Je ne porte pas spécialement les critiques dans mon coeur, surtout l'intelligenzia parisiènne qui me donne des boutons, surtout quand celle-ci cherche plus le bon mot ou de défoncer un film de la manière la plus dégueulasse possible.
Mais il faut être honnête : ça me parait quasi-impossible (ou alors vraiment très difficile) d'accumuler des connaissances, trouver des liens entre les films, des sous-textes, etc... sans avoir lu un jour des critiques de ciné. Dans le meilleur des cas, c'est ce qui se produit. Le critique sert un peu de guide (dans le meilleur des cas, hein

). Et je dirais qu'à ce niveau-là, il y a un vase communiquant entre les critiques et les réalisateurs.
Comme beaucoup de gens sur ce forum, j'ai grandi en lisant des textes dans Mad, l'écran, Starfix, Première... Et je dois dire ce que mes maigres connaissances d'aujourd'hui, je les dois en partie à ces critiques. Aujourd'hui, je fais la part des choses mais j'aime toujours comparer mon avis à celui d'un critique qui souvent m'éclaire sur un point que je n'avais pas vu.
Ensuite, je ne connais pas de critiques personnellement mais ça me parait évident que, comme dans tous les corps de métiers, y'a des cons, des gens intégres, des gens motivés, des gens aigris... Je dirais même en enfonçant encore des portes ouvertes que c'est l'ordre naturel des choses.
Maintenant : effectivement y'a des critiques qui m'ont fait dresser les cheveux sur la tête tant elles étaient trufées de mauvaise foi ou parce qu'elle encensaient un film asiatique mou du genou et masturbatoire parce que c'est la mode de dire que tout ce qui vient d'Asie c'est géééénnniaaaalll... (Elisabeth Quin's style). C'est casse bonbon mais bon c'est comme ça.
Ca arrive aussi avec certains films. Prenons un exemple au hasard : incontrôlable.

Qui peut croire un instant que ce film pourrait être soutenu en masse par les critiques. Personne n'est dupe dans cette histoire (et certainement pas les techniciens/comédiens qui ont bossé sur le film... sauf peut être M. Youn) : c'est un film destiné avant tout à ramasser du fric en misant sur la côte de popularité probablement passagère de ce navrant personnage au Q.I. d'un nouveau né (et apparement, à la lecture de sa lettre, il est peu être le seul à ne pas avoir compris le truc).
Comme quelqu'un l'a dit plus haut dans ce thread, j'ai l'impression qu'il s'énerve parce que le film, pour une fois, ne cartonne pas. Malgré tout ce qu'il peut écrire pour nous convaincre du contraire, il a besoin de cracher son venin et une certaine forme de frustration devant l'échec de son film (son 1er échec depuis le début de sa "carrière", d'ailleurs). Alors il s'en prend aux critiques, bah oui quoi...

Mais c'est aussi une manière d'attirer l'attention sur lui, chose à laquelle le bonhomme semble s'être un peu trop habitué.
Je n'ai jamais trop accroché à l'humour de Youn (peut être que j'avais passé l'âge) mais je ne le déteste pas non plus. Mais une fois de plus, sa récation très puérile ne m'étonne pas.
Pour en revenir aux critiques au sens large, c'est sûr que ce n'est pas le même métier que celui de réalisateur, d'acteur... C'est vrai que parfois ça ne fait pas plaisir de se prendre une sale critique pas forcément objective et constructive dans la geule quand tu as passé toute une année ou plus sur un projet (quand on fait des courts métrages auto produit et galères à mettre en place, on est bien placé pour le savoir

).
Quoiqu'on en dise, on accorde toujours plus d'importance aux critiques négatives que positives. Mais bon, encore une fois, j'enfonce des portes ouvertes (c'est au menu du jour

) : exposer son travail c'est aussi s'exposer et ça veut dire aussi avoir le coeur solide pour accepter que les autres n'apprécient ou ne comprennent pas son travail.
Mais je me dis que si on travaille SERIEUSEMENT ou au moins en ayant refléchi à la portée de son propre travail, on n'est pas vraiment étonné de la réaction du public et des critiques.