Slipstream - Anthony Hopkins (2007)

[Superwonderscope]

Non, ce n'est pas un remake du film éponyme de Stven Lisberger.

Il s'agit d'un film écrit, réalisé et interprété par Anthony Hopkins. Il raconte l'hisoire d'un écrivain malade, et qui, lors de l'écriture d'un policier à suspense, commence à voir apparaitre ses personnages dans la réalité... tout comme l'inverse se vérifie aussi.

On retrouve avec lui Christian Slater, John Turturro, Gavin Grazer, Camryn Manheim, Jeffrey Tambor, Kevin Mc Carthy (dans son propre rôle!)? Christopher Lawford (déjà dans The world's fastest indian) et Fionnula Flanagan

Le tournage a démarré le 12 juin dernier, pour une sortie à l'été 2007. Une production New Line, donc de fortes chances pour que Metropolitan distribue le film en France.

[Manolito]

Le film s'est finalement monté sans new line, de façon assez indépendante et a été montré dans divers festivals et marchés, en ayant apparemment du mal à trouver des distributeurs. Aux USA, il a eu une sortie limitée avant de finir rapidement sur le marché dvd, chez sony.

"Slipstream" est un film qui laisse songeur, entre le Lynch de "Lost Highway" et l'Oliver Stone de "U Turn" ; on sent beaucoup d'ambition artistique derrière le projet de la part d'Anthony Hopkins. Mais ces ambitions finissent par flirter avec la franche prétention, la confusion (volontaire, certes, mais néanmoins pénible à subir quand même), pour aboutir finalement à un twist éventé (et bien spoilé dans le post ci-dessus ) et à un propos thématique quand même bien rabâché. Rien de neuf sous le soleil, donc, à part un film visuellement et techniquement très soigné, mais qui laisse sur une forte impression de frustration. Certains adoreront peut-être... Moi, je reste très dubitatif...

[Superwonderscope]

En effet, difficile de ne pas penser à David Lynch.
Dès le début, le spectateur est agressé visuellement par un montage rapide de multiples plans et scènes sans aucun rapport et sans sens apparent. Puis, petit à petit, l'ordre s'organise dans le désordre assumé. Il faut vraiment se laisser porter par les images plutôt que de tenter d'y trouver un sens. J'étais assez réfractaire les dix premières minutes, puis l'incongruité des images, les embardées contre le système hollywoodien (des acteurs qui réécrivent tout en passant par les réalisateurs-gamins, les producteurs survoltés, l'environnement noyauté part les syndicats et les agents... il y en a qui ont du apprécier ) et les allers/retours entre réel et fiction, puis les inter-pénétrations des uns avec les autres.... je me suis laissé aller et j'ai au final bien apprécié. Le final donne l'explication du désordre apparent...
J'ai adoré les dialogues entre le scénariste (Hopkins, donc) avec Kevin McCarthy qu joue son propre rôle, en route dans le désert. En noir et blanc/scope, comme dans l'Invasion des profanateurs, qui fait référence justement au film. Superposant des images du film de Siegel avec le film dans le film. C'est très cinéma gigogne, ça fait utiliser son ciboulot et joue sur les connaissances cinéma - tout du moins pour mieux profiter de l'exercice d'équilibriste.
Visuellement, c'est une splendeur (Dante Spinotti, quand même), avec un crédit technique de haute volée. Cadre impeccable, montage de précision (et d'un point de vue sonore, aussi, c'est quelque chose).. Ca va irriter les amateurs de cinéma-facile-à-digérer (voire les repousser) mais pour une fois qu'un auteur (Hopkins réalise, écrit et fait la musique du film - donc un auteur, un vrai) a des idées et qui sait les mettre en image, même si tout n'est pas au point, ça fait plaisir. Orgie des sens, parfois un peu trop ampoulé, mais les excès m'ont plu.

vu sur le DVD Z2 français AAA, en 2.35:1 et 16/9e (tourné en Panavision Genesis - marrant, car l'un des personnages parle de la mort de la pellicule au profit du digital au début du film!-) avec VF et VO 5.1, et st français amovibles. le tout de bonne tenue, sans poussières ni compression notable. Bande annonce.