
(Jeudi sur W9)
2 ans après RAMBO et un an avant RAMBO II, Jugnot décide de mettre en scène un anti-héros franchouillard, marqué par une vie de solitude, écartelé entre son devoir de guerrier du macadam et sa compassion pour les jeunes âmes perdues dans la jungle urbaine

Son nom ? Pinot. Pinot le sans grade, l'officier de carrefour, intègre mais sans envergure, condamné aux basses besognes. Bien entendu, sa vie va connaître un tournant au moment venu de la rencontre avec une jeune junkie amoureuse d'un punk sans le moindre attachement pour elle.
De cette rencontre, le film fait voler en éclat les clichés sur les "flics fachos" et les "jeunes délinquants', chacun essayant de comprendre l'autre pour échapper à la solitude de son existence. On comprend vite que Pinot n'est pas fait pour ce milieu macho, beauf et violent (cf la scène de la tentative de viol) et que cette fille, trop sensible, n'est pas faite pour ce milieu punk ; mais les 2 sont si terriblement seuls qu'ils se cherchent un clan, une famille, sans nécessairement faire les bons choix.
Bon, dit comme ça on dirait pas, mais le film reste tout de même une comédie très drôle (Pinot, dans le bus, criant "mort aux vaches !" à l'intention d'un gardien de la paix, encouragé par une bande de punks, ou le génial "Pinot, RENDEZ L'ANTENNE !").
Le film réussit ce qui est sûrement le plus difficile dans une comédie : être à la fois drôle et touchant, quelque chose que les Inconnus, par exemple, ont de plus en plus de mal à retrouver dans leurs derniers films. En évitant les clichés, PINOT SIMPLE FLIC parvient à rendre réellement attachant ce pauvre Pinot, perdu dans un monde trop insensible pour lui.