La Septième Victime (1943) - Mark Robson

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arioch
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La Septième Victime (1943) - Mark Robson

Message par arioch »

J'ouvres le sujet de discussion liés a la critique DVD de Sandrine Ahson.
(Dorénavant, un sujet sera créé en liaison avec les critiques si le film n'en a pas encore un déjà dédié dans le Forum).

Le texte de Sandrine : http://www.devildead.com/indexfilm.php3?FilmID=1181
milton arbogast
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Message par milton arbogast »

Un film que je rêve de voir depuis des années, car à la lecture du resumé, me suis toujours demandé s'il n'avait pas pu être une source d'inspiration loitaine pour Ira Levin et son ROSEMARY'S BABY, en tout cas pour l'idée de la secte composée de new-yorkais tout ce qu'il y a de banal.
Arthur C. Doyle
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Message par Arthur C. Doyle »

Vu ce soir est je suis assez d'accord avec la critique du site.

Si la mise en scène et les lumières sont du plus bel effet, le scénario laisse beaucoup d'interrogations en termes de compréhension.

Certains personnages apparaissent sans que l'on connaisse trop leurs motivations, d'autres disparaissent sans que l'on comprenne trop leurs issues. Et beaucoup de personnages pour une durée assez courte.

Bref, j'ai trouvé le scénario bancal et c'est vraiment dommage car il y a de bonnes idées (la scène de la mise en garde, sous la douche avec l'ombre, est assez réussie, à mon avis). On se rend bien compte que certaines scènes n'ont pas été tournée au dernier moment. Cela se ressent. N'est pas Roger Corman qui veut !

Le climax angoissant n'est qu'éfleuré et une secte sataniste adepte de la non violence est une idée assez surprenante. Tout autant que les moyens mis en oeuvre pour supprimer les dangers envers leur organisation.

Par delà, je trouve que le lien avec Rosemary's baby est quelque peu surfait. Certes, la secte est composée de gens lambda, certes l'héroïne est perdue, mais le rapport s'arrête là. Autant dire que Psychose est directement inspiré de ce film (cf. la scène de la douche).

Si vous avez l'occasion de voir ce film, tendez bien l'oreille à la toute fin.
milton arbogast
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Message par milton arbogast »

Arthur C. Doyle a écrit : Par delà, je trouve que le lien avec Rosemary's baby est quelque peu surfait. Certes, la secte est composée de gens lambda, certes l'héroïne est perdue, mais le rapport s'arrête là.
...il s'arrête là, mais c'est deja pas mal! :D ...et puis j'ai bien dis "une source d'inspiration lointaine" ...et pi surtout j'ai pas vu le film! :oops:
arioch
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Message par arioch »

En fait, c'est essentiellement la première partie du film qui est intéressante où l'on nage en plein brouillard au côté de son héroïne. Une fois que la secte est mise a jour, bizarrement, le film perd beaucoup de son intérêt. Et ça n'arrive qu'au dernier tiers du film. Une séquence bien foutue, c'est celle d'une visite nocturne de l'institut de beauté. Inquiétant avec finalement... pas grand chose a l'écran !

Film sympathique mais loin d'être exceptionnel...
Manolito
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Re: La Septième Victime (1943) - Mark Robson

Message par Manolito »

Je serai moins sévère à propos de cette production Val Lewton. Elle n'est certes pas la plus réussie du genre, mais elle n'en bénéficie pas moins d'une personnalité insolite pour le moins attachante. La menace est d'autant plus inquiétante qu'elle est imprécise, polymorphe. les personnages se battent autant contre leurs ennemis que contre leurs propres démons (pulsion de suicide, angoisse de la mort, solitude, amour malheureux, etc.). Les menaces qu'ils perçoivent ne sont en fait souvent que les projections de leurs propres peurs plus que la réalité. Et j'ai bien aimé cette représentation de la secte sataniste bien différente des clichés du cinéma. Un film unique, élégant, très honorable...
bluesoul
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Re: La Septième Victime (1943) - Mark Robson

