Pari réussi en ce qui me concerne alors.Machet a écrit :faut dire que P. Jackson a tellement dit que son film effacerait l'affront du king kong 76, en se basant essentiellement sur son modèle illustre de 33, qu'on l'attendait au tournant. voili voilou.
King Kong - 2005 - Peter Jackson
Modérateurs : Karen, savoy1, DeVilDead Team
Ouah l'autre, hé, keskidi sur mon cul ?! TiensConnaissant Farlane (à qui tu réponds), ta remarque me fait doucement sourire... Le mec se serait fait tatouer un King Kong sur le cul que ça m'étonnerait même pas !

Bon c'est vrai que j'adôre ce gorille, même que après avoir acheté l'édition collector, j'ai hésité à acheté la version simple...
Non, en fait il n'y a pas à s'exciter. Je pense qu'il est normal d'être déçu de ne pas retrouver certaines séquences que l'on considère culte. Et comme il s'agit d'un remake, ben je suis désolé je trouve curieux de n'avoir pas retrouvé les éléments cités sur la page précédente (bon peut-être à part le brontosaure carnivore...). Car je rappel qu'il s'agit juste d'une mise à jour réalisée par un fan...
Mais sinon j'aime bien ce remake.
Probablement dans la version longue (puisque ce dino est lié à la scène du marais qui sera dans cette version).farlane a écrit : (bon peut-être à part le brontosaure carnivore...). Car je rappel qu'il s'agit juste d'une mise à jour réalisée par un fan...
Mais sinon j'aime bien ce remake.
Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
-
- Messages : 1771
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 8:31 am
- Localisation : Somewhere that's green
Je viens de me visionner la version longue. Les petits rajouts sont ma foi fort sympathique. Par rapport à la version de 33, il y a notamment un quasi-décalque de la charge du tricératops. Dommage par contre, que Jackson n'a pas jugé utile de rendre hommage à la scène où Kong s'acharne sur le métro aérien, la séquence qui m'avait le plus terrorisé lorsque j'était tout pitit.
Par contre, un truc qui devient de plus en plus énervant c'est qu'avant d'accéder au menu du 1er DVD, il faut se taper le logo Universal, le maintenant omniprésent spot contre le piratage (à force de le voir sur les dvd que j'achète, je sens que je vais passer du côté obscur et télécharger des films par paquet de 10 Go pour plus avoir à me le farcir celui-là !), un texte anti-piratage pour la Belgique, un texte stipulant que les avis exprimés par les intervenants dans les docs ne sont pas forcément conformes à ceux d'Universal gna gna gna.... bref plus d'une minute de perdue avant de pouvoir enfin regarder le film !

Par contre, un truc qui devient de plus en plus énervant c'est qu'avant d'accéder au menu du 1er DVD, il faut se taper le logo Universal, le maintenant omniprésent spot contre le piratage (à force de le voir sur les dvd que j'achète, je sens que je vais passer du côté obscur et télécharger des films par paquet de 10 Go pour plus avoir à me le farcir celui-là !), un texte anti-piratage pour la Belgique, un texte stipulant que les avis exprimés par les intervenants dans les docs ne sont pas forcément conformes à ceux d'Universal gna gna gna.... bref plus d'une minute de perdue avant de pouvoir enfin regarder le film !


-
- DeVilDead Team
- Messages : 21463
- Enregistré le : ven. avr. 30, 2004 9:09 am
- Localisation : Pyun City
Oui, c'est devenu quasi systématique chez beaucoup d'éditeurs.
Il est regrettable qu'il n'existe pas une loi pour attaquer ces éditeurs par rapport au temps que l'on perd à etre obligés de voir ces messages.
(Puisque qu'on vient d'acheter le film
) .
Mis bout à bout (et même si la touche avance rapide fonctionne), j'ai du perdre environ 6 heures de ma vie sur an de visionnage de films. Qu'on me les rende!
Il est regrettable qu'il n'existe pas une loi pour attaquer ces éditeurs par rapport au temps que l'on perd à etre obligés de voir ces messages.
(Puisque qu'on vient d'acheter le film

Mis bout à bout (et même si la touche avance rapide fonctionne), j'ai du perdre environ 6 heures de ma vie sur an de visionnage de films. Qu'on me les rende!
Oh really? Well then I'm sure you wouldn't mind giving us a detailed account of exactly how you concocted this miracle glue, would you ?
