Pour la première fois depuis sa création - c'est ce que dit en tout cas le présentateur, Jean-Jacques Bernard - la chaîne CinéCinéma Classics présente deux films mexicains.
Comme la création de cette chaîne remonte à plus de dix ans d'une part, et que d'autre part le cinéma mexicain est un des plus riches et des plus passionnants au monde, on jugera du sérieux des programmateurs... Passons.
Bref, on a choisi pour cette "première", de nous présenter deux films d'Alberto Gout, qui firent un tabac en leur temps, et qui n'ont rien perdu de leur force: "Aventurera" ("Maison de rendez-vous", 1950), et "Sensualidad" ("Femmes interdites", 1951). Le point commun de ces deux oeuvres, outre le réalisateur, est la vedette féminine, Ninon Sévilla, une blonde au pays des bruns, ce qui lui valut, outre ses talents de danseuse, un succès phénoménal au Mexique, et pas seulement au Mexique.
Ces deux films appartiennent au genre spécifiquement mexicain des films "de cabaret", mais sont aussi de purs mélodrames. Qu'on en juge: dans "Maison de rendez-vous", la belle Ninon voit sa mère quitter le domicile familial, son père fou de chagrin se suicide. Livrée à elle-même, la jeune fille écoute les conseils d'un homme, elle se retrouve danseuse dans un cabaret louche, elle ne tardera pas à se venger des hommes qui se sont servis d'elle...
Dans "Femmes interdites", Nino est jetée en prison par un juge intègre mais sévère, pour deux ans, et pour une peccadille: danseuse, elle a suivi un client et lui a dérobé une somme d'argent, sous l'influence de son gigolo. Libérée pour bonne conduite après 18 mois, elle retrouve le juge, devenu veuf, et s'arrange pour que ce dernier tombe amoureux d'elle. Elle le réduira alors à la ruine et lui fera commettre des vols...
Souhaitons que la chaîne, et la télévision française en général, n'en reste pas là. Car, en-dehors de Luis Bunuel (que j'admire, là n'est pas la question) le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on est plutôt mal servis en cinéma mexicain (sans parler de l''argentin, également très riche), en particulier les films fantastiques, les "Santo el enmascarado de plata" et autres "Blue Demon", etc.
Pour parfaire notre satisfaction, bien qu'affublé au départ de l'avertissement "Ce film est interdit en salles aux moins de 12 ans", le film présenté hier soir ne comportait aucune signalétique. Retour à l'intelligence chez CinéCinéma Classics ? je n'ose y croire. Plus probablement un simple oubli... hélas.
Aventurera / Sensualidad - 1950/51 - Alberto Gout
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Je ne sais pas si c'est pour demain, el Hombre Lobo !!!
Ces films ont toujours été, soit méprisés, soit ignorés par la critique qui se pâme devant Rivette, Rohmer et consorts...
En effet, "Superman contre les femmes vampires" reste un des meilleurs Santo. La copie présentée sur Ciné-Classics, une VF, avait de petits défauts (quelques images en moins ici et là) mais restait très acceptable.
En principe, Bach Films devrait sortit une dizaine de films mexicains, dont justement le magnifique "Les proies du vampire" et sa suite... et quelques merveilles comme "La maldicion de la Llorona", qui devrait ravir les amateurs de cinéma gothique.
Pour te donner un exemple du j'm'en-foutisme de certains à propos de ces films, tu sais peut-être que voici quelques années, la Cinémathèque Française avait organisé, dans sa salle à Beaubourg, une "Rétrospective du Cinéma Mexicain". Dans le lot (plusieurs dizaines de films) il y avait en tout et pour tout trois ou quatre films se rattachant au genre. L'un d'eux, la version "hispanique" de "Dracula", avec Carlos Villarias remplaçant Bela Lugosi, est un film 100% américain et qui n'avait pas sa place dans ce Festival, même si j'étais ravi de le voir sur grand écran - grâce à la Cinémathèque de Cuba qui avait prêté sa copies. Même s'il parle espagnol, le film n'a en effet rien de "mexicain", en-dehors de quelques interprêtes (Lupita Tovar, etc.). Carlos Villarias est Espagnol. Et Hollywood a produit dans les années trente des dizaines de films en versions étrangères, çà reste tout de même des films américains, quelle que soit la langue (et puis, pourquoi "mexicain" et pas espagnol ou argentin ???). Bref.
Un autre film, "El esqueleto de la Senora Morales", est une excellente comédie d'humour noir, mais ne relève pas vraiment du genre.
