La Sagesse des crocodiles - Po-Chih Leong (1998)

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kit
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La Sagesse des crocodiles - Po-Chih Leong (1998)

Message par kit »

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"j'ai besoin de l'amour qui est dans ton sang"

Les histoires d'amour finissent mal mon Général. Tôt ou tard, les corps se séparent, que leurs propriétaires le veulent ou non. Quand la mort s'invite, toisant de sa haute stature les prétentieux convaincus de l'immortalité de l'amour qu'ils s'échangent telle une monnaie, il n'y a rien à dire. Mais quand la mort est convoquée par celui ou celle qu'on aime, il est légitime d'offrir à son bourreau, avant l'utime soupir, un regard débordant d'effroi. Pre coïtum crocodile triste.

Il ne faut pas trop en dire. La beauté de La sagesse des crocodiles est fragile, autant que peut l'être celle du séducteur dont on suit le déclin. On pense au remarquable film Les Prédateurs et à David Bowie. Il y a en effet chez Jude Law ce même angélisme juvénile, androgyne et éphémère qu'on peut au choix admirer ou jalouser. Un charme éclatant et inquiétant qui trouve un écho saisissant dans ce conte clair-obscur où le grand méchant loup n'est au fond qu'un petit chaperon rouge qui ne veut pas mourir. L'Adonis Steven Grslcz aide systématiquement son prochain mais il n'a parfois d'autre choix que de se nourrir de l'amour que celui-ci lui offre en retour. Ou pour être exact de l'amour contenu dans son sang. Question de survie. Quand l'amour s'en mêle, la mort chausse ses guêtres et la jeune femme rayonnante devient dans le regard de l'autre un repas salvateur. Mais le jour où le crocodile tombe sincèrement amoureux, il tombe avant tout dans les limbes.

Aux frontières du film de genre, du conte morbide, de l'histoire d'amour tragique et du drame aux ambitions auteurisantes, La sagesse des crocodiles navigue en eaux troubles et fait perdre pied au spectateur susceptible de se noyer dans des océans d'ambiguité, s'approchant ainsi dangereusement d'autres frontières, celles de l'aube.

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Pour résumer : Pas mal ce film fantastique "réaliste".
Story of Ricky est le film le plus émouvant du XXième siècle.
Manolito
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Message par Manolito »

Je n'ai jamais trop compris l'engouement autour de ce petit film médiocre, évanescent et ennuyeux. Voici ce que j'écrivais à sa sortie


Il avait eu une petite sortie à Paris, et je l'avais vu dans la seconde salle de l'Escurial (en fait le balcon qui a été réaménagé). Un vrai cagibi, un des plus petits écrans de Paris dans mes souvenirs...
kit
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Message par kit »

Manolito a écrit :Je n'ai jamais trop compris l'engouement autour de ce petit film médiocre, évanescent et ennuyeux. Voici ce que j'écrivais à sa sortie.

Il avait eu une petite sortie à Paris, et je l'avais vu dans la seconde salle de l'Escurial (en fait le balcon qui a été réaménagé). Un vrai cagibi, un des plus petits écrans de Paris dans mes souvenirs...
Intéressant. L'engouement s'est donc manifesté longtemps après sa sortie ? Je n'en ai trouvé nulle trace sur Internet.

Une agonie à la fois touchante et pathétique, n'est-ce pas légèrement contradictoire Manolito ? L'agonie est pathétique, le sacrifice est touchant, puis le refus ultime de mourir est à son tour pathétique. Ces sentiments ne sont pas simultanés, ils se succèdent et construisent au final un sentiment ambigu.

Je n'ai pas vu l'influence de Lynch. À quels plans penses-tu ?

En fait, je n'ai pas grand chose à reprocher à ta critique puisque comme je le dis plus haut j'ai la conviction que la beauté de ce film est extrêmement fragile et l'attrait qu'il peut exercer sur le spectateur dépend à mon sens de nombreux facteurs, pour certains extérieurs. Voici un film non pas sur le sentiment amoureux, mais sur le besoin égoïste d'être aimé pour (sur)vivre. Steven Grlscz tend à se prouver que ses sentiments amoureux et compassionnels peuvent être plus forts que son monstrueux besoin vampirique. Mais il est trop lâche pour aimer vraiment...

Le couple campé par Jude Law et Elina Löwensohnn'est pas strictement passionnel. On sent au contraire que ces deux êtres sont tourmentés et ont derrière eux un vécu douloureux. Ils se protègent l'un de l'autre, n'ouvrent pas totalement leur coeur. Je n'ai pas trouvé les bavardages lourds ni même spirituels. Ils m'ont semblé résulté justement de cette volonté de partager certains souvenirs, certaines anecdotes personnelles sans trop se dévoiler pour autant.

Je comprends ton ennui, d'autant que les conditions dans lesquelles tu as vu ce film n'étaient visiblement pas optimales. Les Larmes du Crocodile n'est pas un film absolument passionnant, mais il peut s'avérer envoûtant pour peu que l'on porte attention au comportement du personnage interprété par Jude Law. Le simple fait qu'il appelle lui-même la police continue de me troubler. On pense dans un premier temps que le personnage est un manipulateur hors-pair, pervers et joueur. La suite nous prouve que ses réactions découlent d'une psychologie bien plus complexe, où le sentiment de culpabilité joue un rôle important. Allez, redonne-lui une chance ! (il est à 2€ sur Canalplay, le service de location Freebox).
Story of Ricky est le film le plus émouvant du XXième siècle.
Manolito
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Message par Manolito »

C'était une toute petite sortie, c'est clair, et il fit sans doute très peu d'entrées et n'avait pas fait particulièrement d'étincelles. C'est avec sa sortie en DVD, etc qu'il a commencé à avoir de plus en plus de défenseurs, petit à petit... Tu as une revue de presse des critiques publiées à sa sortie (sachant que Allociné a toujours eu la déplaisante habitude d'arrondir à la hausse les notations).

http://www.allocine.fr/film/revuedepres ... 25552.html

Donc, accueil critique bienveillant sans plus.
haxandreyer
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Message par haxandreyer »

Vos deux avis sont intéressants et m'intriguent : ils me font douter de ma vision du film. J'ai vu La Sagesse des Crocodiles il y a plusieurs années et je me rappelle avoir surprenamment aimé ce film. Cependant, il ne me reste absolument aucun souvenir. A part vaguement un plan en plongée sur Jude Law, rien ne m'est resté : l'histoire, les acteurs, les plans etc... rien.

C'est assez curieux :roll:
JANG gerald
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Message par JANG gerald »

Moi j'avais beaucoup aimé lorsque je l'ai vu,il y a de ca pas mal d'années!
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