
Jonathon Ratcliff, un américain, travaille pour un agence de tourisme grecque à Athènes et, un jour, suite à un choc, il perd la vue. Un savant, le Dr. Steiger, lui offre une machine fonctionnant sur le principe du sonar qui, connectée à son cerveau, lui permet tout de même de percevoir son environnement ! Parallèlement, dans la ville, un maniaque, surnommé le tueur au scalpel, assassine des jeunes femmes...

Huit ans après ses premiers coups d'essai en tant que réalisateur, Nico Mastorakis revient à la mise en scène avec ce "Blind Date", un thriller mêlant science-fiction et thriller. J'allais écrire thriller horrifique, mais bon, les scènes de meurtre sont systématiquement coupées au moment du coup de scalpel fatal.

Mastorakis veut faire "moderne" et, dans ce sens, n'y va pas de main morte. Nous avons affaire à un véritable déluge de walkman Sony, baskets à scratchs, montre à quartz Casio, console de jeux vidéos Intelvision... Pour se détendre, le héros, avant de perdre la vue, passe ainsi ses soirées à jouer au casse-briques sur huit télés simultanément. Autres temps, autres moeurs !

Mastorakis semble aussi viser la modernité technique avec un travail très insistant sur le son - ce qui n'est pas illogique pour un film dédié à un aveugle. Le mixage original était ainsi en Dolby. Et la vision "radar" de Ratcliff recourt à des effets spéciaux de numérisation de l'image alors très audacieux. Dommage, dès lors, que Mastorakis semble si fasciné par ses gadgets qu'il en oublie de raconter son histoire. Après un prologue saisissant, nous perdons longtemps de vue le tueur par exemple... Tueur dont l'idendité sera facilement devinée par le spectateur le moins attentif.

La distribution ne fait guère d'éclat : Joseph Bottoms, le "héros" est insipide, une juvénile Kirstie Alley joue les utilités, et Keir Dullea est
franchement sacrifié !

Il y a tout de même des bons points à signaler. Mastorakis trace un portrait d'une Athènes moderne, tout en béton et acier, totalement différente de la vision folklorique délivrée habituellement au cinéma. Certaines scènes de tension fonctionnent remarquablement bien, Mastorakis sachant gérer la tension et la cruauté avec une maestria étonnante : le meurtre d'ouverture, la poursuite sur le toit d'un immeuble, devant un énormé néon Coca Cola, par exemple.
Le personnage principal est victime d'un traumatisme qui nous le présente comme un personnage un peu pervers, espionnante la femme qu'il l'aime, mais sans pouvoir l'approcher. Beaucoup de bonnes idées, mais une exécution fouillis donc, pour cette curoisité datée... On remarque qu'à la fin du générique, il nous est annoncé que le personnage de Jonathon Ratcliff va revenir dans un second film. Velui-ci ne fut apparemment jamais tourné...

Vu sur la VHS Atlantic, qui présente le film au cadrage 1.66 respecté, en VF sur piste mono standard...

Il existe un DVD US supervisé par Mastorakis, avec une bonne copie et des bonus
