Si au vu du titre on en devine son contenu, Homosatisfaction cache autre chose qu'un X sur l'homosexualité.
Etonnamment sorti en salles sans la classification X mais int. aux moins de 18 ans, Emmanuel Dos Santos, jeune réalisateur portugais gay, nous entraine ds l'univers de Jean Sebastien s'adonnant aux plaisirs solitaires en regardant des images évoquant le nazisme entre deux souvenirs d'un amour passé et de quelques rencontres fortuites.
Si Homosatisfaction peut être vu comme un simple porno gay, on peut y voir également autre chose de + grave. Certes il ne se passe rien, le film est dépourvu de dialogues, le silence en devient donc lourd, ennuyant diront certains mais pourtant renforce, apesantit cette atmosphère sordide.
On se rencontre et s'invite par le regard, on se parle par gestes ou un regard, on se comprend ainsi et ici tout est explicite bien sur. Nul besoin de paroles ou de moultes décors: une chambre triste suffit entre qques plans de rues.
Dos santos visse sa camera au sol 80 mn durant, utilise deux ou trois zooms qd cela est necessaire et ne connait qu'une seule technique de filmage: le plan séquence interminable. Tout Homosatisfaction est un long plan-séquence.
On se croirait ds un univers sordide à la Warhol, ces films underground typique 70s, spectateur voyeur et forcé de la vie sexuelle et des ébats de Jean sebastien.
Mais par delà cette intrusion intime, on pourrait dc voir en Homosatisfaction qqchose de + malsain.
Dos Santos ne tenterait il pas surnoisement de faire un parallèle entre homosexualité et nazisme, d'en faire qqchose d'aussi grave? Le héros est fasciné par les images de SS en costumes, d'images évoquant cette periode à travers des magazines et des photos qu'il feuillette longuement en se masturbant avt d'atteindre l'orgasme, plus malsain sur des images évoquant les camps. L'uniforme, le pouvoir, la peur, l'avilissement serait il synonyme de virilité, virilité qu'il ne trouve pas ds sa réalité ou chez son bel ex amant et autres conquêtes de passage.
J.S ne serait il pas un malade et l'homosexualité une déviance, une maladie aussi grave que ce que symbolisent ces images? J.S est un être certes fasciné mais torturé, seul et décu, pris entre ses souvenirs qui le frustrent et ses images qui le satisfont ds sa triste chambre.
Comme l'ecrivaient les critiques lors de sa sortie, il n'y a peut etre rien à comprendre ds Homosatisfaction et chacun y verra ce qu'il veut bien y voir et l'analysera à sa manière un tant soit peu qu'il soit réceptif à ce genre de film où on entend quasiment le ronronnement de la caméra briser le silence, silence qui qqpart pourrait etre l'expression de la Mort, cette mort symbolisée par le nazisme, de la non existence d'aucune relation humaine derrière ce sexe. Mais normal de se poser la question.
Quoiqu'il en soit, Homosatisfaction est un film certes pauvre mais qui suinte une sorte de malaise, le glauque malsain, un certain desespoir arrosé de sperme où brille parfois l'éclat de beaux amants passé.
Jean Sebastien Davy a le charme des 80s, jeune, anodin et noueux, un beau kiki qu'il manipule avec dexterité en solitaire ou avec ses fragiles amants tout aussi 80s et munis de zolis quequettes. Pour le reste, c'est du X traditionnel.
Eric adore!
