de Waris Hussein
avec Shirley MacLaine, Perry King

Norah Benson Une jeune bourgeoise new-Yorkaise (Shirley Mc Laine dans une de ces seul –si ce n’est la seul- apparition dans le fantastique) voit sa vie bouleversée quand son frère Joel Delaney (Perry King) est arrêté et interné en hôpital psychiatrique après qu’il ai agressé le propriétaire de son appartement qui se trouve être le père d’un amis très proche, Tonio Pérez.
De jour en jour le comportement de Joel subit des changements inexplicables, des brusques sautes d’humeur et des accès de brutalités absolument incompréhensible.
Les événements prennent un tour particulièrement dramatique quand Norah retrouve la fiancée de son frère décapitée dans son appartement, la tête pendue par les cheveux à une plante verte…
...Difficile d’aller plus loin sans spoiler méchamment, ce qui serait bien dommage.


Coincé entre les succès retentissant de ROSEMARY’S BABY et de L’EXORCISTE, « The Possession of Joel Delaney » est aujourd’hui bien injustement oublié.
A la fois typique d’un courant réaliste du film d’horreur des années 70 (il précède l’exorciste de 2 ans et le personnage de Shirley Mc Laine ressemble comme deux gouttes d’eau a la Chris Mc Neil du film de Friedkin) le film frappe d’abord par son refus manifeste de tout artifices « d’hyper dramatisation » classique –on notera en particulier l’absence totale de musique pour souligner les moments choc-
On est loin ici des effets spectaculaires du film de Friedkin ou de l’humour noir du chef-d’œuvre de Polanski, ce qui peut sans doute expliquer l’échec commerciale du film a sa sortie et l’oubli profond dans lequel il est tombé depuis.(je ne crois pas qu'il fut même distribué en france à l'époque?)
Le style est sec, presque documentaire (la séance de Santeria chez le guérisseur portoricain) et on est ballotté entre l’ennui (que l'on ateint jamais vraiment!

...Ce qui n’en donne que plus de force a la dernière demi-heure, franchement traumatisante.
J’ai regardé ça, la bouche béante, absolument scotché par la violence dérangeante de ces dernières scènes (non, n’essayez pas je ne vous dirais rien !

Impossible aujourd’hui d’oser ce genre de scène, qui plus est dans un « grand » film (c’est produit par la Paramount et Mc Claine etait alors au faîte de sa gloire)
La dernière image sur la plage, sans qu’un mot soit dit, sans effet de musique, sans éclairage tarabiscoté et franchement glaçante et fait definitivement basculée cet oeuvre dans le mode "Majeur".
Toute la force du film vient du jeu de contraste entre l’univers hyper cossu de Norah, sa maison sur Park Avenue, ses soirée chic et mondaine et puis le grain de sable qui vient gripper la jolie –mais fragile- mécanique, la forçant a plonger dans un monde parallèle, tellement proche mais qui lui est complètement etrangé : les quartiers pauvres de spanish harlem, le cérémonial de la Santeria (le film préfigure en quelques sorte « les envoûtés » de Schlesinger, 15 ans après) la brutalité des meurtres rituels, et l’explosion de violence malsaine qui clôturent le film.
L’interprétation est excellente, à commencer par Mc Laine et Perry King ; tout comme l’utilisation du décor New-yorkais, passant des quartiers huppé aux bas fond les plus miséreux et la représentation du choc des cultures.
Pour les amateurs de l’horreur made in 70’s (...vous savez, celle ou on prend son temps pour vous construire des personnages et une intrigue !

A decouvrir absolument!