Vous pouvez aussi choisir d'opter pour un lecteur dont l'UOP est desactive.
Pioneer, SOny et quelques autres permettent cela.
En gros, plus aucune operation n'est interdite, vous pouvez demander le menu tout de suite, sauter n'importe quel chapitre, changer les langues et ST a la volee, sur tous les DVDs.
Chose qui devrait etre normale ... mais que les editeurs bloquent systematiquement avec un code UOP (User Operation Prohibited).
L'avantage du PC est qu'il offre cette solution dans la plupart des prgrammes de lecture DVD/media video.
Pioneer, SOny et quelques autres permettent cela.
En gros, plus aucune operation n'est interdite, vous pouvez demander le menu tout de suite, sauter n'importe quel chapitre, changer les langues et ST a la volee, sur tous les DVDs.
Chose qui devrait etre normale ... mais que les editeurs bloquent systematiquement avec un code UOP (User Operation Prohibited).
L'avantage du PC est qu'il offre cette solution dans la plupart des prgrammes de lecture DVD/media video.
RN

Pas mal cette version longue...
Le problème principal avec le King Kong de Jackson, c'est que tout est montré tout le temps... Ou c'est peut-être la musique, j'en sais rien, mais le film manque cruellement d'ambiance. Puis il en fait beaucoup quand-même... Là ou Spielberg met au point toute un stratégie flipante autour de la scène du T-Rex, Jakson nous en balance 3, cash (moins bien fait que celui de Jurassic, soit dit en passant). Alors c'est vrai que ces deux films ne se situent pas au même moment de l'Histoire du cinéma et de celle des effets spéciaux, mais je me demande si on gagne en "spectacle" et donc en "émotion" à trop en montrer. Je me demande si il y a bien évolution à présenter les choses de cette manière.
Au final, je crois que je me sens davantage concerné par le King Kong 33, par son esprit sauvage et brute, son côté authentique, et ces décors de rêve. Je me sens même plus intéressé par le romantisme sexué du king kong 76, par l'aventure proposé, par des acteurs attachants, et par la puissance de l'animal (quand il tape contre les portes, on sent bien toute la masse, la puissance... ça fout bien les chocottes
). Le king kong de Jackson gagne des points dans sa générosité, sa profusion, son amour, son envie d'en mettre plein la vue. On en a pour notre argent en quelque sorte, surtout sur skull Island, le film ne s'arrête jamais. Il manquerait peut-être un fil conducteur (des personnages qui existent et qu'on aimerait ????) qui permettrait de gommer cet aspect jeux video (niveau 1, niveau 2, etc). Il me semble effectivement que les personnages sont creux ou peu intéressants...
Le problème principal avec le King Kong de Jackson, c'est que tout est montré tout le temps... Ou c'est peut-être la musique, j'en sais rien, mais le film manque cruellement d'ambiance. Puis il en fait beaucoup quand-même... Là ou Spielberg met au point toute un stratégie flipante autour de la scène du T-Rex, Jakson nous en balance 3, cash (moins bien fait que celui de Jurassic, soit dit en passant). Alors c'est vrai que ces deux films ne se situent pas au même moment de l'Histoire du cinéma et de celle des effets spéciaux, mais je me demande si on gagne en "spectacle" et donc en "émotion" à trop en montrer. Je me demande si il y a bien évolution à présenter les choses de cette manière.
Au final, je crois que je me sens davantage concerné par le King Kong 33, par son esprit sauvage et brute, son côté authentique, et ces décors de rêve. Je me sens même plus intéressé par le romantisme sexué du king kong 76, par l'aventure proposé, par des acteurs attachants, et par la puissance de l'animal (quand il tape contre les portes, on sent bien toute la masse, la puissance... ça fout bien les chocottes

Il y a un p'tit détail qui me chiffonne
Tu resumes assez bien, Machet, mon impression si ce n'est que je n'aime pas du tout. Le KING KONG de Jackson, c'est super indigeste pour moi. Je n'ai vraiment pas aime du tout ! Et c'est long, long, long... Autre truc assez incroyable, c'est que dans le film original, King Kong etait une creature incroyable. Mais dans la version de Peter Jackson, King Kong est finalement banal. Banal car autour de lui, il y a tellement de dinosaures omnipresents qu'il serait moins chiant de capturer une autre bestiole (y'en a pleins ! Partout !) et il serait surement plus incroyable de l'exposer a la place d'un gorille plus grand que la normale.
