Le puritain, c'est François Furriter (Jean-Louis Barrault), un raté, obsédé par l'odre et moral, mais aussi fasciné par la débauche et amoureux d'une femme au moeurs libres qu'il finira par assassiner. Il ne s'avoue pas vraiment les motifs de son crime, et prétend agir au nom d'une croisade pour l'odre moral. Le commissaire Lavant, joué par Pierre Fresnay, voit pourtant clair dans le jeu de ce personnage ambigue, et il va tenter de faire toute la lumière sur cette étrange affaire...
Ce film est en fait un espèce de film noir à la française, assez proche de l'esprit de certains films de Clouzot de la même période. Sa grande force est sans doute de nous plonger dans l'ambiance particulière de la France de l'entre-deux-guerres, en s'intéressant à l'ambiance de fascisme rampant, représentée par Furriter : membre de sociétés destinées à rétablir "l'odre moral", pratiquant le meurtre, la délation et le chantage au nom de la purification des moeurs...
Ce contexte peut rendre le film un peu daté, mais il fait aussi sa singularité. L'ambiance du film, avec ses décors nocturnes, ses lumières expressionnistes et ses ruelles reconstituées en studio, nous renvoie aux films allemands de Lang et de Pabst de la même période...
Vu sur CinéPolar, dans une copie 1.33, noir te blanc, VF Mono, tout d'origine. Copie correcte pour un passage sur le câble, mais un peu sombre quand même...