
Dans l'escalier C d'un immeuble de Paris 14e - toutes sortes d'histoires s'entrecroisent. Forster Lafont (Renucci), jeune critique d'art, fils d'un grand diplomate, qui joue les cyniques; son ami Bruno (Bacri), un dilettante qui n'a jamais ni travail ni argent, mais va prendre un nouveau départ avec l'arrivée dans l'immeuble d'une jeune femme Charlotte (Florence Giorgetti) - et de sa petite fille Anita; Claude (Jacques Bonnaffé), homosexuel qui vient d'être plaqué par son ami Al; Joss, un typographe qui rentre ivre tous les matins; Béatrice (Frot) et Virgile (Gaston-Dreyfus), jeune couple type qui n'en finit pas de se chamailler, de préférence dans les couloirs ! Et puis, une dame seule, beaucoup plus âgée : Mme Bernhardt.
Film choral d'après le roman éponyme d'Elvire Murail (qui fut l'un de mes bouquins de chevet étant ado!). Adaptation sage mais néanmoins réussie, le cynisme et la méchanceté du personnage de Lafont transpire par tous les pores de Robin renucci. Répliques cinglantes, méchanceté à toute épreuve, jusqu'à ce qu'une série d'événements tragiques remettent en cause sa manière de voir les choses.
On croise une Fiona Gélin encore à poil de manière tout à fait gratuite. (Hors sujet :C'est de la voir aujourdh'ui qui est un vrai choc : recousue de partout du visage pour faire plus jeune, elle donne l'impression de faire dix ans de plus que son age

Belle partition de Raymond Alessandrini, au thème principal en forme de partition pour piano mécanique cassé, au diapason de la vie du héros. La description de tout ce petit monde estplutot bien vue, en petites touches complices et assassines. Bien dans ses années 80 et son royaume du fric, du superficiel, de la femme qui veut le pouvoir jusqu'à décidé quand elle souhaite faire l'amour (Catherine Leprince en relation publique "qui ne connait rien au public mais qui a les relations" est parfaite, bien qu'elle joue comme une planche à repasser)
La fin du roman a cependant été changée... on ne pouvait visiblement pas adapter un roman où le héros devenait homosexuel à la fin

En tous cas un joli film intimiste, peuplée d'une galerie de portraits somme toute attachante.
Vu sur une vieile VHS Proserpine (1.66:1). il existe visiblement un DVD Zone 2 chez AMV mais je ne l'ai jamais vu en vente
