Réalisé en 1969 Porcherie s'inscrit dans le cycle théatral de Pasolini et demeure l'un des films les plus originaux du maitre.
Porcherie met en parallèle deux histoires différentes mais pourtant similaires: celle d'un jeune hmme poursuivi pour cannibalisme dans un monde médiéval et austère et celle d'un fils d'un ex nazi qui voue un amour sans limite aux porcs jusqu'à s'adonner à la zoophilie.
Porcherie est une incroyable parabole, provocante, étrange, grotesque sur deux sociétés radicalement opposées mais pourtant si similaires.
Le film met en parallèle deux formes de sociétés. D'une part, un univers indeterminé aux relans médievaux où sévissent les pretres catholiques sacrifiant et tuant femmes et hommes mais qui pourtant proscrivent le cannibalisme.
D'autre part, un monde contemporain tout aussi barbare derrière sa modernité et son faste dirigé par des néo nazis.
Chacun des deux contes trouvent echo l'un dans l'autre. Ainsi est consrruit Porcherie, une mise en parallèle constante. Aux espaces desertiques et sauvages du conte antique par exemple répond l'espace fastueux de la riche propriété.
Porcherie est aussi une satire anti-bourgeoise acide et cruelle, pasolini se complait dans une certaine nostalgie du nazisme à travers de longs dialogues monotones dégénérant vite en cacophonie aseptisant alors toute ideologie. Au bout d'un moment, la satire devient sa propre satire, Pasolini parodiant la décadence bourgeoise.
En bon anti fasciste qu'il est, il le denonce pour mieux le détruire.
Chaque conte a son coté infame: l'anthropophagie pour l'un même si ici elle est plus suggéré que montrée mais particulièrement efficace par la force de suggestion. Pasolini joue beaucoup sur le cérébral et le viscéral. Pour le deuxième, c'est la zooophilie et cet amour invétéré pour les porcs jusqu'a ne plus faire qu'un avec.
"J'ai tué mon père, jai mangé de la chair humaine et j'ai ressenti un frisson de plaisir" declarera le heros..
Pasolini tente de démonter que chaque société quelque soit son époque à ses extrêmes, ses interdits... mais le cannibalisme et la zoophilie resteront les deux extrêmes refusés par toute société.
On bannit l'infame ou ce qui nous parait infame à nos yeux et nos modes de pensées mais on tolère d'autres choses tout aussi infames pourtant. Voila Porcherie.
Magnifiquement filmé comme un rêve / cauchemar les scenes médiévales sont les plus abouties, dégageant une aura envoutante avec ces terres rocailleuses et sauvages quasi apocalyptique où erre cet homme traqué et forcé au cannibalisme par survie.
L'homosexualité comme partout chez Pasolini est ici en filigrane lors de la scéne où le jeune homme apres s'etre battu a l'épée met a terre le soldat se dernier s'inclinant, pret a recevoir le coup de grace. Pasolini filme le séquence avec cette passion homo-erotique qui lui est propre, insiste sur la beauté des corps et les regards qui s'alourdissent d'une étrange passion avant que l'homme ne brandisse son épée et découpe son adversaire afin de le dévorer... cannibalisme ou amour dévorant.
Un amour dévorant comme l'ultime scéne du film où le jeune neo nazi ira volontairemnt se faire dévorer par ses porcs afin de se fondre en eux...
Niveau casting, aux cotés de Ninetto Davoli, le jeune amant de toujours de Pasolini, on retrouve le rigide Jean Pierre Leaud ds le role du fils néo-nazi et surtout le plus névrosé de tous nos acteurs, le plus a vif de tous nos acteurs, le corse Pierre Clementi, le divin Pierre, le sublime Pierre, impeccable ici ds ce role de jeune cannibale médieval.. Pierre nu

Porcherie est une oeuvre assez fermée, asssez difficile étalée comme un rêve/cauchemar mais dt les portes s'ouvrent aisement a qui sait la regarder avec l'esprit!