Ca m'emmerdes de le dire car j'ai aime tous les films de Peter Jackson jusqu'a maintenant mais celui la, il est vide, c'est un produit surgele, tout froid avec une belle boite autour.
Encore un truc qui m'a scié. Tu as l'ecrivain a deux balles qui est sensé etre le tombeur de la nana. A cote, tu as le capitaine du navire, je ne sais plus qui est l'acteur, et il est largement plus charismatique. Dommage de ne pas l'avoir pris comme pendant amoureux, il aurait ete plus credible en sautant ici ou la de par son aspect resolument aventurier.
Extremement decevant pour moi !
Ca m'emmerdes de le dire car j'ai aime tous les films de Peter Jackson jusqu'a maintenant mais celui la, il est vide, c'est un produit surgele, tout froid avec une belle boite autour.
Encore un truc qui m'a scié. Tu as l'ecrivain a deux balles qui est sensé etre le tombeur de la nana. A cote, tu as le capitaine du navire, je ne sais plus qui est l'acteur, et il est largement plus charismatique. Dommage de ne pas l'avoir pris comme pendant amoureux, il aurait ete plus credible en sautant ici ou la de par son aspect resolument aventurier.
Extremement decevant pour moi !
"Fuck The World", Rambo
Tu m'etonnes. Y'a meme un moment ou tu te dis "Mais il est passe ou le capitaine ?". Adrian Brody, il me dit "Je pars a la poursuite de King Kong !", je rediges tout de suite sa necro. Thomas Kretschmann, il me dit "la meme chose", je l'accompagne car je sais qu'en restant a cote de lui, je peux pas mourir !Manolito a écrit :Thomas Kretschmann, complètement sacrifié, le pauvre...![]()

"Fuck The World", Rambo
Le capitaine était le héros du film de 33. Mais le personnage ded Brody correspond bien mieux aux héros de la plupart des films de Jackson : les feebles, Braindead, Fantômes contre fantômes, même le seigneur des anneaux d'une certaine façon. Le personnage timoré, un peu rêveur, qui va se dépasser face aux circonstances... C'est peut-être pour ça qu'il a été introduit dans le récit...
Je ne crois pas que c'etait le capitaine mais le second, non ?Manolito a écrit :Le capitaine était le héros du film de 33. Mais le personnage ded Brody correspond bien mieux aux héros de la plupart des films de Jackson : Le personnage timoré, un peu rêveur, qui va se dépasser face aux circonstances... C'est peut-être pour ça qu'il a été introduit dans le récit...
Tu veux dire que Peter Jackson met son fantasme du Geek qui devient un heros dans tous ses films ?

"Fuck The World", Rambo
-
- Messages : 332
- Enregistré le : lun. mai 03, 2004 4:08 pm
- Contact :
Voici ma critique réalisée dans le cadre d'un cours et au moment de la sortie ciné du film. je l'ai pas encore revu depuis et donc certainement pas en version longue. J'imagine que pas mal de points seraient sujets à modification avec un regard plus distancié... enfin voilà je la mets, ça vaut ce que ça vaut
"The Return Of the King"
King Kong
de Peter Jackson
Il est très amusant d'observer le parcours sans fautes du réalisateur Peter Jackson. Il aura ainsi débuté sa carrière en livrant au cinéma « gore » 2 de ses plus fameux avatars avec Bad Taste et Brain Dead, avant d'entreprendre, après quelques autres films toujours inscrits dans le genre fantastique, la tâche de géant d'adapter la trilogie fondatrice de l'heroic fantasy, le Seigneur des Anneaux de Tolkien. S'étant acquitté avec maestria de sa tache, le réalisateur rencontre un succès planétaire et unanime, aussi bien public que critique. Auréolé de nombreux oscars et d'un nom dorénavant entouré d'un blason doré, il s'attaque aujourd'hui à un nouveau défit de taille, le remake de King Kong, le classique de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack datant de 1933.
