même dire que c'est avec ce film que Luis Bunuel conquit réellement une réconnaissance unanime.
Pour info, on a découvert récemment une fin alternative à "Los Olvidados", un happy end nous montrant, lors du combat dans la grange, Pedro tuer accidentellement El Jaibo (celui-ci chute et se cogne mal la tête). Pedro rentrait ensuite à la ferme-école.
Vu sur TPS Cinétoile, dans une très bonne copie VOSTF, NB, 1.33, VOSTF mono, tout ça d'origine bien sûr...
Luis Bunuel, alors exilé au Mexique, se penche sur le drame des enfants pauvres dans une grande ville d'Amérique Latine, en retraçant le destin d'enfants des rues basé sur des faits réels. On pense alors à une autre chronique impitoyable de l'enfance malheureuse sortie trois ans auparavant : "Allemagne Année Zéro" de Rossellini. On pense aussi au récent au récent "La cité de dieu", mais en nettement moins complaisant et frimeur !
Si la virtuosité du surréaliste Bunuel éclate au cours de quelques séquences oniriques éblouissantes, c'est avant tout le réalisme le plus cru qui est ici de mise, surtout le réalisme des situations (esclavage, prostitution enfantine, etc.). De nombreuses images terribles sont disséminées dans ce grand film, la plus atroce étant sans doute le dernier plan au cours duquel le cadavre d'un enfant est jeté en catimini dans une décharge publique.
"Los Olvidados" fut un scandale à sa sortie au Mexique, mais il fut aussi couvert de prix dans le même pays, et valut un Prix Cannois à Bunuel. On peut même dire que c'est avec ce film que Luis Bunuel conquit réellement une réconnaissance unanime.
Pour info, on a découvert récemment une fin alternative à "Los Olvidados", un happy end nous montrant, lors du combat dans la grange, Pedro tuer accidentellement El Jaibo (celui-ci chute et se cogne mal la tête). Pedro rentrait ensuite à la ferme-école.
Vu sur TPS Cinétoile, dans une très bonne copie VOSTF, NB, 1.33, VOSTF mono, tout ça d'origine bien sûr...
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- Enregistré le : mer. juil. 07, 2004 11:31 am
Là, tu touches un point sensible, Manolito...
Depuis que je l'ai vu en salles, à l'époque de sa sortie, ce film terrible et magnifique a toujours fait partie de ma "cinémathèque idéale", c'est une de ces oeuvres dont on ne lasse jamais... Un véritable coup de poing en pleine figure.
Depuis, il y a eu un documentaire sur Bunuel, avec de longs passages de ce film et sur ce film, où on voyait Roberto Cobo ("Jaibo" dans le film) se promenant dans une des principales artères de Mexico, telle qu'elle était quarante ans après le tournage du film, on voyait même un cinéma qui existait toujours après tout ce temps...
Il paraît que Bunuel ne se souvenait plus de la fin alternative dont tu parles (et qui figurait dans ce documentaire, et également sur le DVD que l'on trouve en France, à un prix ridicule). Peut-être l'a-t-il tournée, cette fin, sous la pression du producteur - ou bien ce dernier a-t-il demandé à quelqu'un de l'équipe de la tourner ???
Le film a obtenu effectivement des prix au Mexique, mais après que la France (cocorico) ait fait un triomphe à "Los olvidados", malheureusement affublé ensuite chez nous d'un titre français un peu nunuche, "Pitié pour eux".
En fait, les Mexicains avaient plutôt honte de ce film, qui présentaient les laissés-pour-compte, "les oubliés", sans la moindre concession. Les gamins du film, à une exception près (le gosse abandonné) ne sont pas montrés comme des anges, mais comme des hommes en miniature, avec ce que çà représente comme méchanceté gratuite, mais leur souffrance fait qu'on se sent proches d'eux malgré tout ce que leur comportement a parfois de repréhensible.
Et les scènes de cauchemar, ou l'agonie de Jaibo, restent parmi les plus fortes jamais vues au cinéma.
Depuis que je l'ai vu en salles, à l'époque de sa sortie, ce film terrible et magnifique a toujours fait partie de ma "cinémathèque idéale", c'est une de ces oeuvres dont on ne lasse jamais... Un véritable coup de poing en pleine figure.
Depuis, il y a eu un documentaire sur Bunuel, avec de longs passages de ce film et sur ce film, où on voyait Roberto Cobo ("Jaibo" dans le film) se promenant dans une des principales artères de Mexico, telle qu'elle était quarante ans après le tournage du film, on voyait même un cinéma qui existait toujours après tout ce temps...
Il paraît que Bunuel ne se souvenait plus de la fin alternative dont tu parles (et qui figurait dans ce documentaire, et également sur le DVD que l'on trouve en France, à un prix ridicule). Peut-être l'a-t-il tournée, cette fin, sous la pression du producteur - ou bien ce dernier a-t-il demandé à quelqu'un de l'équipe de la tourner ???
Le film a obtenu effectivement des prix au Mexique, mais après que la France (cocorico) ait fait un triomphe à "Los olvidados", malheureusement affublé ensuite chez nous d'un titre français un peu nunuche, "Pitié pour eux".
En fait, les Mexicains avaient plutôt honte de ce film, qui présentaient les laissés-pour-compte, "les oubliés", sans la moindre concession. Les gamins du film, à une exception près (le gosse abandonné) ne sont pas montrés comme des anges, mais comme des hommes en miniature, avec ce que çà représente comme méchanceté gratuite, mais leur souffrance fait qu'on se sent proches d'eux malgré tout ce que leur comportement a parfois de repréhensible.
Et les scènes de cauchemar, ou l'agonie de Jaibo, restent parmi les plus fortes jamais vues au cinéma.
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Magnifique. Je n'ai jamais pu oublier la scène final (que tu ne devrais pas révéler Manolito ou alors mettre une balise Spoiler
). Le film demeure d'un réalisme effrayant et j'imagine facilement la tête du publique de l'époque.
Pas de bon DVD il me semble pour l'instant. L'édition FLS propose le film dans une copie moyenne avec le (faux) documentaire "Terre sans pain". Mais le film est indispensable.
Pour ceux qui ont aimé je conseille "Pixote, la loi du plus faible" de Hector Babenco, qui ressemble sur bien des points à ce chef d'oeuvre de Bunuel. Le film existe en vhs chez Art et Mélodie.

