Le Parrain II (The Godfather II) de Francis F.Coppola (1974)

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Fatalis rex
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Le Parrain II (The Godfather II) de Francis F.Coppola (1974)

Message par Fatalis rex »

Tant que j'y suis, et pour clore mon Godfather Tour : LE PARRAIN PART II.

En position de force après le succès du 1er film, Coppola obtient tout ce qu'il souhaite des studios pour le tournage de cette suite. Seuls bémols : Brando, payé une misère sur le 1er, refuse de rempiler, ainsi que "Clémenza" qui souhaitait jouer avec ses propres répliques. Impossible quand on connait l'horlogerie parfaite des scripts de Coppola.

Malgré celà, le réalisateur tourne cette suite dans des conditions idéales. Son scénario, très ambitieux, se propose de raconter 2 films en un : la genèse du clan Corléone, avec la fuite du petit Vito de Sicile vers les USA, et la suite directe du 1er fim avec le règne de Michael Corleone.

Le résultat : du grand, du vrai cinéma à l'état pur, comme on n'en verra peut-être plus jamais. Les transitions entre passé et présent traduisent au mieux le parallèle entre l'ascension de Vito, chef incontesté mais néammoins humain, et le règne de son fils Michael, ange de la mort insensible.

On voit également à quel point Michael, s'il est un parrain d'envergure, est incapable de maintenir soudée sa famille, qu'il s'évertue pourtant à protéger (la dernière scène, où on voit la famille réunie pour l'anniversaire du Don, quand elle était encore unie, est on ne peut plus parlante). En apothéose de cette désintégration de la cellule famililale, Michael fait tuer son propre frère, lors d'une scène renvoyant implicitement au mythe d'Abel et Caïn, toute en retenue (Michael baissant la tête lors du coup de feu, filmé de loin, derrière une baie vitrée).

Le film est parsemé de scène d'anthologies (le long travelling en faux plan séquence, où Vito suit dans la rue le caïd de son quartier qu'il a projeté d'assassiner, le fondu enchainé passant du visage de Michael venant d'apprendre que sa femme a avorté, sur celui de Vito observant inquiet son bébé malade, le "baiser de la mort" renvoyant au baiser de Judas : "Je sais que c'est toi Fredo, tu m'as brisé le coeur")

Un chef d'oeuvre absolu, peut-être plus encore que le 1er, dans lequel De Niro (qui calqua son jeu sur celui de Brando pour jouer Vito) a fait exploser son talent, ou Al Pacino était au sommet de son art.
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