Frankenstein from the monster from hell fut non seulement le dernier film de Terence Fisher mais également celui qui conclua la série de films consacré au baron tourné par la Hammer, Peter Cushing interprétant pour la dernière fois Frankenstein.
Si le scénario demeure on ne peut plus classique et n'apporte aucun sang neuf aux aventures du baron, Fisher boucle pourtant de façon magistrale le cycle en offrant une histoire cruelle donnant toute son ampleur à la folie du baron en situant l'histoire dans un asile d'aliénés lugubre. Ainsi Fisher peut librement donner au baron toute sa démesure.
Caché au fond de cet asile, Frankenstein n'hesite plus désormais à tuer de pauvres malades mentaux, aidé par son jeune assistant tout aussi mégalomane et une pauvre jeune fille muette qui jadis fut violée par son père, le directeur de l'asile.
En cela, Frankenstein et le monstre de l'enfer est un film sombre, glauque même, peut être le plus sombre de la série.
Fisher ballade sa caméra dans les couloirs humides de l'asile, s'attache sur cette horde de pauves malades, figures échevelées et édentées, ayant perdu la raison, terrorisés par les cris plaintifs de la créature qui résonnent la nuit en un long et sinistre écho.
L'époque n'étant plus au suggéré, Fisher se laisse aller à quelques belles visions gore tels ces globes occulaires, ce nerf optique tenu par les dents alors que l'assistant opère, quelques séquences chrurgicales et de manipulations de cerveaux jusqu'au sauvage et sanglant étripement de la créature mais tjs avec humour, un humour noir et cynique.
Si cette fois, Frankenstein, les mains ravagées par des brûlures ne peut plus opérer, il trouve chez le docteur Helder, le complice idéal, fervent adepte des travaux du baron, tout aussi mégalomane mais plus humain, une humanité qui sera la faille du tandem diabolique, conduisant à l'anéantissement des travaux du savant fou, Helder refusant le sacrifice de la jeune muette que Frankenstein souhaite donner sexuellement au monstre afin que naisse un enfant parfait.
Avec cet ultime film, Fisher a donc poussé au bout la cruauté et la folie du baron, osant l'osé!
Le réalisateur a souvent regretté l'aspect simiesque donné à la créature, plus proche du gorille que de l'homme. Mais en fait, n'est elle pas à l'image tout simplement du baron, un animal, un animal en cage qu'on tente de dompter, un animal parmi d'autres animaux, les malades mentaux servant de cobayes.
la créature en devient encore plus pitoyable et pathétique, presque émouvante lorsqu'elle tente de jouer du violon, prenant conscience de son calvaire.
En cela, sa fin est des plus dramatiques, animal sans défense déchiqueté par une horde de bêtes sauvages que sont ces aliénés, lui arrachant le corps comme un troupeau de fauves en liberté se jetant sur leur proie.
En un éclatant salut, Fisher offre une fin ouverte sur toute la folie de Frankenstein jubilant, laissant l'imagination du spectateur vagabonder.
Peter Cushing affublé d'une superbe perruque blonde est égal à lui même, la créature n'est autre que l'imposant Dave Prowse, qui fut dejà le monstre des Horreurs de Frankenstein de J. Sangster et notre futur Darth Vader




A leurs cotés, madeline Smith et surtout la blondissime beauté de Shane Briant, Shane ravissant Shane qui sera enfin nu l'amant de lady Chatterley avec cette sale de Sylvia Kristel!!

Si Frankenstein et le monstre de l'enfer n'est peut être pas le meilleur film de la série, il n'en est pas moins un des plus cruels. Superbe testament de Fisher, ce Frankenstein, si l'humour noir est tjs présent, laisse place à une surenchère de violence et de sang au détriment du romantisme gothique des oeuvres d'autrefois. En cela, on ne peut qu'appécier.