Et c'est vrai que c'est une sacré réussite que j'ai revu hier soir lors d'une insomnie devant un plat de Penne !


Le début est génial et tout le film ou presque tient dans la phrase d'ouverture qui traverse l'esprit de Keitel qui se réveille en pleine nuit : ""You don't make up for your sins in church, you do it in the streets, you do it at home. The rest is bullshit, and you know it."
S'en suit un superbe générique tourné à l'ancienne, à la manière des films de famille en Super 8, dans les rues de Little Italy où va se dérouler le film. Le tout sur "Be my baby" des Ronettes. Impossible depuis d'écouter cette chanson sans penser au film.
On suit donc les péripéties de deux jeunes hommes, principalement Charlie (Harvey Keitel) et secondairement Johnny Boy (Robert DeNiro) dans le Little Italy des 70's. Alors que Charlie est tiraillé entre le futur de pseudo mafieux que lui reserve son oncle et sa culpabilité religieuse, Johnny Boy vit de petites magouilles à droite à gauche, devant de l'argent à à peu près tout le quartier. On va donc les accompagner dans une tranche de vie de qques jours dans ce quartier, leur quotidien, entre filles, alcool, combines à la petite semaine, et insouciance du futur.
Scorsese a toujours dit que sa principale source d'inspiration pour "Mean Streets" avait été "I Vitelloni" de Fellini. C'est assez flagrant à la vision du film, mais l'interet est qu'il n'a pas cherché à betement créer un décalque modernisé et transporté aux USA du chef d'oeuvre italien, il a juste cherché une similarité au niveau du ton, voulant créer un film qui a été pour lui ce que "I vitelloni" a été pr Fellini. Pas etonnant qu'aujourd'hui encore, ce soit un des films qui tiennent le plus à coeur à Marty. Lorsqu'on lui demandait récemment ds une itv lequel de ses films il conseillerait à quelqu'un qui n'en aurait vu aucun, il répondait sans hésiter "Mean Streets, ce film c'est moi" ou qque chose comme ça.
On sent également l'influence Nouvelle Vague dans ces déambulations new-yorkaises. L'usage de décors naturels, le tournage plus ou moins à l'arrach, on prend la caméra, ses potes, et on va voir ce qu'on peut faire dans New York. Mais ça fonctionne merveilleusement bien. Les acteurs y sont là pr qque chose et on peut dire que Scorsese a eu de la chance d'avoir deux bonhommes comme Keitel et De Niro pour incarner ses personnages. Pas mal d'impro donc (notamment la bagarre avec les poubelles ou la scène du billard) et des personnages attachants, imprévisibles, torturés mais touchants.
Sorte de film testament d'une époque et de la jeunesse de son auteur, du récit à la BO en passant par les préoccupations et les obsessions, "Mean Streets" est une première pierre inévitable dans la filmographie de Scorsese, celle par laquelle tout a commencé, la plus brute, la plus sincère, peut-être la plus attachante.
Dispo en DVD Z2 chez TF1 Video, copie correcte, vf atroce, Vost. Dispo aussi en Z1 chez Warner, copie correcte aussi, vostfr, une featurette d'epoque avec Marty ds les rues de NY, sympa mais courte, et un comm' audio où on n'apprend pas des milliards de trucs mais agréable qd meme.

