Samurai (1965) Kihachi Okamoto

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MadXav
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Samurai (1965) Kihachi Okamoto

Message par MadXav »

Edition Wildside proposée en 16/9 avec une très belle image noir et blanc (un petit saut à un moment mais si vous clignez des yeux à cette instant...).

Le scénario
Le clan Mito est en place. Leur but : éliminer Naosuké Li, premier ministre dont la politique collaborative avec les pays occidentaux n’est pas du goût de tout le monde. Pourtant, alors qu’il est d’un naturel constant, Li et sont escorte ne se présentent pas au palais Shogunal de Edo. La traîtrise semble la seule explication à ce comportement inhabituel…
Le chef du clan Mito réunit alors ses espions pour tenter d’en savoir plus sur Niiro Tsuruchiyo, dernière recrue en date.
Niiro est un samouraï sans maître à la recherche d’un travail rémunérateur quelqu’il soit, mais avant tout de gloire et de reconnaissance. L’homme est bien entendu un maître dans l’art de manier le sabre mais ses origines et motivations semblent floues, ce qui le rend d’autant plus suspect… Du moins jusqu’à ce que l’on apprenne que Kurihara, ami de Niiro et sabreur de grand talent, est en fait lié par le sang à l’entourage du ministre.

Mon avis
Kihachi Okamoto nous livre donc ici un film en noir et blanc, tout juste un an avant le magnifique « Sword of doom » et 3 ans avant « Kill! », tous parus dans la collection « introuvable mais trouvés quand même » de Wildside… Un réal qui a donc largement fait ses preuves (« Sword of Doom » notamment est une vraie claque) et s’associe pour l’occasion à l’acteur Toshirô Mifune, acteur magnifique et incontournable puisqu’on peut le voir dans prêt de 200 films dont certains grands classiques comme « Les sept samouraïs » de Akira Kurosawa (d'ailleurs il est dans presque tous les Chambaras de Kurosawa!), "Rebellion" (aussi dispo chez Wildside) ou, j’y reviens parce qu’il me rend fou : "Sword of Doom" !
Bref, une fine équipe qui nous livre encore une fois un film de grande qualité…

« Samuraï » nous propose un scénario assez tordu mêlant trahisons, flashbacks, intérêts politiques, liens familiaux complexes et surtout, la recherche de soit. En effet, le héros incarné par Toshirô ne connaît pas son père et sa mère refuse de lui en dire plus. Plus que le fait d’être un « bâtard », ce qui gène Niiro, c’est avant tout de ne pas connaître le rang et la profession de son paternel. Ce flou parental l’empêchera d’épouser la femme qu’il aime, le rendra aigri, alcoolique, et plus que cela, le poussera à rechercher de manière irraisonnée à briller aux yeux du monde en devenant le plus grand des Samouraïs… Cette quête de reconnaissance obscurcira bien entendu son jugement et le poussera, au moins à deux reprises, à commettre l’irréparable.

Quoiqu’un peu lent et complexe de prime à bord, Samuraï fascine dès les premières minutes : La photo est superbe, les décors enneigés en noir et blanc sont envoûtants et la voix-off, quelque peu criarde, nous abreuve d’informations intéressantes dès le début (le fonctionnement du Palais de Edo, les portes, le rang qui est associé à chacune d’elle etc…). Par la suite, l’arrivée de l’acteur principal éclipse tout sentiment d’incompréhension (encore une fois, l’histoire est un peu alambiquée et j’ai eu un peu de mal au début) tant il est charismatique. Le mec (Toshirô) bouffe l’image à lui tout seul et la moindre expression de son visage respire le talent et le jeu parfaitement juste. Ca calme.
L’intérêt du film va ainsi crescendo et les briques du puzzle (oui, je fais des puzzle en briques, ça fait partie de la technique d’entraînement de Billy Blanks) s’empilent parfaitement, rendant le tout plus clair, à tel point que contre toute attente, le film se termine sans qu’aucune question ne reste en suspend. Par ailleurs, ce final se montre à la hauteur de nos attentes et c’est à un déluge de violence que l’on assiste (alors que le film est plutôt avare en action pendant 1h30) avec un dénouement des plus sombres et ironiques… Cette scène d’une 10aine de minutes se déroule par ailleurs alors qu’une neige abondante tombe en gros flocon, renforçant la folie/histérie de l’assaut.

Le film semble donc un brin complexe au début, mais le scénario intelligent (quoiqu’un peu prévisible), les acteurs excellents et la forme superbe nous tiennent en halène sans problème jusqu’au final qui me fait dire : Putain de bon film.
Modifié en dernier par MadXav le jeu. févr. 02, 2006 7:32 am, modifié 1 fois.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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Rag
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Message par Rag »

C'est vrai qu'il est un peu complexe au debut, mais il faut pas se decourager car comme le décrit bien MadXav, il vaut vraiment le détour.
Au départ j'avoue que je m'attendais à un film d'action, et la première heure m'avait un peu déçu, mais très vite le film prend son envol et au final, même si c'est pas un film d'action, j'ai bien aimé.
J'ai vraiment apprécié le côté déboussollé du personnage de Mifune. Même si la fin est très vite prévisible, on veut savoir comment on y arrive.
Le scénario est certes classique dans sa trame principale, mais la mise en scène fait pencher la balance du bon côté (putain, moi aussi j'utilise des images a 2 francs :lol: )
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