Pécho une fortune dans une solderie, voilà que je vous parle de Striker, sorti en zone 2 grace à Prism sous le faux nom de "Cobra Mission".
Synopsis
Frank Zagarino est encore blond et vient de jouer dans 2 épisodes de "Dynasty" (comme quoi ça ouvre des putains de portes) quand Enzo -l'ami des Templars- G. Castellari lui confit le rôle sans doute archi-convoité de Slade, un mec qui travaille avec zèle et amour dans une blanchisserie... Pourtant et paradoxalement, le Slade n'est pas forcement clean et se voit inculpé d'un faut crime pourri (avoir assommé un motard qui voulait le racketter) dans le but d'être utilisé par des inconnus pour libérer un ancien pote détenu au Nicaragua. Alors bien sûr, c'est un peu tiré par mes poils de barbe comme scénario mais qu'importe, j'ai le poil suffisamment dense pour accepter la suite de cette histoire dont l'intérêt ne fléchit pas.
En effet, à peine déboulé au Nicaragua, Slade rencontre Marta, son contact sur place qui compense son vilain prénom par un physique sommes toutes agréable (comme quoi ses parents n'ont pas tout foiré).
Bref, Slade fait sa connaissance et dès lors, le couple improbable s'en va t'en guerre (mironton mironton mirontaine...) pour libérer Morris. Bien entendu, libérer Morris, c'est pas si simple mais fort heureusement Slade a pensé à tout et s'est doté d'un arsenal des plus classe dont on retiendra surtout le magnifique lance-pierre-type-kinder-maxi capable de lancer des boulettes explosives (Oh, il m’a fait bobo avec sa boulette !)...
Slade tue, tue et turlututue jusqu'à libérer son ami Morris qui le remerciera bien entendu d'un large sourire et d'un regard de benêt (c'est comme ça entre amis mauvais acteurs). Malheureusement, les méchants n'ont aucunement l'intention de laisser fuir leurs proies au bout de 45 minutes de métrage et décident donc de traquer nos trois copains à l'humour assez affligeant à travers la jungle...
Avis avisé
Enzo file un mauvais coton lorsqu'il tourne "Striker". Fini les films de violence urbaine bien secs ou les western de fous (je suis encore raide de Keoma), Castellari plagie maintenant "les dents de la mer" avec "L'ultimo Squalo", tourne sa "fabuleuse" trilogie post-apo d'inspiration "Mad Max 2", s'enfonce dans les abîmes de la bouse avec "Sinbad le prince du nanar" et se termine en enchaînant les épisodes de la série has-been-dès-sa-création "Extra-large" avec le filiforme Bud Spencer. Une bien mauvaise passe en somme.
Striker se situe donc en plein milieu de cette période et plagie lui aussi honteusement un film américain sorti tout juste un an plus tôt (on attend pas que ça refroidisse en Italie): Rambo 2, la mission. Là aussi notre héros musculeux se voit confier une mission. Là aussi il doit libérer des gens, faire équipe avec une fille sympatoche (qui meurt) et, là encore notre inexpressif imberbe sera fait prisonnier et torturé avant de rentrer au pays pas content... C'est quand même pas un taf de rigolo le copier/coller. On est obligé de se démarquer, d'essayer de faire mieux que l'original et d'être inventif. Et inventif, Castellari sait l'être. Pour preuve, il décide de prendre tout le monde à contre-pied et de faire largement moins bien que l'original (je pense que c'est un souhait, pas possible autrement) en rendant son scénario plus improbable, ses scènes d'actions toujours plus cheap et son héros toujours plus grotesque. Dans cet esprit, le pauvre Zagarino se retrouve donc avec un lance-pierre en guise d'arc à poulie et un fusil qui fait un "piou piou" type fusil laser hystérique en lieu et place d'un M-16. Ca calme.
Les dialogues eux aussi (du moins en VF) sentent bon la bouse typée cour de récrée avec 12 fois la phrase "c'est pas pour rire" ou "c'est pas des blagues". Chapeau bas le dialoguiste, on dirait du Prévert. Parmi les répliques cultes, nous noterons quelques excellentes vannes comme "je travaille chez un blanchisseur alors le linge sale, je connais" ou quelques phrases qui font "tilt" dans mon esprit de malade: "Fais moi monter Morris et Marta, ou je t'explose la cervelle". Alors là, je m'insurge : Marta, oui, mais Morris, c'est pousser le bouchon un peu loin.
Bref, vous l'aurez compris, "Striker" c'est un peu la déprime de Castellari, la pelle qui l'aidera à creuser encore un peu plus dans les abîmes de la tristesse, un copier/coller de Rambo noyé parmi tant d'autres. Bien dommage d'autant qu'on voit que Zagarino y croit, qu'il tente même d'avoir des émotions et autres tics de vrais acteurs... Mais non, rien y fait, c'est bien du nanar première pression qu'on a là...
Striker (1987) Enzo G. Castellari
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Sans le moindre complexe et sans le moindre sentiment de solitude, je continue d'alimenter mes threads en informations on ne peut plus vitales.
Aujourd'hui, je vous propose un comparatif Striker / Rambo 2 sur une scène qui va au-delà des limites du plagiat...
Voici donc nos héros crispés qui se munissent de leurs armes. Stallone sort une flèche explosive alors que Zagarino sort son lance-pierre de guerre :

Les méchants respectifs sont perplexes : "Mon Dieu, l'aurai-je énervé au point qu'il décide de me faire bobo avec sa boulette ?"

Déterminés, les héros bandes...

...leurs armes respectives :

Les méchants comprennent, ils ouvrent la bouche et prennent un air benet : "Mon Dieu, cet homme est agressif et en veut à ma santé corporelle !!"

Et là, la malheureuse victime comprend brutalement qu'elle aurait jamais du faire chier Stallone / Zaga :

Beaucoup d'autres scènes de ce genre sont dégottables dans Striker. Perso, je préfère la copie à l'original (je trouve que le lance-pierre est l'arme ultime
) mais c'est à vous de juger
... En attendant, un grand merci à m'sieur Castellari !
Aujourd'hui, je vous propose un comparatif Striker / Rambo 2 sur une scène qui va au-delà des limites du plagiat...
Voici donc nos héros crispés qui se munissent de leurs armes. Stallone sort une flèche explosive alors que Zagarino sort son lance-pierre de guerre :

Les méchants respectifs sont perplexes : "Mon Dieu, l'aurai-je énervé au point qu'il décide de me faire bobo avec sa boulette ?"

Déterminés, les héros bandes...

...leurs armes respectives :

Les méchants comprennent, ils ouvrent la bouche et prennent un air benet : "Mon Dieu, cet homme est agressif et en veut à ma santé corporelle !!"

Et là, la malheureuse victime comprend brutalement qu'elle aurait jamais du faire chier Stallone / Zaga :

Beaucoup d'autres scènes de ce genre sont dégottables dans Striker. Perso, je préfère la copie à l'original (je trouve que le lance-pierre est l'arme ultime

