Kiru (1968) Kihachi Okamoto

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MadXav
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Kiru (1968) Kihachi Okamoto

Message par MadXav »

Découvert grace à la très belle édition Wildside proposée en 16/9 2.35.
Dommage qu'il manque à ces éditions les affiches en haute résolution ainsi que les photos d'exploitation imprimables, comme cela est offert sur l'ensemble des Shaw Brother... Pourquoi alors que ce sont des films à la photo hyper-soignée ???

Résumé
Sept jeunes samouraïs pensent s'acquitter de leur devoir en éliminant un Chambellan véreux mais ils se rendent bien vite compte qu'ils ont été trompé: Ayuzawa les a en effet utilisé pour se débarrasser d'un rival encombrant. Maintenant, il lui reste à éliminer ses pions et par là les éventuelles preuves. Pour cela, il envoi 2 expéditions: La première est constituée de 20 mercenaires auxquels il est promis de l'argent et le titre de samouraï. La seconde est constituée d'une trentaine de samouraïs émérites, chargés d'éliminer tout le monde sans distinction, dans le but de faire croire à un règlement de comptes...
Parmi ces mercenaires, Hanjuro, un paysan naïf à la force colossale désirant par dessus tout devenir un Samouraï et, face à lui, Genta, un ex-guerrier devenu Yakuza qui s'allie aux 7 jeunes hommes réfugiés dans une forteresse.
Genta va tenter d'éviter le massacre et de faire entendre raison à Hanjiro en lui dévoilant son passé de samouraïs et les véritables intentions de Ayuzawa.

Mon Avis
Film en noir et blanc de Kihachi Okamoto dont j’avoue honteusement ne pas connaître grand-chose de sa filmo si j’excepte toutefois « Zatoichi Vs. Yojimbo » et le fabuleux (j’y reviens toujours) « Sword of Doom ».
Le film prend donc le parti pris assez étrange de mêler le chambara classique avec une bonne dose d’humour. Habituellement, j’ai du mal à accepter ce cocktail assez risqué (sauf dans les Zatoichi) mais dans le cas qui nous intéresse, je suis bien obligé d’avouer que ça fonctionne franchement bien. L’humour n’est à aucun moment gras et se concentre en fait sur les 2 personnages principaux, à savoir le paysan (il s’agit plus de moquerie dans son cas, vu ses capacité intellectuelles assez limités) et le samouraï, magnifiquement interprété par l’excellent Tatsuya Nakadai. Ce dernier, fort de son physique particulier et de ses grands yeux ronds passe donc sans problème de l’étonnement (généralement suite à une situation comique) à la colère (sans atteindre cependant le niveau de folie hallucinée qu’il avait dans « Sword of Doom »), offrant une prestation très juste et adéquat.
Concernant l’histoire en elle-même, elle s’articule donc autour d’un complot assez intelligent, offrant un scénario tangible et prenant. Il passe toutefois rapidement au second plan pour se concentrer essentiellement sur les deux héros qui survolent l’ensemble. Le paysan est en effet totalement en déphasage par rapport aux autres mercenaires et Genta est un samouraï qui a renié son titre. Ils ne font véritablement parti d’aucun des 3 groupes et agissent en fonction de leur volonté propre, comme des spectateurs assistants à un show interactif sur lequel ils ont une réelle influence. Leur personnage sont assez fouillés (notamment celui le Genta), charismatiques et l’on se prend très vite d’affection pour eux.
Outre l’intelligence du propos et la justesse du jeu, le film nous propose une très belle photo, bien contrastée (merci Wildside) et une mise en scène assez chiadée. Les rares scènes d’action sont très bien filmées comme par exemple celle qui montre Genta se débarrassant avec une simplicité déconcertante de 5 hommes armés. Filmées en un seul plan, la scène est extrêmement rapide et montre bien que Tatsuya Nakadai n’est pas un acteur qui a découvert le maniement du sabre dans ce film…

S’il ne s’agit donc pas du Chambara ultime, il est évident que Kill est un spectacle très agréable, bien mené, très bien mis en scène, qui n’ennui à aucun moment et dont l’humour fait souvent mouche. Du bon cinéma.
Dessin et sketching liés au cinéma, au voyage, etc. :
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