Message par bluesoul »

Une jeune fille elevee en pension se voit soudainement annoncer que sa soeur ainee semble avoir rompu toute correspondence avec la direction de son etablissement et a cesse tout paiement des frais de scolarite. Se rendant a New-York pour voir de quoi il retourne, elle decouvre que sa soeur a disparu sans laisser de traces a part une piece louee qui contient un sinistre secret, secret qui lui fait penser que sa soeur est en danger…

Parmi les productions de Val Lewton, productions qui repose beaucoup plus sur la psychologie, voire touchent carrement a la psychiatrie, TSV est avec Badlam (1946) le metrage plus ouvertement non-fantastique. Louvoyant du cote du film policier—noir, pour etre plus exact—il se drape ensuite dans des dehors semi-fantastiques de part la dimension “complot” qui se devoile, mais reste a l’arrivee “terre-a-terre”, car ne franchissant pas la frontiere separant le reel de l’irreel..

Ce cote “terre-a-terre” ne nuit cependant nullement au metrage, car en echange de “fantastique”, un cote “sinistre” et “ineluctable” voir “desespere” se degage par instant, une sorte de “poesie de l’ombre”, ombres si cheres a Lewton.

Ainsi, au fur et a mesure que l’heroine se meut dans le “monde exterieur” (en-dehors de son ecole privee), elle ira de rencontres en rencontres, de gens sympathiques en gens inquietants en gens franchement menacants, tous revetant les apparats de la societe bien-pensante.

Quelque part le film semble etre un mélange de par certains elements (et avant l’heure) de Rosemary’s Baby (1968) pour le fond (la duplicite des personnages) et de film noir pour la forme.

Aussi etrange que le concept puisse paraitre, grace au casting solide et implique, au script qui evite tout grand-guignol et a la realisation toute en retenue, le film transforme ce dernier en solide realite.

La realisation de Robson (Von Ryan’s Express (1965), Earthquake (1974), Avalanche Express (1978) ) se montre on ne peut plus a l’aise dans ce qui represente sa premiere(!) de cinq collaborations avec Lewton (avec Ghost Ship (1943), Youth runs wild (1944), Isle of the Dead (1945), Bedlam (1946) ).

Du cote casting, Tom Conway (Tarzan’s Secret Treasury (1941), Mrs Miniver (1942), Cat People (1942), I walked with a Zombie (1943) ) se montre a l’aise dans le role de l’inquietant psychiatre.

Jean Brooks (Flash Gordon Conquers the Universe (1940) The Green Hornet strikes again! (1941), The LeopardMan (1943) ), joue le role court—car absent de la plus grande partie du metrage—mais resolument “intense” lorsqu’elle fait son apparition. Son apparence tres typee “femme fatale” classique et son role lui fesant endosser le role de la proie cree un assez etonnant contraste. Etonnament, Brooks n’aura que peu joue en vedette, sa carriere commencant par de la figuration et finissant de la meme facon.

Une tres jeune Kim Hunter (Planet of the Apes (1968), Bad Ronald (1974), The Golden Gate Murders (1979) ) qui fait ici ses debuts, portera en grande partie le metrage sur ses epaules, s’en tire sans probleme, tout en etant extremement bien entoure et soutenue.

Avec T7V, Val Lewton et sa “touche” chamboule les codes et conventions—dont certains n’ont meme pas encore ete clairement etablis—et laisse une oeuvre maitrisee et mure d’un point de vue scenaristique, derangeante par moment et visuellement tres stylisee.

A voir, pour la “classe” et la qualite de l’ensemble, ainsi que pour sa sombre et envoutante magie veneneuse.

The Seventh Victim: 4.5 / 5
En direct du Japon. Bonsoir. A vous, Cognac-Jay.
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