Et en ce qui concerne l'UNIQUE film fantastique mexicain du Festival, "Les proies du vampire", la Cinémathèque avait fait vraiment très fort. D'une part, en ignorant totalement le titre français et en rebaptisant le film "Le vampire"... Et d'autre part, et de loin le pire, une immense photo de German Robles dans le rôle était affublée d'une étiquette où l'on pouvait lire: "Abel Salazar dans LE VAMPIRE" !!!
De plus, et ceci m'a été confirmé par le regretté Pierre Charles, il s'est trouvé que German Robles était en France à cette époque, ayant été invité par un festival en province. Il aurait pu venir à Paris et présenter le film lui-même. Pierre Charles téléphone à la Cinémathèque, l'organisateur se frotte les mains (il a fallu d'abord lui expliquer qui était German Robles, dont la photo annonçait le Festival !!!), mais pas question de payer les frais de déplacement de M. Robles, ni son séjour à Paris... Bref, l'affaire en est resté là.
Je sais que la Cinémathèque n'a pas les moyens du Festival de Cannes, mais un billet de train ou même d'avion franco-français, plus une nuit ou deux à l'hôtel, faut tout de même pas pousser, ce ne doit même pas représenter les frais de champagne de Robert de Niro au Carlton's...
Mais - que voulez-vous que je vous dise - ce n'est QUE du cinoche mexicain après tout, c'est loin tout çà, et qui connaît de toute façon !!!
Ces films ont toujours été, soit méprisés, soit ignorés par la critique qui se pâme devant Rivette, Rohmer et consorts...
En effet, "Superman contre les femmes vampires" reste un des meilleurs Santo. La copie présentée sur Ciné-Classics, une VF, avait de petits défauts (quelques images en moins ici et là) mais restait très acceptable.
En principe, Bach Films devrait sortit une dizaine de films mexicains, dont justement le magnifique "Les proies du vampire" et sa suite... et quelques merveilles comme "La maldicion de la Llorona", qui devrait ravir les amateurs de cinéma gothique.
Pour te donner un exemple du j'm'en-foutisme de certains à propos de ces films, tu sais peut-être que voici quelques années, la Cinémathèque Française avait organisé, dans sa salle à Beaubourg, une "Rétrospective du Cinéma Mexicain". Dans le lot (plusieurs dizaines de films) il y avait en tout et pour tout trois ou quatre films se rattachant au genre. L'un d'eux, la version "hispanique" de "Dracula", avec Carlos Villarias remplaçant Bela Lugosi, est un film 100% américain et qui n'avait pas sa place dans ce Festival, même si j'étais ravi de le voir sur grand écran - grâce à la Cinémathèque de Cuba qui avait prêté sa copies. Même s'il parle espagnol, le film n'a en effet rien de "mexicain", en-dehors de quelques interprêtes (Lupita Tovar, etc.). Carlos Villarias est Espagnol. Et Hollywood a produit dans les années trente des dizaines de films en versions étrangères, çà reste tout de même des films américains, quelle que soit la langue (et puis, pourquoi "mexicain" et pas espagnol ou argentin ???). Bref.
Un autre film, "El esqueleto de la Senora Morales", est une excellente comédie d'humour noir, mais ne relève pas vraiment du genre.
Et en ce qui concerne l'UNIQUE film fantastique mexicain du Festival, "Les proies du vampire", la Cinémathèque avait fait vraiment très fort. D'une part, en ignorant totalement le titre français et en rebaptisant le film "Le vampire"... Et d'autre part, et de loin le pire, une immense photo de German Robles dans le rôle était affublée d'une étiquette où l'on pouvait lire: "Abel Salazar dans LE VAMPIRE" !!!
De plus, et ceci m'a été confirmé par le regretté Pierre Charles, il s'est trouvé que German Robles était en France à cette époque, ayant été invité par un festival en province. Il aurait pu venir à Paris et présenter le film lui-même. Pierre Charles téléphone à la Cinémathèque, l'organisateur se frotte les mains (il a fallu d'abord lui expliquer qui était German Robles, dont la photo annonçait le Festival !!!), mais pas question de payer les frais de déplacement de M. Robles, ni son séjour à Paris... Bref, l'affaire en est resté là.
Je sais que la Cinémathèque n'a pas les moyens du Festival de Cannes, mais un billet de train ou même d'avion franco-français, plus une nuit ou deux à l'hôtel, faut tout de même pas pousser, ce ne doit même pas représenter les frais de champagne de Robert de Niro au Carlton's...
Mais - que voulez-vous que je vous dise - ce n'est QUE du cinoche mexicain après tout, c'est loin tout çà, et qui connaît de toute façon !!!

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