Ce film relativement obscur de Nanni Loy, comme en témoigne sa fiche IMDB plutôt maigrelette, est constitué de 2 sketchs qui, tout en ne fonctionnant pas tout à fait sur le même mode comique, s’avèrent au final d’égale qualité.
Le premier, « La Pecorella smarrita », nous relate les mésaventures d’un curé au discours très conservateur qui, parti à la ville réclamer de l’argent pour la rénovation de sa paroisse, devient amnésique et entame malgré lui une nouvelle vie faite de plaisirs jusqu'alors interdits. Le ton est certes plutôt à la farce mais l’ensemble ne sombre pas pour autant dans la bêtise et la vulgarité la plus crasse. Renato Pozzetto enfile avec aisance son énième personnage de naïf sympathique et les fans de Fulci les moins observateurs reconnaîtront sans difficulté le bambin hurleur de La Maison près du cimetière dans le rôle de l’enfant de chœur de notre curée tourmenté.
Le second sketch, « Il Figlio del Beduino », s’attarde sur les déboires familiaux d’un brave prolétaire – le caméléonesque Nino Manfredi – convaincu de l’homosexualité de son fiston et bien décidé à trouver un remède à cette orientation sexuelle « contre nature ». S’en suivent des quiproquos à la pelle dont pas mal m’ont échappé, cette histoire reposant plus sur le dialogue que sur les gags visuels. Reste que Nino Manfredi y livre à l'évidence un beau numéro d'acteur que Nanni Loy filme avec toujours autant de naturel et d’humour exempt de condescendance le petit peuple.
Testa o croce (que l’on doit pouvoir traduire en français par pile ou face) n’est apparemment dispo qu’en VHS en italie.