Dans Belly of the Beast ("Un aller pour l'enfer" en Français) Steven Seagal est un agent de la CIA au repos qui fait quelques coups en looseday pour se distraire et pouvoir payer des vacances en Thailande à sa gosse. Vous aller me dire : "C'est quoi un 'coup' pour notre ami Saumon agile ?". Et bien on nous donne un petit exemple en début de métrage avec un Seagal qui pénètre une maison sur-protégée pour y voler un minidisk rouge et une bouteille d'eau plate 0% format sport. Peu importe le contenu de cette disquette (ou de cette bouteille desaltérante du reste), cette scène est juste là pour expliquer que le monsieur s'est pas ramolli avec les années.
Et j'ai envie de dire que c'est tant mieux pour parce qu'il lui arrive la tuile des tuiles: On kidnappe sa fille chérie. A quoi ça sert de payer des vacances à sa gamine si c'est pour ensuite faire des heures sup' ? Steven ne se pose pas la question et prend le premier avion pour Bangkok. Sur place, il retrouve un vieil ami (dont je parlerai pas des masses parce que je l'aime pas) mais surtout Sunti, son ancien co-équipier devenu moine.
Ensemble (et à l'aide du pute gentille comme tout), ils vont devoir remonter un filière de trafiquant d'armes plutôt obscure qui va les amener à affronter en vrac: Des sabreurs qui manquent de se casser la gueule en arrière plan quand ils se tiennent sur un seul pied, un travelo qui se relève en fait en être un, des détrousseurs de touristes qui savent pas aligner 2 pas sans se prendre un hachoire dans la tronche et un moine maudit qui joue au vaudou. Tout ça ne serait bien sûr qu'une vaste comédie familiale si l'on n'avait pas en plus une fille qui asperge ses (gros) nichons avec de l'eau sans aucune raison, une voiture grise fonçant à toute allure (à non, pardon, celle-là n'est pas dans le film, juste sur la jaquette), de la romance, des flèches coupées en 2 par une balle de revolver et beaucoup, beaucoup de sueur...
Quel spectacle !
Ma critique à base de gras :
Ce qui frappe tout d'abord avec les Seagal de ces 10 dernières années, c'est que plus l'homme grossit (on ne le reconnait plus qu'à son regard d'aigle), plus il fait des cascades folles à l'écran ! Qu'est ce qu'il mange le bougre ? Il se gonfle à l'hélium ? Non, bien sûr... Il y a un truc ! Et ce truc, c'est une doublure assistée d'un cadreur compatissant. En effet (et c'est plus flagrant que dans les autres films), si Seagal demeure très agile avec ses petites mains bouffies (indéniable), il n'en va pas de même avec la partie inférieur de son corps (la notion d'inférieure débutant juste sous les bras en fait)... Du coup, Steven n'a dans ce film que 2 possibilités : Soit il se bat avec ses mains et on le voit en gros plan, soit il se bat avec une autre partie de son corps et on le voit de dos, ou cadré sans la tête ! Effet garanti !
Ici par exemple, je suis gentil et vous montre le doubleur de Steven qui vient de faire un coup de pied sauté (le mec en Jeans noir, c'est supposé être Seagal):

Alors OK, un coup de pied sauté, c'est pas simple quand on passe son temps à se gaver de frites mais là, c'est un simple petit coup de pied suivi d'un mec qu'on fait passer par dessus l'épaule :


Steven, si tu sais même plus faire ça, tu me déçois grandement ! Moi qui pensais que tes rondeurs t'aideraient dans l'exécution de ce genre de prises, je suis perplexe...
Par ailleurs et étrangement, l'homme Saumon respire très très fort dans ce film. Je ne pense pas qu'il soit essoufflé parce que c'est quand même de Steven Seagal qu'on parle... Non, je pense juste qu'il s'impose une nouvelle discipline de fer et qu'il cherche à respirer la bouche fermée. Ce que je lui déconseille quand même fortement à l'avenir.
Bref, ne nous attardons pas sur le poid de la star et revenons au combat qui sont très nombreux et dans l'ensemble plutôt bien foutus malgré quelques projections à 50mètres que je n'affectionne pas vraiment mais rendues obligatoires depuis Matrix...
Par ailleurs, l'action ne molie pas et le scénario, s'il reste bateau (un "commando"-like quoi) semble au final plus étoffé que la moyenne.
Les morts s'entassent, le film passe vite et certain plan, quant ils ne montrent pas le visage graisseux de Seagal, nous montrent de belles images de la Thailande. Attention, comme tous les films d'action Thailandais destinés à l'export, vous ne verrez que les parties traditionnels (les temples) et occidentalisés (quartier riches, à touristes et à putes) du pays. Pas de quoi se faire une vraie idée mais bon...
Au final, malgré ses nombreux défauts, ses scènes décalées, sa star bedonnante, une actrice (la fausse fille de Seagal) supra-nulle, le film s'en sort pas trop mal pour un Seagal nouvelle génération et a au moins le mérite de distraire sans ennuyer contrairement par exemple au très mauvais "Out of Reach" (un an plus tard) qui s'offrait le luxe d'être à la fois mou et très chiant.
A noter: Enormement de ralentis dans ce flm. Notament quand Seagal monte des escaliers. Alors je pose la question: Sont-ce vraiment des ralentis ou bien est-ce l'Otarie flasque qui bouge lentement ? Merci de m'éclairer sur ce point.