Sorti chez nous sous le titre franchement explicite de "la grande casse", cette succession de poursuite automobile sera le premier film de H.B. Halicki.
L'homme est depuis toujours passionné d'automobiles, à tel point qu'il possède à l'époque la plus grande collection de voitures miniatures du monde. Quand il se décide à passer à la réalisation, c'est bien entendu pour faire son film hommage aux monstres mécaniques. Il s'appellera "Gone in 60 seconds"...
Le film nous raconte l'histoire d'un gang de voleurs de voiture fort bien organisé qui décroche un jour le contrat ultime : Voler 48 voitures de prestige en 5 jours. La tâche est d'autant plus ardue que Vicinski (héros, assureur et chef du gang joué par Halicki lui-même) s'impose des règles morales assez strictes : Ne voler que des voitures assurées afin de ne pas pénaliser leurs propriétaires

Disons le clairement, « La grande casse » est sur le plan cinématographique une pure daube. Le scénario est filiforme, les personnages ridicules, les situations incohérentes, le montage foireux, la musique très bof et l’humour assez raz des pâquerettes. Non, ce qui fait l’intérêt de cette grande casse, se sont bien sûr les poursuites en voiture. Là, on passe tout de suite dans un autre registre avec bien sûr LA poursuite, celle qui rendra le film célèbre de par les étonnantes performances qu’elle propose… Tout d’abord en terme de durée : 40 minutes (les 40 dernières minutes du film), c’est par rien. Et pourtant, on ne s’ennui pas une seconde. Vicinski au volant de son Eleanor tente coûte que coûte de semer la volaille qui lui colle au train. On passe de l’autoroute au milieu urbain en faisant un petit détour par une usine et des docks. Impressionnant, le rythme ne mollit à aucun instant et lorsqu’on pense que la course va enfin prendre fin, elle repart de plus belle… La poursuite est cependant entachée par quelques scènes supposées drôles avec notamment 5 blacks fumeurs de joins dissertant sur l’état de leur voiture après le passage de Vicinski. Qu’importe, ça reste du lourd. Eleanor vole, dérape, hurle et se déforme à tel point qu’on se demande comment le monstre de puissance parvient encore à avancer ! Et pourtant elle avance, et à vive allure !
L’autre perf de cette longue course, c’est le nombre de voiture plus ou moins démolie à l’écran : 93 ! C’est beaucoup… Pour certaines, ce ne sont que des chocs (assez violent toutefois) pare-choc contre pare-choc, mais pour d’autres, ce sont des sauts, des tonneaux et des collisions assez impressionnantes…
Bref, vous l’aurez compris, « La grande casse » n’est pas un film fait dans la dentelle. Les courses ont tout de même un peu vieillit puisque chaque blockbuster se doit aujourd’hui de nous proposer un truc toujours plus impressionnant et destructeur (Matrix reloaded, Terminator 3 et Bad Boys 2 étant les derniers en date) mais tant de taule froissée sans images de synthèse, c’est pas la même chose !
L’édition DVD (difficilement trouvable maintenant) TF1 propose une image restaurée assez classe, une VF mono d’origine et surtout des pistes VO 5.1 et DTS. Là, c’est la grande claque !
Concernant Halicki, il réalisera 3 films complets. Le second sera « Junkman », proposant lui aussi son lot de poursuite urbaine mais aussi de sauts toujours plus monstrueux. Le 3eme film de Halicki réalisateur sera « Deadline Auto Theft », un quasi-remake de son « gone in 60 seconds ». Là encore, nous aurons droit à toujours plus de casse et de poursuite…
Halicki décèdera sur le tournage de la suite officielle de la grande casse nommé judicieusement « Gone in 60 seconds 2 ». Il sera écrasé par la chute d’un château d’eau sous les yeux des journalistes alors qu’il préparait une nouvelle cascade (il était coordinateur des cascades sur tous ses films).
Ses 3 films sont édités en DVD aux US avec restauration, DTS et tout le toutim. L’ébauche « Gone in 60 seconds 2 » se trouve sur la galette de « Deadline Auto Theft ».
La création de ces DVD et des différents bonus a été supervisée par Denice Halicki, sa femme.
Elle sera aussi productrice du remake/hommage avec Nicolas Cage 26 ans plus tard. A noter (pour se donner une petite idée) qu’en terme de scénario par exemple, le remake est un véritable chef d’œuvre par rapport à l’original, ce qui vous donne une petite idée… Les grandes scènes du film de 74 sont par ailleurs reprises dans son remake :
- la découverte de la drogue et le flic qui déboule à ce moment là
- un nom de fille pour chaque voiture
- un tigre à l’arrière d’une des voitures volées là ou le remake propose un serpent
- les séances de "camouflage" des voitures volées
- etc.
Quelques images :








Le site officiel : La grande casse