
C'est caché derrière son habituel pseudonyme Anthony Richmond que l'un des plus mauvais réalisateurs italiens, Tonino Ricci, a signé cette médiocrité confirmant le néant absolu de son oeuvre. Aprés s'être essayé à quasiment tous les genres, Ricci s'attaque cette fois à l'horreur écologique avec Panic qui engendrera tout sauf de la... panique!

Derrière un scénario flou et incohérent, on assiste à la métamorphose d'un homme en monstre due à un virus échappé d'une usine de produits chimiques. Il va alors semer la terreur dans une petite ville.
Oscillant sommairement et de façon totalement anarchique entre dénonciation écologiste et le pur fantastique tendance gore, Panic semble ne jamais trouver son équilibre.
Dénué de toute mise en scène, le film s'étale en interminables dialogues creux débités par des acteurs transparents semblant s'ennuyer dans cette histoire de monstre... dénué de monstre!


Ricci cache en effet la pauvreté de ses effets spéciaux en filmant sa créature dans la plus totale obscurité- la séquence dans le cinéma atteint ici des sommets, l'écran restant noir quelques longues minutes comme si une panne d'electricité avait plongé l'équipe dans la nuit la plus complète.
Le reste du temps, Ricci se contente de nous montrer une silhouette ou une main putride jusqu'au moment où enfin le temps d'une séquence qui se veut emouvante, il nous fait enfin découvrir cette créature, un pauvre homme au visage écarlate, rongé et boursouflé, véritable pizza vivante d'où emerge un oeil.
Efficace le temps d'un instant mais trop bref.
Le gore reste lui aussi discret faute de moyen là encore. On dissimule comme on peut des maquillages sommaires. Pour le reste, on nage en pleine hallucination, le réalisateur voulant nous faire croire que l'armée, soit quatre figurants en costumes, va bombarder une ville entière afin de tuer un seul homme!
Film transparent qu'on pourrait rapprocher de L'avion de l'apocalypse de Lenzi, Panic est une gentille inutilité comme tout ce que tourna Ricci mais le plaisir du bissophile sera de retrouver la vilaine tête David Warbeck se débattant comme il peut dans ce marasme aux cotés des pommettes saillantes de la toujours carrée mais statique Janet Agren sans sa sempiternelle queue de cheval- ENFIN!!
