
Le père Lamont enquête sur la mort mystérieuse du père Merrin, survenue à la suite d'un exorcisme, et va devoir combattre le démon Pazuzu que la jeune Regan a toujours en elle...
Je n'ai pas trouvé de topic sur ce brillant film alors qu'on ne compte plus les pages engendrées par la copie rendue par le finlandais-batteleur...
Un film qui n'a pas manqué de décontenancer son public en demande d'effets après le film-sensation de William Friedkin. La réputation qu'il traine depuis tant d'années est celle tout au plus d'une grosse baleine échouée sur les rivages d'une cinéphilie décadente, au mieux un pensum raté qui revêt les oripeaux du navet de base... à tort!
Cinéaste visionnaire, John Boorman évite tous les effets grandiloquents du premier film (si ce n'est dans sa dernière partie comme par hasard repensée par le studio), sa dimension ordurière à grands renforts d'effets sonores et d'horreur tape-à-l'oeil pour imposer sa fable métaphysique aux confins de la religion, de la science et des mythologies africaines. La lutte du bien et du mal prends chez lui une tournure beaucoup plus complexe, introspective et fondamentale et ne lésine pas pour autant sur le spectacle en plantant un décorum qui s'affirme par sa radicalité esthétique : miroirs tourneboulants, pitons éthiopiens hostiles dans leurs expressivité dramatique, prisons de verre des building new-yorkais... le mal y est un mystère caché, une quête à remonter, bien plus probant et opératique que dans la vision primaire et brutale offerte dans premier opus. Un film définitivement adulte.
Lors de la présentation du film, cette vieille baderne de William Friedkin s'esclaffa de la totale vacuité de l'entreprise et l'incompétence selon lui éclatante de l'équipe du long metrage. On peut très bien imaginer dès lors que la vision de Boorman, qui distille d'ailleurs une poésie lancinante relayé par un thème musical dédié au personnage de Regan en total harmonie avec le projet global de cette suite puisse laisser de marbre le réalisateur de "Cruising" et "Rampage". Conflit profond de personnalité.
L'une des plus grandes méprises cinéphiliques de l'histoire.