La jeune fille et la mort (1994) de Roman Polanski

[Jeremie]

Death and the Maiden



Paulina Escobar habite dans une maisonette perdue au milieu des collines, quelque part en Amérique Latine. Eh oui quelque part, mais ou ?
Paulina mène une vie sinueuse avec son mari, la menant dans la paranoia la plus totale. Lors d'une soirée orageuse, un homme distingué frappe à leur porte pour un remerciement au mari de la maison. Paulina l'attaque, le frappe, le ligote et demande des aveux...
Des aveux pour des tortures que l'homme en question, le Docteur Miranda, aurait commis sur la jeune femme, alors adolescente Le mari de Paulina, avocat, a du mal à maitriser la situation mais se place rapidement du côté de son épouse. C'est alors qu'un procés morbide et violent se met en place.

Polanski affiche toujours des personnages tourmentés et ambigues, aux limites de la perversité. Sigourney Weaver atteint des sommets dans son rôle de victime/vengeuse, de même pour Ben Kingsley. On aura bien du mal à se placer d'un quelconque côté tout le long film jusqu'à l'éclatement de la vérité : serait-elle folle ? Est t-il vraiment innocent ? Ment-elle ?

Un thriller parfois éprouvant (les descriptions des tortures, aussi fortes que de simples flashbacks), nerveux et oppressant. Impeccable...

[Fatalis rex]

Excellent film sur le Mal, thème de prédilection de Polanski, qui utilise le même procédé que sur ROSEMARY'S BABY, à savoir nous dévoiler à la fin une révélation inéluctable, qu'on devine depuis le début, et qu'on prend pourtant en pleine gueule au cours d'un long plan fixe.

[Kevorkian]

Découvert il y a peu et j'ai vraiment scotché. Un thriller sous forme de huis-clos tendu et sans répit mené de main de maître, et je dis pas ça à la légère, tout est parfait : l'interaction entre chaque perso, le casting ainsi que l'interprétation sans faille, l'utilisation des décors, la progression du récit et la façon dont il est raconté qui, comme l'a dit Jeremie (bizarre c'est mon prénom aussi ), place constament le spectateur dans le doute. *SPOILERS Et cette scène finale au bord de la falaise est limite tétanisante. SPOILERS*
Du grand art.

Enfin je dis parfait, mais un pote m'a récemment avoué qu'il trouvait la photo de ce film dégueulasse, avec ces grosses ombres portées. Il a pas tort mais perso ça m'a pas géné, c'est certes très cru mais je dirai que ça sert le récit.

Le Z2 est pas cher je crois, il vaut quoi techniquement ?

[ZombiGirl]

J'étais allée voir ce film un peu par hasard. J'en avais une idée d'un truc un peu mélo - quelle méprise ! C'est glauque, violent, ambigu et comme le dit Jeremie, on a du mal à sympathiser avec Paulina jusqu'à la fin.
Tétanisant est le bon mot.

[the masqué]

Excellent film , un peu comme d'habitude avec Polanski j'ai envie de dire...
Tendu du débu jusqu'à la fin , le spectateur ne sait jamais à quoi s'attendre (Kingsley est coupable ou pas?) et ce grâce à l'interprétation nickel (Weaver en femme meurtrie et Kingsley exceptionnel) et bien sur la qualité de la mise en scène

[tomfincher]

Un grand film étrangement bradé en DVD. En effet, on ne s'attend pas à voir un tel film vendu dans une édition aussi minimaliste et peu chère...

[tawhek]

Le Z2 est pas cher je crois, il vaut quoi techniquement ?

Pas trop mal. L'image et le son VO sont propres. Ca vaut le coup en attendant mieux, tellement le film est canon.

[Abalam]

Mon film préféré de Polanski.
Tout est impécable de bout en bout: l'atmosphère tendue tout le long du film (qui se déroule en une nuit), l'interprétation atteint des sommets (je persiste à croire que Sigourney Weaver est une des plus grande actrice existante et qu'elle est trop sous-employée), la mise en scène, le scénario, etc...
Comme quoi pas besoin de plus d'un décor et de trois acteurs pour faire un grand film.

J'ai montré ce film à la soeur de 13 ans de ma copine et elle a adoré

[Manolito]

Un film tourné rapidement après "Lune de Fiel", dans lequel Polanski part a priori sur un sujet politique, sur la question de la justice et de la vengeance, les réconciliations civiles bâclées dans les anciennes dictatures. Pourtant, derrière cela, ce qui intéresse vraiment Polanski, comme on s'en rend compte comme le film progresse, c'est l'exploration de certains de ses thèmes de prédilection : la victime, la persécution, la paranoïa, autant de sujets concentrés sur Paulina qui devient vraiment un personnage classique du cinéma de ce réalisateur. Son mari adopte le point de vue du spectateur, pris entre deux feux, incapables de mesurer qui le manipule... La leçon de morale est complexe, jamais on ne sombre dans la bonne conscience facile ou les bons sentiments. Bref, Polanski signe un exercice de style un peu abstrait par sa forme de huis-clos à trois, mais tout à fait intègre et certainement prenant pour le spectateur.

Vu sur le dvd Aventi, a priori une réédition du vieux dvd de TF1 sorti en 2000. Une copie 1.66 16/9 daté par certains aspects (définition un peu grossière, couleurs ternes), avec quelques plans problématiques (compression pouvant être sensible, quelques halos de edge enhancement, quelques saletés ; le plus gênant étant une espèce de fine bavure verte sur le bord gauche de l'image revenant assez souvent). Mais globalement, un disque à l'image décente, pour un télécinéma ayant maintenant dix ans. Un mauvais point : VO et VF sont proposés en 2.0 alors que le mixage d'origine est du Dolby Digital 5.1 si on en croit le générique de fin. Aucun supplément...

[DPG]

Je l'avais vu à sa diff' sur Canal, ou un truc comme ça, soit il y a une bonne quinzaine d'années. Suite à la (re)vision de "Carnage", j'ai eu envie de me confronter à nouveau à cette adaptation par Polanski d'une pièce de théâtre étouffante. J'en ressors à peu près avec le même sentiment qu'à ma première vision, à savoir celui d'avoir vu une œuvre forte, riche, dense, portée par des acteurs au sommet, notamment une Sigourney Weaver bluffante. Mais aussi l'impression qu'il manque un petit quelque chose pour totalement transformer l'essai, sans trop arriver à savoir quoi. En l'état, je dois dire que je reste "un peu" sur ma faim, et qu'au vu du pitch génialissime en lui-même, et des forces en présence (c'est Polanski quoi, pas Coline Serreau), je pense qu'on aurait pu avoir un truc encore plus fort. Qui plus est, je trouve que le film se perd un peu dans sa seconde moitié, que l'ensemble n'a pas forcément la même intensité sur toute la durée. Je trouve aussi le mari un peu fade, même si ça fait partie de son perso... Bref, bon film, très bon film, mais pas forcément THE masterpiece qu'on aurait pu espérer. A voir quand même, sans problème hein, je veux pas trop faire la fine bouche non plus, ça reste du haut niveau !