En 1938, Guido, jeune homme plein de gaieté, rêve d'ouvrir une librairie, malgré les tracasseries de l'administration fasciste. Il tombe amoureux de Dora, institutrice étouffée par le conformisme familial et l'enlève le jour de ses fiancailles avec un bureaucrate du regime. Cinq ans plus tard, Guido et Dora ont un fils: Giosue. Mais les lois raciales sont entrées en vigueur et Guido est juif. Il est alors deporté avec son fils. Par amour pour eux, Dora monte de son plein gré dans le train qui les emmene aux camps de la mort où Guido ve tout faire pour éviter l'horreur à son fils
Source : Allociné.
Un film qui a eu un rententissement très important en 1998, succes à la fois publique et critique, et qui a fait connaitre Roberto Benigni du grand publique.
Ce film correspond au pinacle de la popularité de Begnini, et aussi à son triomphe international, son film ayant même reçu un Oscar. A l'époque, la critique française la plus "intello" reprenait à son compte les théories de Claude Lanzman, pas forcément bien comprises, et tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un film de fiction approchant les camps d'extermination nazis était classifié comme "impudique", voire "dangereux" ou "interdit" !!! On se souvient alors de la mine déconfite de Begnini à cannes lors de la conférence de presse au cours de laquelle un journaliste (du Monde, je crois), lui avait déclaré avoir trouvé son film "indécent"...
Depuis, des voix se sont élevées contre cette forme de dogmatisme critique, d'iconoclasme historique. Les spectateurs de Paris Première se rappelle d'Arno Klarsfeld affirmant face à Kaganski tout surpris qu'il ne voyait pas en quoi il était dangereux de raconter l'histoire de la Shoah dans une bande-dessinée si cela était bien fait. Ou surtout l'écrivain-scénariste Jorge Semprun, survivant des camps et co-auteur de "Nuit et brouillard", apostrophant violemment Lanzmann en lui affirmant qu'il n'avait pas "le monopole de la Shoah". Lanzmann qui, depuis, a mis un peu d'eau dans son vin...
Evidemment, il est stupide de voir dans la démarche de Begnini une quelconque malveillance. Par contre, il est vrai que si un film ne peut pas retranscrire l'horreur d'une telle catastrophe, on s'attend tout de même à ce qu'il soit à la hauteur de son sujet. Comme pouvait l'être "Le pianiste" ou "La liste de Schindler" en ce qui concerne le ghetto de Varsovie. "La vie est belle" reste bien gentil, bien naïf face à l'atrocité. C'est en partie ce qui fait son échec. Film mignon, touchant, mais aussi trop invraisemblable, trop évitant pour être réellement pris au sérieux.
Manolito a écrit :"La vie est belle" reste bien gentil, bien naïf face à l'atrocité. C'est en partie ce qui fait son échec. Film mignon, touchant, mais aussi trop invraisemblable, trop évitant pour être réellement pris au sérieux.
Je crois que c'est volontaire un peu de la part de Benigni, le film est raconté en travers d'un pére et de son fils, qui essaient de nier l'horreur se passant prés d'eux (voir la scéne dans le brouillard qui est aussi dans l'introduction, avec la voix de Giusepe adulte).
J'adore ce film. Je l'ai vu pour la première fois en sortie de classe au lycée, en présence d'anciens déportés des camps, un souvenir fort donc, surtout que j'ai bp aimé le film dès la 1ere vision, et eux aussi. Mais bon, pr le film en lui-même, revu depuis, et c'est toujours aussi beau.
Je serais pt etre choqué si c'était LE seul film sur les camps, ou le seul dont on parle, mais vu que d'autres se chargent et très bien de décrire avec précision l'horreur de cet episode de l'histoire, je trouve interessant le point de vue de Benigni. Après on peut trouver ça trop naif (mais bon, tt le cinema de Benigni est d'une profonde naiveté) ou un peu deplacé, je peux le comprendre. Mais sur moi ce film fonctionne à merveille.
"J'ai essayé de me suicider en sautant du haut de mon égo. J'ai pas encore atteri... "
Kyun a écrit :Je crois que c'est volontaire un peu de la part de Benigni, le film est raconté en travers d'un pére et de son fils, qui essaient de nier l'horreur se passant prés d'eux (voir la scéne dans le brouillard qui est aussi dans l'introduction, avec la voix de Giusepe adulte).
Tout à fait d'accord. Je viens de revoir le film. Je ne l'avais pas revu depuis 1998, au cinéma. Ça n'a pas loupé, j'ai encore pleuré. Benigni le dit lui-même : le film racconte avant tout une histoire d'amour entre un père et son fils. Je comprends que la partie "camp" puisse dès lors énerver. Pour autant, la guerre et les camps de concentration ne sont pas une toile de fond dépourvue d'interaction avec les personnages. Certes, on ne saura et on ne verra pas grand chose - comme le petit garçon. Benigni sait que la Shoa est infilmable dans le jusqu'au boutiste de son horreur, qu'on ne pourra jamais transmettre toute l'infamie d'une telle période, alors il recentre son histoire sur le trio père-fils-mère. La vie est belle ou comment garder le sourire - non pas pour soi - mais pour les autres.