Inutile de lui jetter la pierre pour oser vouloir refaire ce chef-d'oeuvre indépassable, d'autres l'ont finalement déjà ( mal) fait avant lui, comme John Guillermin en 1976. On peut en revanche se demander les raisons qui motivent Jackson à entreprendre ce remake. De son propre aveu, le King Kong original est LE film qui l'a marqué lorsqu'il était enfant et qui a fait naitre en lui son désir de faire du cinéma. Et depuis ce temps il aura été constamment habité par le désir d'en réaliser le remake, y glissant dans tous ses films de multiples références, directes ou indirectes ( la plus évidente étant l'introduction de Brain Dead, qui reprend ouvertement la fuite de Skull Island ). D'ailleurs son remake, Jackson aurait déjà dû le réaliser en 1996, avant que le studio Universal ne freine le projet, effrayé à l'idée de se retrouver dans une compétition en sa défaveur avec le Godzilla de Roland Emmerich. Ce faux départ permit au réalisateur de s'atteller du coup au Seigneur des Anneaux.
Bref tout cela pour dire que ce remake n'a rien du vulgaire projet financier opportuniste, surfant sur la vague de succès du réalisateur pour livrer un blockbuster destiné à faire péter le tiroir-caisse, mais est bien au contraire une entreprise d'une sincerité absolue, animée par la passion touchante d'un cinéaste. Que les choses soient claires.
Afin de conserver une crédibilité absolue à son histoire, Jackson fait le choix de la faire se dérouler à la même époque que le film original, soit en 1933 ( ce qui nous vaut une reconstitution du New York des années 30 magistrale). La trame reprend donc scrupuleusement celle de son modèle : le cinéaste Carl Denham, désireux de faire sortir sa carrière du gouffre dans lequel elle est en train de s'enfoncer inéxorablement, acquiert une carte permettant de se rendre sur une île totalement inconnue pour aller y tourner son nouveau film. Il emmene avec lui une actrice de théâtre sans le sou, Ann Darrow, dont il compte faire la star et Jack Driscoll, auteur de théâtre, qu'il engage de force comme scénariste. Ils embarquent avec une petite équipe sur un bateau en direction de l'île, Skull Island. Sur place, ils découvrent, horrifiés, que cette île demeurée à l'état sauvage contient les derniers représentants du jurassique ainsi, et surtout, qu'un gorille géant de près de 10 mètres de haut...
Avec sa pharaonique trilogie, Peter Jackson nous a démontré son habileté à réussir à maitriser d'un bout à l'autre une histoire pourtant dantesque et foisonnante. Aussi ne peut-on s'empécher d'être surpris de le voir ici très souvent dépassé par son film. Il semble bien que dans un excès de générosité et la volonté de traiter chaque personnage et chaque péripétie d'égale manière, Jackson se soit retrouvé noyé sous la tache. Malgré une durée déjà incroyable (3h), le film échoue en effet à developper correctement son intrigue d 'un bout à l'autre.
Après une ouverture qui s'éternise et un voyage maritime qui n'en finit plus, l'arrivée sur Skull Island est rapidement expédiée pour entrer dans le vif de l'action, et le transport de King Kong en bateau complètement passé à la trappe ( ça c'est de l'ellipse !). De même la fin du film à New York paraît bien trop courte au regard de son importance. Le problème incombe à un scénario qui choisit de s'attarder très longuement sur des détails mineurs, avant de les abandonner complètement dans la précipitation : ainsi le moussaillon incarné par Jamie Bell, dont l'histoire nous est exposée très tôt ( de la manière complètement artificielle et désuète de la double énonciation : sans aucune raison, dès sa première apparition, un personnage raconte à un autre la façon dont il l'a connu en mentionnant pratiquement un CV complet de sa vie !! ) et dont le rôle se voit développé à mesure que progresse l'aventure sur Skull Island disparaît finalement totalement de l'écran dès lors que l'on arrive à New York pour le dernier acte du film. À quoi bon caractériser à outrance un personnage si en définitive il n'a aucun rôle à jouer dans l'intrigue ?!
L'autre inconvénient majeur du film c'est l'ambition démesurée du réalisateur d'offrir à ses spectateurs les scènes les plus incroyables jamais vues ( objectif on ne peut plus louable en soit) qui trouve régulièrement ses limites dans une technologie pas toujours à la hauteur. Ainsi, nombre de séquences d'action se voient désamorcées par des effets numériques inachevés, freinant net l'adhésion du public.
