
Sujet : Un poète tombe amoureux fou d'une femme qui a la mauvaise idée de partir en Irak au moment du déclenchement de la guerre. Elle y tombe dans un coma profond. Le poète décide de partir la sauver.
Roberto Benigni, avec une bonne foi confondante, essaye ici de renouveler le miracle de "La vie est belle" en plongeant son héros lunaire dans le conflit irakien. Fausse bonne idée puisque le conflit n'est jamais abordé frontalement : le but du comique est d'opposer les forces de l'amour et de la poésie à la guerre et à la barbarie. Si les scènes en Italie sont vraiment réussies, empruntant une esthétique toute droite sortie de l'univers de Fellini, Benigni finit par s'enliser dans les sables du désert. Son scénario, pas très intéressant, révèle ses failles et ne convainc pas. Toutes les séquences tournées en Tunisie sont longues, répétitives et n'apportent rien sinon quelques bons moments comiques. Le retour en Italie est de nouveau plus convaincant et la fin, franchement poétique est très belle (la séquence du tigre et de la neige est splendide). A vouloir trop se proclamer poète, le cinéaste finit par agacer, d'autant que sa fibre poétique est plutôt mièvre. Le pire venant d'une mise en scène tour à tour inspirée et pitoyable de platitude télévisuelle. Certes, la poésie passe par les mots, mais au cinéma, elle peut aussi s'exprimer par l'image, ce qui est rarement le cas dans cet opus ni totalement raté, ni franchement convaincant. Inégal.
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