Des essais nucléaires effectués au pôle nord libèrent un monstrueux dinosaure d'une espèce disparue il y a 100 millions d'années. Mais seul un scientifique a vu la créature avant qu'elle ne disparaisse... Tout le monde le croit fou, jusqu'à ce que ce reptile géant soit signalé au large de New York !

En matière de science-fiction hollywoodienne, "Le monstre des temps perdus", série B produite par le studio Warner, sera un des trois films très influents de la décennie. "La chose d'un autre monde" lance la mode des invasions aliens et des soucoupes volantes, "Destination Lune" celle des films se déroulant dans l'espace, et "Le monstre des temps perdus", qui n'est en fait qu'une réactualisation atomique du "Monde perdu" et autres "King Kong", initie une vague de monstres géants et mutants déferlant sur les grandes villes du monde entier ("Des monstres attaquent la ville" toujours chez Warner, "Godzilla"...).
Qui plus est, il s'agit du premier travail en solo de Ray Harryhausen sur un long métrage. Et déjà, la confection de la marionnette, l'animation, l'expressivité du monstre et la plupart des incrustations s'avèrent d'excellentes tenues.
Maintenant, trèves de considérations historiques, "Le monstre des temps perdus" m'a beaucoup ennuyé. Apparemment, le budget nécessaire aux effets spéciaux n'a permis la réalisation que de quelques séquences avec le monstre, et, une heure durant, on s'ennuie fort à suivre les bavaradages de ces militaires et scientifiques qui tentent d'établir ce que nous savons déjà depuis le début du film : oui, il y a bien un dinosaure en vadrouille ! Platitude de la mise en scène (il faut dire que Lourié n'a pas grand chose à filmer), personnages sans épaisseur ni aspérité... On s'ennuie ferme. Heureusement, l'arrivée du monstre à New York nous réveille enfin, et, surtout, la scène finale dans le parc d'attaction est superbe. Mais ce n'est pas assez pour ratrapper cette oeuvre artistiquement anecdotique...
Vu à la cinémathèque française dans le cadre de la soirée Cinéma Bis dédiée à Eugène Lourié. Copie en noir et blanc 1.33; VO mono avec sous-titrage français électronique (pas encore très au point en ce qui concerne la synchronisation). La copie (prêtée par le BFI) était plutôt en bon état, malgré desfins de bobines difficiles.