Le scandale qu'avait fait l'affiche (Isabelle Pasco sur une croix seins nus dans la position du christ) a totalement éclipsé le film lui même alors que c'est un joli moment blasphématoire traitant du fanatisme religieux.
Une secte pseudo religieuse endoctrine les habitants d'un petit village, les escroquant tout en alienant leur esprit. Une jeune femme va devenir la proie de leur fanatisme et de leurs obsessions refoulées...
"Ave Maria" est un film assez curieux auquel il manque la folie de la mise en scène que nécessitait la frénésie d'un tel sujet (ça n'est pas "Santa Sangre"). Les acteurs en fond des tonnes. Anna Karina en "mère supérieure" joue l'antithèse de son rôle dans "La religieuse" et son physique en est également le négatif : presque édentée, grimaçante, elle est monstrueuse. Feodor Atkine cabotine énormément en prédicateur diabolique. La regrettée Pascale Ogier récite des psaumes avec une tête d'illuminée qui lui va très bien ... Jacques Richard hésite sans arrêt entre le rire de la caricature et la violence des propos (et en particulier du dénouement). On pense souvent à Mocky pour l'excès de la satire. Dommage qu'Ave Maria n'ait pas mis plus de lyrisme et de cauchemar dans ses images et sa mise en scène, car bien qu'intéressante c'est une oeuvre sage sur un sujet halluciné.
. la vision de son corps supplicié à coups de barbelés a de quoi surprendre. L'espèce d'hystérie collective qui reganit dans le film m'avait plu et même si parfois l'interpétation manquait de retenue, c'était finalement pas plus mal àforce de voir du cinéma trop policé. Il me semble avoir le Vynil de la BOF?