The cold room est un voyage au bout de la peur et de la folie. Mais la jeune Carla est elle réellement folle?
Retrouvant son père au parcours contestable à Berlin-Est pour renouer des relations avec lui, Carla habite une chambre d'hotel triste dans une rue triste chez la vieille Frau Hoffman. Dés son arrivée, Carla est sujette à de terribles visions dont cet enorme boucher voulant la tuer, son échope située en face de l'hotel. Vision en effet car l'échope est fermée depuis des années.
Cette lourdeur d'atmosphère va s'accroitre quand elle pense que des rats ont trouvé refuge dans la pièce adjacente à sa chambre pour mieux découvrir que derrière l'armoire existe une pièce murée, une chambre froide sordide, vide... vide peut être car Carla va un matin y découvrir Erich, jeune dissident qui s'y terre et dont elle va tomber petit à petit amoureuse.
Elle va tenter de l'aider à quitter la ville mais le Berlin dans lequel elle evolue bel et bien n'est autre que le Berlin d'il y a quarante ans pour mieux retrouver Erich de nos jours, véritable labyrinthe spatio-temporel!
Sa santé se déteriore comme les relations avec son père qu'elle se met à haïr. Carla n'est plus Carla, obsédée par Erich qu'elle retrouve chaque nuit et nourrit en cachette. Les visions s'accroissent jusqu'à son terrible viol


Réalité, folie, illusion, il y a dans The cold room deux histoires qui se fondent en une et se séparent habilement en un puzzle effrayant, noyées dans un climat terriblement oppressant qui respire le malaise et la peur aux relans nazis qui se répercute de nos jours.
The cold room est une valse macabre entre passé et présent pour une histoire de réincarnation où Carla devient Chista, jeune allemande maltraitée et violée par un père alcoolique, boucher et membre du parti qui jadis aida un dissident recherché par les SS qu'elle cachait dans cette chambre froide.
Réalisé avec un soin magistral, The cold room nous fait progresser à petits pas dans une intrigue parfaite, Dearden nous perd comme il perd ses héros, truffant son film de détails infimes que nous seuls voyons, témoins passifs de ce mystère coincé dans un interstice du temps.
D'une totale désolation à l'image de Berlin-Est, The cold room distille 90 minutes durant une atmosphère de malaise constant, suinte la peur et la mort, la folie ponctuée de scènes chocs: les visions de Carla et du boucher, son viol, Carla recroquevillée au fond de l'armoire sous un tas de nourriture avariée....
The cold room , c'est aussi l'ombre du nazisme, tranche de l'histoire marquée par les croix gammées, les immeubles dévastés par les bombes et les interrogatoires SS qu'illustre discrètement Dearden.
Evoluant avec une aisance étonnante dans ces deux univers où passé et présent ne font plus qu'un, Dearden signe un film magistral, prenant, effrayant, tout en restant sobre, ponctué par une BO renforçant la tristesse de l'oeuvre.
L'interprétation est parfaite, juste. George Segal est un père décontenancé, Warren Clarke l'épais droogie d'Orange mécanique est un boucher patibulaire cruel et cauchemardesque.
Quant à Amanda Pays, elle y faisait de grandioses débuts, la Pays ici parfaite.
Le corbeau qui adore sa chanmbre mais qui deteste le froid!!