
Au moyen âge, les vikings terrorisent les royaumes peuplant les îles de la grande-Bretagne ! Ragnar, roi d'une tribu viking, a un fils, Einar, guerrier impétueux et vaillant ! Mais Einar est un jour éborgné par le faucon d'Eric, un esclave des vikings capturé alors qu'il était enfant. Tous ignorent qu'en fait, Eric a dans ses veines du sang royal anglais !
"Les vikings", à l'instar d'un "King Kong", d'un "Tarzan l'homme-singe" ou d'un "Septième voyage de Sinbad", fait partie de ses films que j'adorais enfant, que je revoyais très régulièrement. Cela fait pourtant facilement vingt ans que je ne l'ai pas vu. J'ai profité de sa reprise cette semaine au Grand Action pour le revoir.
Premier constat : la salle "panoramique" du "Grand Action" (une des rares salles de répertoire à pouvoir proposer encore du 70mm) est dans un triste état. Le cinéma n'appartient plus au réseau Action depuis son rachat récent, qui avait été fait avec pas mal de pub. Mais bon, tous les accoudoirs sont déchirés, les fauteuils sont défoncés... C'est triste...

Le film est proposé dans une copie en vraiment bon état. C'est du 35mm 2.35 anamorphique, comme c'était le cas à l'origine, en vostf mono. Le film avait été tourné en Technirama, un procédé concurrent du CinémaScope lancé par Technicolor et aboutissant à des résultats assez semblables. C'est aussi un film en technicolor monopack (une seule pellicule étrait utilisé pour filmer en couleur alors que quelques années auparavant, on en utilisait trois, une par teinte bleu, vert, rouge). Une technique innovante donc, mais qui n'était pas encore totalement au point comme on peut en juger par une assez importante granulation !
"Les vikings" donc, revu aujourd'hui, m'a un brin déçu. La distribution est dominée par Kirk Douglas et Ernest Borgnine, excellents vikings ! Mais, à leurs côtés, les tourtereaux Tony Curtis et Janet Leigh sont un peu translucides. Certaines scènes d'action sont superbes (le duel final) ou contiennent d'excellentes idées (les haches pour escalader la porte). D'autres sont d'une maladresse très décevante, avec des cascades frisant l'amateurisme (l'attaque du petit bateau qui transporte Janet Leigh).
"Les vikings" est aussi un film extrêmement violent pour son époque. Même pour un film d'aujourd'hui, cette multiplication de viols et de tortures en tous genres reste impressionnante par sa franchise ! Même si les faits ne sont pas toujours explicites, pour un film de 1958, il y a de qui être réellement impressionné. Reste que cette histoire de demi-frères reste un peu confuse à suivre. Plus qu'un ensemble homogène satisfaisant, ce sont plus des passages isolés qui restent marquants : le faucon qui attaque Einar, Einar discutant de ses peines de coeur avec son père en plein coeur d'une beuverie, ou surtout la magnifique arrivée du premier drakkar dans le fjord, et encore les superbes funérailles vikings éclairées de main de maître par Jack Cardiff !
A noter : le film contient une scène fantastique, assez isolée, mais que j'avais complètement oublié, avec l'intervention d'Odin et de son souffle céleste !