Il n'empèche, malgré ses défauts évidents, King Kong n'en reste pas moins le film d'aventure le plus généreux que l'on est vu sur un écran depuis longtemps et contient quelques morceaux de bravoure hallucinant d'ambition et de maitrise formelle ( l'échappé des matelots entre les pattes des diplodocus courant pour échapper à une meute de raptors en est le meilleur exemple). Les acteurs principaux sont tous parfaits ( mention spéciale à Jack Black, loin de ses rôles comiques habituels) mais surtout, LA star du film, Kong, est une réussite totale. Il semble que tous les efforts des équipes techniques aient étés portés sur lui ce qui fait que pratiquement jamais il ne trahit à l'écran son origine numérique. Il se révèle autant attachant qu'effrayant et son duo avec Ann Darrow réussit à demeurer crédible et touchant, même dans les scènes les plus risquées ( la danse sur la glace). Le mérite en revenant à la foi absolue du réalisateur en ce qu'il montre.
Enfin et surtout, la scène finale justifie pratiquement à elle seule la vision du film, et parvient à faire oublier ses nombreux défauts tant elle est magnifique. Doué d'un talent certain pour traduire, dilater et exacerber visuellement l'émotion produite par la mort d'un personnage ( revoir le passage de vie à trépas de Boromir dans la Communauté de l'anneau pour s'en convaincre), Jackson sublime celle, pourtant attendue, de Kong. Son combat désespéré contre les avions au sommet de l'Empire State Building, sous le regard larmoyant d'Ann Darrow, s'inscrit immédiatement comme un grand moment de cinéma pur, les mots étant proscrits et l'émotion naissant de la seule utilisation du médium cinématographique.
Ne serait-ce que pour cela on ne peut que s'incliner et dire « bravo Peter ».
_________________

"The Return Of the King"
King Kong
de Peter Jackson
Il est très amusant d'observer le parcours sans fautes du réalisateur Peter Jackson. Il aura ainsi débuté sa carrière en livrant au cinéma « gore » 2 de ses plus fameux avatars avec Bad Taste et Brain Dead, avant d'entreprendre, après quelques autres films toujours inscrits dans le genre fantastique, la tâche de géant d'adapter la trilogie fondatrice de l'heroic fantasy, le Seigneur des Anneaux de Tolkien. S'étant acquitté avec maestria de sa tache, le réalisateur rencontre un succès planétaire et unanime, aussi bien public que critique. Auréolé de nombreux oscars et d'un nom dorénavant entouré d'un blason doré, il s'attaque aujourd'hui à un nouveau défit de taille, le remake de King Kong, le classique de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack datant de 1933.
Inutile de lui jetter la pierre pour oser vouloir refaire ce chef-d'oeuvre indépassable, d'autres l'ont finalement déjà ( mal) fait avant lui, comme John Guillermin en 1976. On peut en revanche se demander les raisons qui motivent Jackson à entreprendre ce remake. De son propre aveu, le King Kong original est LE film qui l'a marqué lorsqu'il était enfant et qui a fait naitre en lui son désir de faire du cinéma. Et depuis ce temps il aura été constamment habité par le désir d'en réaliser le remake, y glissant dans tous ses films de multiples références, directes ou indirectes ( la plus évidente étant l'introduction de Brain Dead, qui reprend ouvertement la fuite de Skull Island ). D'ailleurs son remake, Jackson aurait déjà dû le réaliser en 1996, avant que le studio Universal ne freine le projet, effrayé à l'idée de se retrouver dans une compétition en sa défaveur avec le Godzilla de Roland Emmerich. Ce faux départ permit au réalisateur de s'atteller du coup au Seigneur des Anneaux.
Bref tout cela pour dire que ce remake n'a rien du vulgaire projet financier opportuniste, surfant sur la vague de succès du réalisateur pour livrer un blockbuster destiné à faire péter le tiroir-caisse, mais est bien au contraire une entreprise d'une sincerité absolue, animée par la passion touchante d'un cinéaste. Que les choses soient claires.
Afin de conserver une crédibilité absolue à son histoire, Jackson fait le choix de la faire se dérouler à la même époque que le film original, soit en 1933 ( ce qui nous vaut une reconstitution du New York des années 30 magistrale). La trame reprend donc scrupuleusement celle de son modèle : le cinéaste Carl Denham, désireux de faire sortir sa carrière du gouffre dans lequel elle est en train de s'enfoncer inéxorablement, acquiert une carte permettant de se rendre sur une île totalement inconnue pour aller y tourner son nouveau film. Il emmene avec lui une actrice de théâtre sans le sou, Ann Darrow, dont il compte faire la star et Jack Driscoll, auteur de théâtre, qu'il engage de force comme scénariste. Ils embarquent avec une petite équipe sur un bateau en direction de l'île, Skull Island. Sur place, ils découvrent, horrifiés, que cette île demeurée à l'état sauvage contient les derniers représentants du jurassique ainsi, et surtout, qu'un gorille géant de près de 10 mètres de haut...
