Tara King/John Steed : Mon reve le Plus Fou

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Superwonderscope
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Tara King/John Steed : Mon reve le Plus Fou

Message par Superwonderscope »

j'ai vu hier soir un épisode assez curieux de la saison 1968 de Chapeau Melon Bottes de Cuir/ the Avengers : Mon Reve le Plus Fou.

Le scénario de Philip Levene est assez ingénieux (un faux "agresso-therapist" fait subir des sessions afin de libérer la violence et la haine enfouis au creux de ses patients en "tuant" dans leurs reves les personnes qu'ils détestent le plus. bien sûr, de vraies victimes tombent et, comme par hasard, Steed est averti par une femme du lieu du meurtre avant qu'il ne se déroule. Très formulaïque mais...

Ce qui m'a titillé, c'est que ce soit réalisé par Robert Fuest. Et j'ai assisté à un des meilleurs épisodes de la série avec Tara King!.
J'ai retrouvé son aptitude à tirer parti des décors très bizarres qu'il affectionne (cf Phibes et surtout les Decimales du Futur), cadrages flashy mais toujours en cohénrence avec le propos, jouant sur la folie ambiante ainsi créée. Il y a deux décors surprenants : l'un, totalement blanc avec de grosses lettres rouges sur le mur du fond...la camera recule et on découvre le mot "observation" en étant dans un cabinet de psychiatre.

Un autre : un bureau d'un PDG d'une société "Acme" (clin d'oeil?) spécilaisé dans l'optique : des bureaux parallèles surmontées de plaques de verre multicolores donnant des effets de lumière assez curieux. Va s'en suivre une bagarre entre Tara King et son agresseur, bagarre particulièrment réussie et assez violente.

La violence des meurtres à l'arme blanche m'a paru étonnante, aussi. le premier faus-vrai meurtre en séquence prégénérique est surprenant! Même si le ton léger reprend parfois le dessus.

Bref, une réalisation cup de poing, très travaillée visuellement parlant, une vraie bonne surprise de R.Fuest qui donna ainsi le ton qu'il allait retrouver pour ses films suivants (quand on lui laissa toute la créativité nécessaire, bien sûr).

Sur cet épisode, voir :

http://theavengers.tv/forever/king-27.htm
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Steed 3003
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Message par Steed 3003 »

Tout à fait d'accord! Un des épisodes les plus violents jamais réalisés pour la série. D'ailleurs sais-tu qu'il s'agissait de la première réalisation de Robert Fuest ? Sa maitrise est impressionnante!

Voici une critique bientôt disponible sur le site mis en signature:

On pouvait craindre le pire de cet épisode : encore une histoire sur le thème éculé de l'hypnose ! Et pourtant...

Philip Levene écrit ici un des épisodes les plus violents (tant moralement que physiquement) des « old avengers » (soit les 6 premières saisons), mais aussi une de ses meilleures histoires. Son scénario tranche avec le ton bon enfant qui régulait souvent la série. Il exploite le thème de l'hypnose de manière nettement plus convaincante que l'avait fait Robert Banks Stewart pour Les aigles. Philip Levene nous surprend durant tout l'épisode tant par son habileté à piéger le téléspectateur (le meurtre est-il virtuel ou réel ?) que par son schéma narratif (nos deux agents n'arrivent pas par exemple sur les lieux du crime juste après l'écran titre), qui s'écarte quelque peu des standards de la série. Quelle bonne idée d'avoir donné un prétendant à Tara (on s'étonne d'ailleurs que les scénaristes n'aient pas pensé plus tôt au potentiel comique de ce type de personnages), ce qui donne lieu à de nombreuses scènes de franche rigolade et permet au spectateur de découvrir les sentiments de Tara King envers son partenaire. L'écriture vive et alerte de Philip Levene donne à cet épisode des airs de films à suspense. De plus, il crée avec le docteur Jaeger (aux séquences d'« agresso-thérapie » hallucinantes) un des meilleurs méchants de la série, car un des plus complexes et des plus terrifiants.

Première réalisation de Robert Fuest pour la série, et première réalisation de celui-ci tout court, et autant dire que ce premier contact avec la série est largement concluant. Un talent est ici véritablement révélé. Comme le scénario, sa réalisation tranche avec celles de la saison précédente. Si ces dernières, par leur grand classicisme, avaient le mérite de vieillir particulièrement bien ; la série paraissait parfois un peu figée et se répétait souvent (voir par exemple les scènes d'attaque dans Meurtres distingués et le Vengeur volant). Robert Fuest travaille ici sur une large échelle de plans ; il réussit le tour de force de donner son propre style à la série (on reconnaîtra facilement ce style dans les autres épisodes qu'il a réalisés) : un montage serré, de nombreux zooms , des scènes filmées la caméra à l'épaule, des champs/contre champ limités au minimum pour les scènes de dialogues, la recherche d'angles inédits... Les scènes d'« agresso-thérapie » sont réalisées de manière diablement efficaces, il en est de même pour les scènes de meurtre. En général, Robert Fuest se montre aussi à l'aise dans les scènes de comédie, que dans les scènes d'action, pour une fois vraiment impressionnantes. La direction d'acteurs est une des meilleures de la série : Peter Vaughan fait ici une composition exceptionnelle dans le rôle de Jaeger, dans un rôle ingrat Edward Fox (Teddy) s'en tire très bien, Philip Madoc (Slater) est épatant en employé frustré. De plus, Linda Thorson est remarquable dans cette épisode, qui lui donne enfin l'occasion d'élargir son jeu ; seul Patrick Macnee déçoit par son léger cabotinage. Pour finir de vous convaincre, regardez ces mouvements de caméra à 32'04" et à 40'53".

Tara King fait dans cet épisode preuve de beaucoup d'humour dans cet épisode. Un humour certes moins recherché et moins cinglant que celui de Mrs Peel, mais tout aussi agréable. On remarquera que ses cheveux sont longs ou mi-longs selon les scènes ! On voit pour une fois Steed perdre patience et s'énerver ; son personnage continuera dans cette lancée durant la saison. Un grand moment d'humour dans l'épisode : quand Steed prend le prétexte de se prendre pour un cheval pour consulter Jaeger. Les sentiments de Tara pour son partenaire sont devinées de manière sous-jacente mais non équivoque dans cet épisode. Enfin, ne manquez pas le tag final où Steed révèle les raisons de son goût immodéré pour le champagne (allez, je vous le dis : c'est tout simplement parce qu'il aime ça !).

Entre la gigantesque et impressionnante salle d'observation, la salle d'« agresso-thérapie » et les extérieurs ensoleillés, on est comblé dans cet épisode. Seul, le bureau de Peregrine paraît bien vide.
Les chemises jaunes et les costumes marrons de Steed ont du mal à passer. Tara King est, elle, particulièrement bien habillée tout au long de l'épisode.

La musique de la séquence d'introduction est parfaite ; après le niveau descend, mais la musique reste agréable.


EN BREF : Un scénario surprenant doublé d'une réalisation d'une rare inventivité, avec de plus une Linda Thorson en très grand
LE site sur Chapeau Melon et Bottes de Cuir:
http://www.theavengers.fr
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