Le froid baiser de la mort - 1966 - Mino Guerrini

[Manolito]

Titre original : Il Terzio Occhio

Mino compte se marier avec sa fiancée Laura. Mais la mère de ce jeune homme et la gouvernante de leur palais décrépi tentent d'empécher cette union. Finalement, Laura périt dans un accident d'automobile. Mino, dont le hobby est la taxidermie, perd la raison. Il récupère le cadavre de sa promise...

"Le froid baiser de la mort" est avant tout connu comme le film qui a inspiré "Blue Holocaust" et, à sa vision, on peut même dire que le second est un remake très fidèle du premier ! Mais "Le froid baiser de la mort" mérite mieux que cet honneur anecdotique, car il s'agit d'un film tout à fait réussi, d'un drame vénéneux, malsain, mais néanmoins élégant, raffiné et gothique. Le couple Laura - Mino est incarné par Erika Blanc et Franco Nero, ce dernier, juvénilel, offrant une interprétation hypersensible et vibrante. Le noir et blanc, le décor du palais, les relations malsaines entre les personnages... Tout confère à ce mélo macabre une ambiance des plus troublantes et inquiétantes, quand bien même on plaint plus le pauvre Mino qu'on ne le blame... Dommage que Guerrini (crédité sous le nom James Warren) ne sache pas trop comment finir son film, le déounement semblant s'étirer maladroitement. Mais ce film pratiquement introuvable mérite d'être redécouvert !

Vu à la Cinémathèque dans une copie très fatiguée 1.85, vf (mauvaise)...

[Superwonderscope]

je rejoins ce que dit Manolito, à un ou deux détails près. A savoir que Franco Nero semble parfois en roue libre et a tendance à surcharger son interprétation qui devient dans quelques scènes critiques à la limite du superficiel. Mais il est vrai que le récit donne plus dans l'empathie envers lui, vu son parocurs le long du film. Les accents nécrophiles pointent le bout de leur nez, ce qui aussi demeure curieux.

J'en retire deux scènes de meurtres plutôt malsaines pour l'époque et surtout violentes. Beaucoup de suggestion, certes, mais la mise en scène renforce des détails suggérés qui assurent un rendu bizarre.

Aux vues du cinéma actuel, les effets sembleront anecdotiques mais on note une volonté de trasngression et surtout, de faire virer le film à la fois vers un drame psychologique extreme plutot que vers le thriller horrifique. On a même l'impression qu'il va virer en film à tendance arty! Il est vrai que le film ne fait jamais le choix, ce qui le rend bancal mais attachant.