
Film indé à très petit budget avec deux acteurs montants totalement en dehors de leurs roles habituels : james Marsden (X-Men 1 2 et 3, Comportements trouvats) et Scott Speedman (Underworld 1 et 2).
Cela fait 24 jours que Tom (Scott Speedman) pense et sait que sa vie est ruinée, depuis qu'il sait qu'il est séropositif. Il est persuadé que sa rencontre 5 ans auparavant avec Dan (James Marsden)est la cause de ceci. Il attire à nouveau Dan chez lui pour régler ses comptes.
Ligoté, bailloné, Dan comprend ce qui lui arrive et s'en défend.
Tom lui promet néanmoins de l'égorger en cas de retour positif d'un test sanguin. S'engage alors un jeu entre bourreau et victime. Qui est qui, toutefois?
Le film trahit assez facilement son origine théatrale (écrit par son réalisteur Tony Piccirillo dont c'est le premier film), se déroulant sur 96 mn presqu'exclusivement entre les deux acteurs et dans un seule pièce. le réalisateur tente d'aérer son récit grâce aux flash-backs, le film ressemblant à un puzzle avec multiples fausses-pistes visuelles tentant le spectateur de mener sa propre enquete. S'entrechoquent les scènes se déroulant dans le passé... mais pour quelle raison? De nouveaux persoannges entrent ainsi en scène, tendant à montrer que les certitudes de Tom sur l'origine de sa contamination ne sont pas si claires. et même si Dan était vraiment séropositif, quelle preuve de la contamination pendant leurs rapports?
le suspense est prenant, le film glissant sur le chemin de la fameuse dialectique hegelienne entre maître et esclave et devient petit à petit un jeu sur la vérité en trompe l'oeil, sous forme policière. vérités & mensonges, si proches! Le montage, aussi, tente une approche saccadée, coupant certaines phrases, certains regards afin de mieux faire exister le doute, la tension, le dilemne. et de rythmer le film en mélangeant un passé qu'nn ne sait ni proche, n lointain, rajoutant le doute dans l'esprit du spectateur.
Performance, ensuite, des deux acteurs principaux. Speedman en animal blessé, volontaire, violent, déterminé. Marsden en jeune yuppie à la vie pas aussi claire qu'il prétend être mais peut etre pas aussi dissolue que le récit nous plait à faire croire. Beaucoup de faux-semblants et de certitudes qui s'effondrent au fur et à mesure. Une excellente tension entre les deux hommes, une violence des propos et des dialogues plutôt acides dans les réparties & accusations diverses. James Marsden est totalmenrt convaincant dans son role de torturé qui voit vaciller sa vie, jusqu'à en devenir à la fois émouvant et terrifiant.
le suspense restera maintenu et tendu jusqu'à la dernière image, mais
SPOILER
même celle-ci ne faisant aucunement résolution du fondement même du film! Laissant le spectateur penser ce qu'il aura bien envie de penser sur la culpabilité réelle de chacun des protagonistes
END SPOILER
Le film demeure en outre plutot ambigu dans son discours. il peut soit passer pour un récit totalement homophobe, ou paraitre exactement l'inverse... c'est en cela qu'il demeure fascinant, car les points de vue se valent autant l'un que l'autre. Un vrai tour de force.
le film tente de gommer son origine pauvre (le budget n'a pas du excéder les 200 000 $, les acteurs ayant accepté de rogner considérablement sur leur salaire) en se concentrant sur les acteurs, le scénario alambiqué et les effets de mise en scène pour dynamiser le récit. En cela, le film réussi son pari.
Le film est dispo en Z1 Chez Screen media. Compression médiocre (1.78 avec 16/9) et un dolby 2.0 plutot dynamique sur les ambiances, la musique (excellente et désenchangtée), les effets sonores. les dialogues sont concentrés sur la voix centrale, parfois couverte par les sons environnants. aucun sous-titre (hormis de l'espagnol).