Pas de bon DVD il me semble pour l'instant. L'édition FLS propose le film dans une copie moyenne avec le (faux) documentaire "Terre sans pain". Mais le film est indispensable.
Pour ceux qui ont aimé je conseille "Pixote, la loi du plus faible" de Hector Babenco, qui ressemble sur bien des points à ce chef d'oeuvre de Bunuel. Le film existe en vhs chez Art et Mélodie.
"Suicides, assassinations, mad bombers, Mafia hitmen, automobile smash-ups: The Death Hour. A great Sunday night show for the whole family. It'd wipe that fuckin' Disney right off the air."
Network, 1976, Sidney Lumet
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Au prix auquel est brade ce DVD en Z2, l'achat parait indispensable.Filou a écrit :Pas de bon DVD il me semble pour l'instant. L'édition FLS propose le film dans une copie moyenne avec le (faux) documentaire "Terre sans pain". Mais le film est indispensable.
Et excellent film soit dit en passant.
What the fuck did I do ?
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Excellent film en effet, pas gd chose à rajouter, j'avais fais un beau thread ds le tps jadis
Et on m'avait appris sur ce bo thread que ce film avait été une des influences principales de Del Toro pr "L'echine du diable" ! Mais le Bunuel est largement mieux, même si c'est pas la question !
Film sans concession, un final inoubliable, un Bunuel qui se montre aussi talentueux ds une veine realiste que ds l'onirisme qui fera sa renommée. Pour le prix en effet, achat indispensable, le z2 donné était correct nivo qualité ds mes souvenirs.


"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
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Pfff, eh l'ot'...c'est meme pas comparable en plus.DPG a écrit :Et on m'avait appris sur ce bo thread que ce film avait été une des influences principales de Del Toro pr "L'echine du diable" ! Mais le Bunuel est largement mieux, même si c'est pas la question !
Raah la la, il est temps que les vacances finissent pour certains...

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Cruel et lucide sur l'état de crise du Mexique et la façon dont ils touchent les plus faibles.
Ce qu'il y a d'énorme dans le film,c'est que c'est vraiment sans issue:même le "pauvre aveugle" du début se révèle un sacré salopard!
SPOILER
Et le seul gosse qui semble capable de s'en sortir retse coincé dans sa bande et 'na plus que la mort pour fuir...
Putain,pas le film qui met d'humeur joyeuse en tout cas!
Mais c'est quiand même essentiel.
Bon,depuis y'a eu PIXOTE qui va encore plus loin,maiscelui-là faudra y aller avant de voir pire...
Et là j'attends que le corbeau me sorte un petit film brésilien des années 70 bien trash pour approfondir ma culture...

Ce qu'il y a d'énorme dans le film,c'est que c'est vraiment sans issue:même le "pauvre aveugle" du début se révèle un sacré salopard!
SPOILER
Et le seul gosse qui semble capable de s'en sortir retse coincé dans sa bande et 'na plus que la mort pour fuir...
Putain,pas le film qui met d'humeur joyeuse en tout cas!
Mais c'est quiand même essentiel.
Bon,depuis y'a eu PIXOTE qui va encore plus loin,maiscelui-là faudra y aller avant de voir pire...
Et là j'attends que le corbeau me sorte un petit film brésilien des années 70 bien trash pour approfondir ma culture...

"Si on devait tirer sur tout ce qui bouge,on vieillirait bien seuls"
"En France je suis considéré comme un gros nul, En Allemagne comme un raté, En Angleterre aussi et aux Etats-Unis pareil"
Michael Bay
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