Addio ultimo uomo fut l'avant dernier mondo que tournérent les frères Castiglioni aprés 5 films consacrés au continent africain.
Si on pensait qu'on ne pouvait plus dépasser la brutalité des précédents volets, Cannibale brutalo prouve qu'on peut toujours dépasser les limites de l'abominable et les âmes sensibles risquent de ne pouvoir supporter la cruauté de ce film, sans doute un des mondos ethnologiques les + plus puissant alors tourné.
Les Castiglioni prouvent de nouveau leur mepris pour notre civilisation alors qu'ils semblent avoir une estime sans limite pour l'Afrique. Ils mettent ici plus que jamais en parallèle notre monde dit civilisé et les rites tribaux les plus ancestraux de trois tribus: les Kapsiki, les Nuba et les Shiluk. Tout le film est donc construit sur ces parallèles.
Voyeur, macabre, cruel, sans concession, Addio ultimo uomo est une suite d'abominations allant crescendo jusqu'à l'insoutenable: les deux incroyables séquences à la réputation snuff qui non seulement donnèrent au film son titre mais lui valu sa sinistre réputation.
Survie, culte du phallus, danses et rites erotiques et sexuels, chasse, massacres et cannibalisme sont au programme.
Le film s'ouvre sur le long et pénible massacre d'un éléphant que les indigènes mettront en pièce ne gardant que sa carcasse suivi d'egorgements d'oies puis celui d'un chien sauvagement bastonné et dévoré, scènes que les Castiglioni comparent en images à nos inutiles et intolerables séances de vivisection et autre euthanasie de chiens errants.
Les rites et danses erotiques permettent ensuite aux frères de filmer avec leur voyeurisme coutumier la sexualité des indigènes et le culte du phallus leur permet à nouveau leur desormais interminables gros plans d'enormes kikis


On suit également l'apprentissage des enfants à la masturbation, la fertilisation de vierges par des sorciers plus pures que nos adolescentes vendant leurs corps à de vieux libidineux au bord des routes.
Cette fois, les Castiglioni nous offrent carrement qques plans hardcore lors de brèves séquences.
Sont aussi au menu, les décorations charnelles et scarifications où des femmes se déchirent et se mutilent les chairs à coups de lames ou se faisant éclater le nez à coups de marteau alors que chez nous on a recours à la chirurgie esthetique, les Castiglioni se faisant un honneur à montrer les cicatrices et opérations ratées.
Reste le clou du film, ses deux fameuses scénes dites snuff:
Un indigène pousuivi par une tribu ennemie pour avoir incendié leur village qui, rattrappé, sera roué de coups sur la tête, cloué, les mains tranchées, castré et enfin cuit à petit feu, la caméra devenant de plus en plus frénetique et tremblante alors que le drame se joue, renforcant toute l'horreur de l'acte punitif. Il était le dernier homme du titre! Séquence fake mais impressionnante.
La deuxième et cette fois bien réelle est la longue et nauséeuse préparation funéraire d'un corps mort depuis plusieurs jours, putrescent, pour son voyage vers l'au delà. Le cadavre est minutieusement dépécé, la putrescence retirée ainsi que les detritus amoncelés dans tous le orifices naturels. On nettoie le nombril avec les doigts ou du coton, la caméra insiste sur les détails vomitifs, sur les gros plans putrides et filme avec complaisance les mouches et la vermine s'échappant du cadavre.
Ces dernières images sont assez incroyables par leur réalisme et on pense au final de Cannibal Holocaust dans un contexte réel, Deodato ayant dit on fortement inspiré par lse mondos africains.
Comme dans tous leurs mondos, on sent les frères passionnés par leur travail, leur total engagement, évitant quelque peu les commentaires racistes et hypocrites récurrents chez leurs confrères, Cimati et Morra, ou Jacopetti même si ces commentaires toujours récités par une voix solennelle sonnent par moment bien faux. Quelques soient leurs intentions, Addio ultimo uomo demeure du pur cinéma d'exploitation, chaque réalisateur voulant à chaque nouveau film dépasser les limites de ses confrères.
En cela, Cannibale Brutalo est un monument du genre, peut-être l'ultime pas du Mondo ethnologique italien des 70s vers les limites de l'horreur live si toutefois il existe des limites. Mais des films à regarder avec un certain recul et surtout un certain regard quelque soit le plaisir pris.
Fortement déconseillé aux âmes sensibles mais à faire s'enchainer avec Magia nuda pour les plus coriaces comme Eric!