Avec sa pharaonique trilogie, Peter Jackson nous a démontré son habileté à réussir à maitriser d'un bout à l'autre une histoire pourtant dantesque et foisonnante. Aussi ne peut-on s'empécher d'être surpris de le voir ici très souvent dépassé par son film. Il semble bien que dans un excès de générosité et la volonté de traiter chaque personnage et chaque péripétie d'égale manière, Jackson se soit retrouvé noyé sous la tache. Malgré une durée déjà incroyable (3h), le film échoue en effet à developper correctement son intrigue d 'un bout à l'autre.
Après une ouverture qui s'éternise et un voyage maritime qui n'en finit plus, l'arrivée sur Skull Island est rapidement expédiée pour entrer dans le vif de l'action, et le transport de King Kong en bateau complètement passé à la trappe ( ça c'est de l'ellipse !). De même la fin du film à New York paraît bien trop courte au regard de son importance. Le problème incombe à un scénario qui choisit de s'attarder très longuement sur des détails mineurs, avant de les abandonner complètement dans la précipitation : ainsi le moussaillon incarné par Jamie Bell, dont l'histoire nous est exposée très tôt ( de la manière complètement artificielle et désuète de la double énonciation : sans aucune raison, dès sa première apparition, un personnage raconte à un autre la façon dont il l'a connu en mentionnant pratiquement un CV complet de sa vie !! ) et dont le rôle se voit développé à mesure que progresse l'aventure sur Skull Island disparaît finalement totalement de l'écran dès lors que l'on arrive à New York pour le dernier acte du film. À quoi bon caractériser à outrance un personnage si en définitive il n'a aucun rôle à jouer dans l'intrigue ?!
L'autre inconvénient majeur du film c'est l'ambition démesurée du réalisateur d'offrir à ses spectateurs les scènes les plus incroyables jamais vues ( objectif on ne peut plus louable en soit) qui trouve régulièrement ses limites dans une technologie pas toujours à la hauteur. Ainsi, nombre de séquences d'action se voient désamorcées par des effets numériques inachevés, freinant net l'adhésion du public.
Il n'empèche, malgré ses défauts évidents, King Kong n'en reste pas moins le film d'aventure le plus généreux que l'on est vu sur un écran depuis longtemps et contient quelques morceaux de bravoure hallucinant d'ambition et de maitrise formelle ( l'échappé des matelots entre les pattes des diplodocus courant pour échapper à une meute de raptors en est le meilleur exemple). Les acteurs principaux sont tous parfaits ( mention spéciale à Jack Black, loin de ses rôles comiques habituels) mais surtout, LA star du film, Kong, est une réussite totale. Il semble que tous les efforts des équipes techniques aient étés portés sur lui ce qui fait que pratiquement jamais il ne trahit à l'écran son origine numérique. Il se révèle autant attachant qu'effrayant et son duo avec Ann Darrow réussit à demeurer crédible et touchant, même dans les scènes les plus risquées ( la danse sur la glace). Le mérite en revenant à la foi absolue du réalisateur en ce qu'il montre.
Enfin et surtout, la scène finale justifie pratiquement à elle seule la vision du film, et parvient à faire oublier ses nombreux défauts tant elle est magnifique. Doué d'un talent certain pour traduire, dilater et exacerber visuellement l'émotion produite par la mort d'un personnage ( revoir le passage de vie à trépas de Boromir dans la Communauté de l'anneau pour s'en convaincre), Jackson sublime celle, pourtant attendue, de Kong. Son combat désespéré contre les avions au sommet de l'Empire State Building, sous le regard larmoyant d'Ann Darrow, s'inscrit immédiatement comme un grand moment de cinéma pur, les mots étant proscrits et l'émotion naissant de la seule utilisation du médium cinématographique.
Ne serait-ce que pour cela on ne peut que s'incliner et dire « bravo Peter ».
_________________
Modifié en dernier par Capricornnoshura le mer. févr. 14, 2007 5:03 pm, modifié 1 fois.